H A N A . M I

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Tôkyô
1958

L'orphelinat Hanami est né en 1946, peu de temps après la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Son fondateur est un certain Takagi Naoko, homme ayant perdu sa femme et ses trois enfants lors de bombardements ennemis. Originaire d'Osaka, Takagi a quitté sa ville natale pour refaire sa vie ailleurs. Ici, à Tôkyô, il a trouvé le moyen de se rendre utile. En créant un établissement pour recueillir des orphelins, Takagi pouvait se pardonner et refermer la blessure faite pendant la guerre. Et surtout, il aidait ces jeunes enfants à retrouver une vie plus belle et plus joyeuse. Tous ensemble, contre la solitude.

Mais en ce début de Printemps de l'année 1958, un drame se produisit. Nous sommes le 3 mars, c'est le jour d'Hana Matsuri « la fête des filles ». Takagi a aidé les jeunes enfants à installer les poupées dans le bon ordre, sur les marches d'un présentoir recouvert d'une grande nappe rouge. La pièce est éclairée grâce à des bougies ancrées dans des chandeliers en cuivre rouillé. Une petite fille, du nom de Shizui, se tient à côté d'un des candélabres, émerveillée par les poupées.
Seulement, elle bouscula sans faire attention la bougie. Celle-ci et sont supports tombèrent à terre. La pièce s'embrasa en quelques secondes. Le parquet, vieux et poussiéreux, facilitait la propagation du feu. Takagi et ses aides ne purent pas faire grand chose pour éteindre les flammes. Au bout de trois minutes à peine, une poutre s'effondra. La charpente de l'établissement bascula et s'affaissa, écrasant ses occupants.

Et une demi-heure plus tard, un silence total régnait. Il pleuvait sur Tôkyô. Une grande foule s'était amassée autour de la maison dévastée. On se recueillait pour cet homme de valeur et les enfants qu'il avait voulu sauver.
Une grande femme, habillée de noir, se tourna vers le côté. Des médecins s'occupaient de trois enfants, à la peau noire de suie. Deux petits filles et un garçon. Leurs yeux n'exprimaient rien ; l'état de choc se lisait sur leur visage. Elle s'approcha d'eux, puis s'accroupit à leur hauteur. Elle murmura leurs prénoms, ils relevèrent la tête doucement. Sanzô, Harumi, Shizui.


Tôkyô
1971

L'orphelinat est devenu depuis l'année 1971 un lycée. Sa directrice, une jeune femme du nom de Fusae Shizui a repris les rênes. Oui, c'est elle, la responsable innocente du feu et l'une des survivantes. Dans son regard, la douleur et la culpabilité sont toujours présents. Pour l'honneur de ses camarades disparus, avec l'aide de Nakizawa Sanzô et Hattori Harumi, elle a la ferme intention de faire de ce lycée l'un des meilleurs qui soit. Mais pour leurs rêves... Oublions les mathématiques, la littérature, l'anglais bon enfant que l'on nous enseigne, dit-elle. Je veux que les élèves qui viennent ici soient l'élite dans leur domaine, leur passion qu'ils ont depuis leur plus jeune âge.

À quoi bon imposer ? Laissons ces jeunes exprimer ce qu'ils ont au plus profond d'eux-mêmes, à travers leur passion. Je ne veux plus voir de misère, de tristesse et d'égarement. Je souhaite que les adolescents que je vais accueillir puissent se donner les possibilités de réussir leur avenir grâce à ce qu'ils aiment. Sans contraintes, avec le sourire. À vous qui allez venir ici... Donnez-vous les moyens d'avoir un avenir. Pensez à ceux qui ont vu le leur s'effacer en quelques secondes à peine...


Tôkyô
2009

Le lycée d'Hanami a acquis une grande renommée à travers le pays du Soleil Levant. Ses élèves ne peuvent s'inscrire ; une lettre leur est envoyée et c'est à eux de saisir leur chance. Souvent, cette lettre est une grande surprise, mais surtout un grand honneur. L'inscription n'est pas gratuite, mais des aides sont accordées aux plus démunis. Il y a de nombreuses options comme la musique, le sport etc. Qui font tout le plaisir de ceux qui les pratiquent !
En somme, seuls ceux qui possèdent un véritable talent dans leur spécialité sont admis ici. Il vous faudra, futurs élèves d'Hanami, tenir la cadence et savoir vous montrer à la hauteur. Surpasser les autres et vous montrez sous votre meilleur jour. Ne vous inquiétez pas, rien n'est insurmontable.

Dans ce lycée, vous apprendrez à tisser des liens avec les autres. On dit souvent que les milieux sont en concurrence... Saurez-vous apprendre à vous en défaire ? Quelque soit le conflit, vous devrez parvenir à faire preuve de maturité. Vous subirez des défaites, des désillusions... Ne vous laissez pas abattre. Votre coeur et votre esprit doivent être les plus forts.

C'est la clé.

Naara Sama.