C'est une maison que je n'ai visité que virtuellement jusqu'ici. C'est fou de mettre autant d'argent dans une maison qu'on a pas vu en vrai. Mais un ami à moi est aller vérifier pour moi qu'elle existait belle est bien.

J'en suis tombée amoureuse. Un mélange de style.Du neuf avec du vieux. Du sombre avec du clair. De l'intimité et de l'exhibitionnisme. Le nid parfait.


Cette maison semble respirer. Respirer tout d'abord le luxe. Tout est beau chers. Tout est affiché. Travail du style, des formes... De l'apparence. Ce que j'aime. J'aime les belles apparences. Sans être naïve au point de me fier uniquement à ça, je me dis qu'améliorer mon beau extérieur n'enlaidira pas mon moi intérieur, alors pourquoi m'en priver ?


Je voulais un endroit où être au calme. Un endroit où je serai apaiser. Mais aussi un lieu qui pourrai rendre heureux les gens que j'y amènerai. Un lieu calme. Serein. Où je pourrai commencer joyeusement mes matinées, dans une belle cuisine, spacieuse et ravissante. Une cuisine qui vous donne envie d'y rester toujours.


Je voulais aussi une salle de bain. Pas forcément la salle de bain de mes rêves avec une baignoire à pied, du marbre vieilli et des robinets en cuivres qui grincent depuis le temps qu'on les utilisent. Non pas forcément. Et celle ci me convient. Claire. Lumineuse. Une lumière blanche qui peux vous englobez de douceur dans votre nudité.
Dans cette salle de bains, je peux déjà prédire que je resterai longtemps, très longtemps, allongée, les yeux mi-clos, baignant dans la mousse chaude. J'y est déjà hâte.


Mais cette maison sera aussi le tombeau de ma douleur. Les soirs où je revient, accrochée aux murs, la tête brouillée par les alcools et les drogues. Les soirs où la fatigue m'assome. Les nuits où le travail m'obsède et me rend insomniaque... Tout ses soirs, toute ses nuits... Et tout ces matins inévitablement solitaire... Je les sentirai passer en moi le long de ses couloirs rugueux et froids.


Et plus que tout, cette demeure sera ma seule issue quand de partout m'entour un monde bruyant et surpeuplé. Un monde qui parle, qui rie, qui crie et qui chante. Un monde de sons, même infime, qui se ferme petit à petit à mon être tout entier. Et peu important combien je crie fort, je sais que tôt ou tard, seul le silence me répondra.
Ce jour là, je veux pouvoir me précipiter dans les bras de mon univers silencieux qui n'appartient à moi. Je veux qu'il m'englobe, de toute la chaleur et de tout la froideur dont il est capable.