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 Just a bit different || Mika

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Just a bit different || Mika Vide
MessageSujet: Just a bit different || Mika   Just a bit different || Mika Icon_minitimeDim 9 Mai - 20:31

Just a bit different || Mika Img-235845gbt19



Le grand jour…
Enfin j’dis ça, mais ce n’était pas un si grand jour que ça… pour être franc, c’était même une journée assez pourrie… et en grande partie à cause de sa présence, une présence dont je me serais bien passé, Shiranahii Mika… mais autant commencer par le début, au lieu de tout de suite parler de cette fille.

Ce matin là avait été un peu comme les autres… Je m’étais réveillé chez moi, dans mon lit, aux côtés d’une fille…
Je luttais contre le soleil qui illuminait ma chambre pour garder les yeux ouverts, et… j’essayais de me rappeler la nuit précédente…
Euh…
… …
Non, rien ne me revenait… mais qu’est-ce que j’avais pu foutre pour que mes souvenirs s’envolent de la sorte ?! C’était quand même dingue ça ! Je me redressais, un peu courbaturé, et prenais le temps d’examiner la demoiselle allongée à côté de moi…
Oh mon dieu ! Mais c’était vraiment une femme ça ?! Affreuse, horrible, un laidron comme j’en avais rarement vu dans mon existence… pourquoi avais-je ramené une horreur pareille dans mon lit… ? Si c’était à cause de la drogue, je promettais de faire plus attention la prochaine fois, mais qu’on vire cette mocheté de mon pieu, et vite !
Inutile de préciser que je ne prélevais aucun trophée de cette affreuse bestiole, préférant mettre ça sur le dos d’une erreur de jeunesse… d’autant que je n’avais pas de quoi en être fier…

Quoiqu’il en soit, elle était complètement HS et j’étais donc bien mal parti pour la foutre dehors… pourtant j’aurais donné n’importe quoi pour que son visage cesse de me piquer les yeux tant il était disgracieux et me donnait limite envie de vomir…
Je me secouais donc mentalement, faisant l’effort de soulever ce corps… aussi inintéressant que le reste… vraiment j’avais du être aveugle et dans la lune pour ramener un monstre pareil… pour tout vous dire, je me faisais honte là.
Je parvins à la prendre sur mon dos et réussis à descendre les marches de mon living sans me casser la gueule, un vrai exploit ! Après avoir longé la piscine, je rejoignais la cuisine, bien décidé à ouvrir la porte et à aller la jeter dehors…

Raaah…
Incapable d’ouvrir tout en la gardant sur le dos, je la déposais sur le sol pour ouvrir, lorsqu’un bruit de pas retentit dans mon dos… je fis lentement volte-face pour apercevoir… mon connard de père, qui regardait le spectacle, d’un air outré. D’un coup, je me sentais comme un criminel en train de déplacer le corps de sa victime… mais c’était moi la victime dans l’histoire ! C’était elle qui avait profité de ce superbe corps qui est le mien, elle méritait ça !
Je lançais un regard noir à l’attention de Matsui, pour le dissuader de dire quoi que ce soit, étant suffisamment remonté contre ma propre connerie comme ça. Je finis donc ma tâche, ouvrant et sortant dehors pour jeter le monstre dans la rue… ah, enfin débarrassé… bon, elle avait l’air con, étalée sur le trottoir, à baver par terre, mais je l’avais mise à plusieurs mètres, qu’on ne soupçonne pas qu’elle venait d’ici quoi…
En revenant sur le pas de la porte, je remarquais que mon pouvoir de séduction était intact, même au réveil, vu les regards et sifflements appréciateurs que je recevais de la part de quelques femmes… Même décoiffé et tout, je restais super canon, quelle merveille…

Je retournais donc à l’intérieur, mon père me fixant avec une expression assez blasée tout en savourant son café. Il était déjà tout prêt tout beau lui… bon, il vivait globalement le jour donc ça tombait sous le sens, pour ma part, mon monde était plutôt celui de la nuit, donc fatalement…
Je le toisais après avoir refermé la porte derrière moi, ne comprenant pas son désarroi… ce qui avait légèrement le don de m’irriter…

    « - Quoi…?! » Entamais-je, un tantinet rageur.
    « - Rien, à part… » Rétorqua ce connard en me… reluquant de bas en haut.
    « - A part… à part qu -- » Répliquais-je avant de baisser les yeux, remarquant que… j’étais entièrement nu. « Ah ça… » Continuais-je, l’air idiot, avant de m’éclipser en direction de ma chambre.


Je comprenais mieux les sifflements appréciateurs dans la rue d’un coup… j’étais sorti nu, quel idiot… enfin bon, j’étais pas du genre à m’offusquer pour si peu hein, elles n’étaient pas les premières femmes à me voir nu et ne seraient pas les dernières, enfin j’espère ! Par pitié, que ma dernière partie de jambes en l’air ne soit pas avec le cageot que je venais de laisser dans la rue… ayez pitié Seigneur…
Je sautais illico dans la douche située juste à côté de mon lit, bien décidé à… me laver de toute substance, odeur, ou quoi que ce soit ayant appartenu à l’étrange créature qui avait eu l’immense honneur de m’accaparer durant la nuit…
Et une fois que ce fut fait, je m’habillais vite fait, sachant pertinemment que j’aurais besoin de me changer pour quelque chose de plus classe dans la soirée… et je lavais entièrement mon lit, peu enclin à garder ne serait-ce qu’un petit rien du tout de son passage ici… sale bête…

Une fois que ce fut fait, je rejoignais la piscine pour m’allonger tranquillement sur une chaise longue et me laisser bronzer… même si le soleil n’était que moyennement au rendez-vous. Un cocktail m’y attendait, certainement cadeau de mon père avant de partir, et une petite note posée en dessous, afin que le vent ne la souffle pas. Je notais d’ailleurs que je n’avais pas vu le sale gosse qu’il se trimballait tout le temps… tant mieux, maintenant il était parti avec lui et j’en étais débarrassé. Bref…
J’attrapais le petit mot, me demandant ce que ce con avait bien pu vouloir m’écrire…
Spoiler:

Ha ha… très amusant.
Ouais on avait toujours eu l’habitude de noter les filles entre zéro et dix, lui et moi… sachant qu’on avait encore jamais donné un seul 10 de notre vie… Faut être honnête, les 10, c’est extrêmement rare… Mon père avait bien eu quelques 8 à la limite, même si il me soutenait que c’était des 9, enfin bon… divergences d’opinion à ce niveau.
Cette fois-ci, il marquait un point en tout cas, j’avais vraiment fait fort là en ramenant une monstruosité pareille… elle méritait même pas une note tant elle était d’un niveau minable… Matsui devait bien se foutre de ma gueule en ce moment, surtout s’il avait croisé la fille en question sur le trottoir… mais j’allais me rattraper sur la prochaine, j’en faisais le serment… pas deux erreurs de ce type là, la prochaine serait un joyau… d’ailleurs j’allais croiser un 10 un peu plus tôt que prévu.

La suite de la journée fut relativement calme… allongé toute l’après-midi à côté de la piscine, à me laisser bronzer… même si ça marchait pas des masses. Mais bon, j’avais la flemme et rien envie de faire d’ici ce soir, alors autant glander sur une chaise longue, non ?
Vous m’en voudrez pas de vous faire une ellipse sur les évènements là, puisqu’il s’est rien passé du tout, mis à part la trouille que j’ai eu quand une abeille est venue se poser juste à côté de moi et que j’ai sursauté en hurlant… ouais bon, vous moquez pas, je hais ces bestioles… j’aime déjà pas les animaux, mais les insectes ça me répugne, c’est horrible… pis les abeilles ça pique, c’est encore plus atroce ça…

Le soleil commença donc à se cacher, petit à petit, me rapprochant de mon rendez-vous du soir… Bon, j’appréhendais un peu et je me demandais comment ça allait se passer, mais mieux valait rester cool avant d’y être, parce que ça risquait d’être tendu une fois là-bas… franchement, fallait être fou pour me demander de bosser en équipe… j’espérais que le reste de l’équipe serait pas casse-couille, enfin… on verrait bien…

J’étais donc parti entamer ma préparation, même si – soyons honnêtes – on se fichait un peu de la tête que j’allais avoir ou des fringues que j’allais porter, puisque j’étais seulement de sortie pour accepter un job… bon, techniquement je l’avais déjà accepté, mais enfin, j’allais savoir de quoi il retournait.
Je retournais donc sous la douche – ouais j’aimais la propreté, ça vous dérange ? – avant de me préparer. Jusqu’à ce que… ça donne à peu près ça…

Spoiler:

Jean clair assez classique, t-shirt beige au large col, avec un immense motif dessus… dont je savais toujours pas ce que ça représentait, et le tout surmonté d’une petite veste noire bien coupée avec les manches longues comme j’aime. Je m’étais bien appliqué sur les cheveux aussi et j’étais assez fier de moi, même si j’en avais chié, ça valait le coup, non ? … stop… si c’est pour répondre non, fermez-la… merci.
Bref, j’avais donc un peu de gueule quand même, faut reconnaître… enfin j’étais du genre à me plaire pas mal physiquement… mais j’étais pas gay hein ! Les homos ça me filait la gerbe alors tirons un trait là-dessus, vous serez gentils.

Le temps que je m’occupe de tout ça… et que je fasse un peu de ménage… quoi ?! J’ai bien le droit ! Et dites pas que je suis maniaque hein, j’aime que tout soit propre et net, c’est tout…
D’habitude, je ne fais que ma partie du loft en plus mais… mon idiot de père laissait sa moitié en chantier… et j’avais pas pu résister à l’envie de faire du ménage là-dedans… franchement, depuis la piscine, on voyait d’un côté mon living super clean, et de l’autre, celui de mon père et de son affreux gamin, négligé… c’était pas étonnant vu que mon père aimait pas ranger et que le jeune était un vrai bordélique mais… ça le faisait pas si on avait des invitées – oui, je mets invitées avec « es » parce qu’on accueillait exclusivement que des femmes, dieu merci – donc je m’étais sacrifié…
Et voilà, le temps que je fasse tout ça, il était déjà 21h… sachant que j’avais rendez-vous avec le boss à 22h30… ça tombait bien, j’allais pouvoir m’y rendre tranquillement. Ouais son bureau se situait dans un immeuble à même pas une demi-heure de chez moi, donc j’allais pouvoir flemmarder un peu, m’acheter un truc à manger sur la route, prendre le temps de déguster le truc, et me rendre au point de rendez-vous largement dans les temps… oui, j’étais ponctuel, ça vous pose un problème… ?

J’étais donc sorti sans oublier de fermer derrière moi. Si mon père rentrait pendant mon absence et qu’il avait oublié ses clés, ce serait pas de ma faute hein, il avait qu’à faire gaffe à ce qu’il faisait ce baka…
Il faisait bon… encore chaud pour l’heure d’ailleurs… on vivait vraiment une année hors norme, et je comprenais mieux le terme de « réchauffement climatique » dans ces cas là.
Je marchais nonchalamment dans les rues jusqu’à tomber sur un marchand de hot-dog… parfait, je l’avais trouvé mon repas ! Okay c’était pas très diététique mais j’étais contre toutes ces merdes, les conneries bio et tout ça… ça coûtait la peau du cul pour te laisser que la peau sur les os… moi je bouffais sans complexe, et j’avais le bonheur de garder mon physique de rêve, les régimes, c’était pour les cons ou les obèses… et les conneries sur « manger mieux » et tout ça, j’en avais franchement rien à foutre…

J’avais donc gentiment mangé mon hot-dog sans faire chier personne dans un petit parc juste à côté du vendeur… enfin bon, y’avait bien une clocharde qui était venue me faire chier quand je mangeais tranquille sur un banc… elle croyait que j’allais lui filer à bouffer la conne… je l’ai envoyée bouler vite fait en l’insultant et en lui disant qu’elle avait qu’à travailler si elle voulait bouffer… non mais… pas gênés ces clochards, toujours à réclamer quelque chose à grailler… ils avaient qu’à se démerder un peu aussi, au lieu de toujours profiter des faibles qui prenaient pitié… bande de nazes…
Et c’est ainsi que l’heure avait tourné alors que je pestais contre ce genre de personne… jusqu’à ce que je sois en route pour rejoindre le bureau du boss, que j’atteignais rapidement… un immeuble assez imposant avec le sigle de sa société… une société pharmaceutique… ouais en général, c’était les gens qu’on soupçonnait le moins qui magouillaient le plus…
J’entrais et prenais directement l’ascenseur sans me soucier de personne, en direction du quinzième étage, bureau officiel de Hideo Kojite… l’homme qui avait réclamé mes services.

Ding

Je sortais de l’ascenseur et… me retrouvais dans un couloir très… blanc ! Ça en faisait presque mal aux yeux ! Sérieux, quel était le connard qui avait peint ça ?! La vache, t’arrives au boulot mal réveillé, bah c’est pas un problème ici, ça te force à ouvrir les yeux, même si ça pique !
Je préférais éviter l’analyse des murs pour m’intéresser à la charmante secrétaire à lunettes qui me regardait avec un regard amusé et clairement intéressé… ce qui n’était pas étonnant vu qu’elle était tous les jours cloîtrée ici avec le vieux Kojite… je devais être un bien beau gibier pour elle… et franchement, je pouvais bien lui donner un petit 7… j’aurais donné 6 sans les lunettes mais ça rehaussait clairement son niveau.
Elle m’invita à entrer dans la pièce, où son patron et les « autres » m’attendaient… non rien à voir avec LOST, j’vous rassure… une charmante petite voix soit-dit en passant, quoiqu’un peu trop mignonnette à mon goût… trop douce et claire… je les préférais un peu plus grave, plus granuleuse… question de goût…
Je l’avais donc laissée après un clin d’œil et… j’avais pris une profonde inspiration avant de pousser la porte…

Et c’est ainsi que je suis entré… au Pays des Merveilles… et je dis pas ça parce que c’était un endroit merveilleux, au contraire. C’était le Pays des Merveilles à la Alice plutôt – ouais bon, critiquez pas, je connais mes classiques, si si, même la version de Disney, d’ailleurs je peux me vanter d’avoir vu une tonne de films, même d’affreux navets, mais bref – avec des gaillards farfelus et une ambiance un peu loufoque…
Enfin, je faisais déjà un rapide tour d’horizon du regard pour analyser le tout… le bureau était très blanc lui aussi, peut-être même plus que le couloir. De larges fenêtres donnaient sur l’extérieur, avec une jolie vue sur la ville… sympa.
Il y avait pas énormément de meubles, mais une étagère pleine à craquer de documents en tous genres. Deux, trois pots de fleur de ci de là, un large bureau en acajou, et un tas de fauteuils et de banquettes, rouges, qui contrastaient sévèrement avec le reste de la pièce.
Et au milieu de ce fourbi, des tas d’yeux perçants, braqués sur moi… ils étaient… mais ils étaient combien là-dedans ?! J’allais quand même pas faire équipe avec autant de mecs ?!

Un type au regard froid qui était posté devant une fenêtre, un gars à l’air un peu fou stylé gothique et avec des cheveux en pique, un mec au regard hautain, sapé classe avec l’air de pas se prendre pour de la merde et qui était sagement assis sur un fauteuil, et un dernier assez louche qui me dévisageait avec… une lueur genre intéressée qui me plaisait pas, tout comme son style « vieux gangster » avec sa casquette de travers.
Enfin, de l’autre côté du bureau, dans un siège qui lui permettait de surplomber un peu tout le monde, le patron, Hideo Kojite, avec un petit sourire satisfait. Je posais mon regard quelques instants sur son bureau, remarquant que quelques dossiers y étaient posés, bien rangés, sans doute tous sur nous tous… et… un cadre de sa petite famille… sa femme – qui était d’un basique affolant – et ses deux gosses… ils avaient l’air de nager dans le bonheur… je me demandais s’ils avaient connaissance des activités secrètes de la figure paternelle de la famille.

En tout cas, j’peux vous dire que ça calmait direct en rentrant d’avoir tous ses regards qui se tournaient vers moi… Je me serais presque senti déglutir si j’étais un peu plus couille molle, ce que – par chance – je n’étais pas.
Je refermais la porte d’un geste de la main, sans trop m’en préoccuper et marchais nonchalamment jusqu’au bureau, sans prêter attention au regard des mecs, pour m’asseoir sur le fauteuil juste devant le bureau… presque trop près du bureau d’ailleurs, mais bref…

    « - Yo… » Lâchais-je machinalement en m’affalant dans le fauteuil.
    « - Ah Kamino, pile à l’heure… » Se réjouit « le gros monsieur » en venant me tapoter sur l’épaule.
    « - Evidemment… » Laissais-je échapper avant de me frotter l’épaule, n’appréciant pas qu’il me pose la patte dessus.
    « - Bon, je vais pouvoir commencer à vous présenter ! Haha… » Reprit le brave homme en me mettant une tape amicale derrière la tête… mais il était casse-couille ce mec !
    « - Dozochi Sachiro ! Mais appelez-moi Brainman ! » S’égosilla l’espèce de racaille.
    « - Brainman… ? Ça a pourtant pas l’air d’être l’intelligence qui t’étouffe… » Cracha le type fringué classe… pour info, il m’énervait déjà.
    « - Seraphin, reste à ta place ! Je ne te paie pas pour réfléchir, Sachiro est plus intelligent que vous tous réunis… » Le reprit immédiatement le « chef » d’un ton autoritaire.
    « - Seraphin ? Haha… »
    « - Mon prénom te fait marrer ?! » Riposta le principal intéressé, tentant de rester neutre.
    « - Mais non, calme-toi mon ange… » Me permis-je de balancer en réprimant un rire.
    « - Du calme messieurs, je vous présente Nozomu Seraphin, il se fait appeler Cure, il sera votre médecin, ainsi que votre relais avec moi. » Lâcha le boss, reprenant la parole tout en posant la main sur l’épaule du concerné, qui semblait enrager intérieurement.


Bon, l’heure des premiers constats…
Alors l’homme à la casquette était le super intello… les équipes aveint toujours besoin d’un super cerveau pour mener les opérations… n’empêche que c’était amusant, il n’avait pas le physique de l’emploi, comme quoi l’habit ne fait pas le moine, ça se vérifiait… Bon, j’avais moyennement apprécié qu’on sous-entende qu’on était des débiles mais… s’il était réellement plus intelligent que nous tous réunis, c’était un constat, pas une insulte, donc bon, autant relativiser.
Pour ce qui était du docteur… lui par contre avait le physique et le style de l’emploi… je suis sûr que –surprise des surprises – il jouait au golf aussi… passionnant… puis, Seraphin ?! Ses parents l’avaient pensé divin et investi d’une mission suprême ou quoi ?! J’espérais au moins que ce serait pas une pédale qui exigerait de nous des examens pour nous tripoter… ça me filait la gerbe rien que d’y penser…
Quant au boss… d’une, il paraissait imprévisible… il m’avait paru sympathique, et la seconde d’après, assez implacable. Et deuxième chose, il était vachement tactile comme mec… et ça me rappelait mon père… c’était quoi ce besoin constant de toucher là ?! J’aimais seulement quand ça venait des femmes moi, mais je détestais que les hommes me posent la patte dessus, et ce mec là était comme mon père, un vrai champion du monde dans le genre…
Mais ces charmantes présentations n’allaient pas vraiment s’éterniser…

    « - Ouais bon, moi c’est Arrow, maintenant je peux me casser ? » Râla l’espèce de gothique.
    « - En fait, il manque encore un membre à l’équipe… » Rétorqua Hideo Kojite en se gratouillant la tête, comme ennuyé par cette absence.
    « - Ouais bah d’la merde, rien à foutre de ce connard, j’me casse moi… bye les nazes ! » Répliqua le type en question, avant de se barrer avec un petit signe de la main.
    « - Et bien, il a l’air… sympathique. » Ironisa Brainman en rigolant.
    « - Si ça ne vous dérange pas, j’ai un contrat et je vais prendre congé moi aussi. » Entonna respectueusement le dernier membre, avant de saluer et de sortir en silence.
    « - Ça fait un peu plus de place pour respirer… » Ajouta le médecin en allant prendre place debout devant une fenêtre.
    « - Bon, Arrow est votre pilote, il sait tout conduire, quant au dernier, c’est NAS… il est… comment dire… » Tenta d’expliquer notre « vénérable » chef.
    « - C’est un tueur. » Le coupa notre cerveau, avec une grande simplicité.
    « - Ça au moins c’est précis… » M’amusais-je, remarquant que Kojite regardait sa montre, pour la troisième fois au moins depuis mon entrée dans la pièce.
    « - Et le dernier membre alors… ? » S’interrogea Cure, sérieux.
    « - La ponctualité n’est pas son fort, je le regrette… » Ronchonna le boss en se gratouillant une nouvelle fois et en revenant vers moi.
    « - Je le regrette aussi, j’ai une partie de Resident Evil 5 online de prévue ce soir. Mais… et toi, tu fais quoi ? Fais pas ton timide… » Lâcha l’intello en me pointant du doigt.
    « - Seiryu Kamino, on l’appelle Master Key. Il est capable de déjouer n’importe quelle serrure. » Répondit le chef avec… fierté (?), me coupant l’herbe sous le pied, tout en posant ses mains sur mes épaules… mais il allait me lâcher, oui ?!
    « - La fine équipe… » Critiqua le médecin en me lançant un regard supérieur.
    « - Et c’est le Docteur Maboule qui dit ça ? » Crachais-je sans bouger, d’un air plus hautain que lui encore, qui eut le don d’amuser Brainman.
    « - Les enfants, les enfants ! On se calme en attendant le dernier membre ! » Rétorqua Kojite en m’ébouriffant les cheveux… non mais il était chiant ! Je pestais intérieurement en me recoiffant convenablement.
    « - Et c’est une personne qui n’est pas ponctuelle de quelques minutes ou de quelques heures… ? Pas que ça m’emmerde d’attendre, mais on dirait que ça vous rend nerveux boss… » Nota Mr. Intelligence en voyant le chef se gratouiller et inspecter encore une fois sa montre.
    « - Ça dépend… mais c’est une personne qui aime soigner ses entrées en scène… » Expliqua le boss avec un sourire un peu… space, qui me faisait presque peur.


Génial…
Alors le dernier membre était pas du genre ponctuel… mon opposé parfait, moi qui étais toujours pile à l’heure à mes rendez-vous… Et vu ce qu’il en disait, c’était genre pour se faire remarquer… y’avait vraiment de ces connards, j’vous jure…
Bon, j’aimais claquer quand j’entrais en scène c’est clair, mais je supportais pas les cons qui en faisaient trop… et arriver en retard juste pour se faire désirer, ça avait juste le don de m’énerver ! D’ailleurs, je jugeais son absence d’ores et déjà irritante… et le boss avait l’air d’être dérangé par le fait que cet ultime équipier ne soit toujours pas là, ça avait carrément l’air de le… frustrer… à ce point là ? Je captais pas vraiment, mais vous me direz, c’était logique puisque j’avais jamais vu le membre en question… et je changerais d’avis après l’avoir vu… je changerais même littéralement et totalement d’avis, et je comprendrais l’étendue de sa frustration en l’absence de cet équipier de choc…
Le boss alla donc se rassoir derrière son bureau, et la discussion tourna naturellement autour de nos différents coups passés, et ce, jusqu’à la porte s’ouvre dans un immense fracas, forçant tout le monde à jeter un œil sur ce qui allait sortir… enfin entrer plutôt. Et ce fut bien loin de la monstruosité à laquelle je m’attendais… une apparition que je n’allais pas tarder à qualifier de 10, même si à ce niveau là, même la note maximale semblait faible…
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Just a bit different || Mika Vide
MessageSujet: Re: Just a bit different || Mika   Just a bit different || Mika Icon_minitimeMer 12 Mai - 1:28

Lentement les ténèbres s’effaçaient, signe annonciateur de mon réveil imminent. Toutefois ma vue restait obstruée par un puissant souvenir. Non pas un souvenir. Un rêve plutôt. C’était bien trop tendre pour appartenir à la réalité… Un visage rendu flou par les vapeurs de ma conscience, des mains habiles et des lèvres charnues… C’était familier mais ce n’était clairement pas issu de ma mémoire. Peu importe. Déjà, l’oubli s’instaurait. Les songes n’avaient aucune importance. Ce qui en avait plus… c’était cette putain de sirène qui s’égosillait dehors !

Ouais, « putain »… Ce fut la première pensée vraiment cohérente de ce matin là. Une pensée qui reviendrait un peu trop souvent au cours de la journée, vous verrez. Mais chaque chose en son temps. Pour l’heure, les camions et pelleteuses du chantier situé à proximité de l’appartement venaient de jeter une première tâche d’encre sur mon humeur maussade. Agacée, je saisis l’un des oreillers et l’enfonçai rageusement sur ma tête… Hum, pas très efficace. Bordel, les ouvriers n’étaient pas au courant qu’il y avait des gens endormis cette heure-ci ?! Tss ! Aucun respect ! … D’ailleurs, quelle heure il était au juste ?

Otant le poids de mon visage, je soulevai mon poignet, m’intéressant au petit cadran qui s’y distinguait. Ce dernier indiquait… midi ? Seulement ?! A ce constat, un léger bâillement m’échappa. A peine six heures de sommeil. Pas étonnant que je sois aussi claquée !
Je laissais donc mollement retomber mon bras, laissant mon regard s’ancrer au plafond. Pas la peine de rêver, je me rendormirais plus… Ni cet inconfortable matelas, ni le boucan venu du dehors ne me le permettrait.
N’empêche… qu’est-ce que je foutais dans une chambre pourrie comme ça moi ?! … Evidemment que j’étais pas chez moi ! Vous me prenez pour qui ? Les taudis c’pas mon genre ! Et pis, j’aime pas inviter mes amants chez moi, ils salissent tout. Non, c’que je veux dire c’est que… d’ordinaire mes relations avaient des résidences un peu moins merdique quoi. Faut dire, j’avais un certain goût pour les patrons et les riches en général. J’devais être tombée bien bas encore une fois… M’enfin, j’espérais au moins que son physique rattrapait ça.

Allez à trois, j’me retourne pour voir ce con ! Un… deux… Na… Nani ?! Personne ?! Je me redressai vivement sur mon séant, observant la place vide du lit, totalement atterrée. C’était quoi ce délire là ?! Depuis quand ?! Il y avait bien la forme de son corps sur les draps encore chauds mais… envolé le connard !
Sourcils froncés, lèvres entrouvertes dans une expression outrée, je sentis monter en moi une bouffée d’angoisse que je refoulais tant bien que mal et une bouffée de colère que je laissais, elle, s’exprimer librement d’un coup de poing furieux sur la couette. Merde, merde, merde ! C’était pas possible ! Il avait pas le droit de pu être là ce crétin !
J’étais… j’étais vexée, putain ! Et j’avais cet étrange sentiment de malaise qui me nouait les tripes comme c’était le cas dans ce genre de situation… Je détestais ça !
Quel genre de mecs faisait ça ?! Je sais pas mais ça faisait bien… deux ans que ça m’était pas arrivé ça ! … Tss, j’aurais du deviner à ce moment là que ma journée serait à chier.

Contrariée, je me levai totalement, inspectant la pièce de mon regard perçant et contenant péniblement la rage qui me titillait. Aucune trace de ses vêtements. L’enfoiré ! Sérieusement qui me fuyait, moi ?! Il était pas normal c’était pas possible autrement !
Bon, on se calme ! Pète pas un plomb tout de suite et réfléchis un peu à ce qui s’est passé hier soir. Ça expliquait peut-être cette honteuse désertion…
Ano… Ano… Outch, ma mémoire était un peu rouillée pour le coup. Et pis, rah, mâle de crâne de merde… Et ces machines qui n’arrêtaient pas de gueuler dehors ! Rrr ! Ouais, je crois que j’avais du boire un peu plus que de raison. D’ailleurs l’odeur âcre et poisseuse – semblable à l’haleine gâtée d’un ivrogne – qui stagnait dans la pièce était assez révélatrice. Au même titre que les nombreuses bouteilles vides éparpillées au sol. Dis donc on y avait été fort… C’était dans un de ces désordres ! … Beurk ! Et cette odeur tenace qui me collait à la peau – comme c’était si souvent le cas le matin – me donnait vraiment envie de gerber, là !

En me concentrant, quelques images me revinrent finalement, reflet des scènes de la veille qui se dévoilaient une à une derrière le rideau de brume formant mon esprit. Ce type au regard froid, plutôt pas mal physiquement. Petit comme… Petit. C’était quoi son nom déjà ? Peu importe. En tout cas à l’entendre, c’était le bad-boy par excellence. Un tombeur invétéré ? … Mon cul ouais ! Un vantard surtout. Sincèrement, j’m’en foutais de son baratin, c’était son corps qui m’intéressait. Oh, faite pas genre que vous êtes choqué, c’était pareil pour lui de toute façon ! J’étais pas la seule salope de nous deux ! C’est vrai, il était pas moins intéressé par le sexe que moi.
La merde ! Tout ça pour ça en plus. J’étais même pas courbaturée. Un mauvais baiseur de plus. Une déception de plus. J’avais vraiment la poisse en ce moment ! C’est vrai, ça faisait quatre nuits que je les cumulais ! J’avais pris sans m’en rendre compte un abonnement chez les couilles vides ou quoi ?!

… Ouais, je m’en souvenais bien maintenant. M’enfin mieux valait ne pas trop se rappeler de ça. Je m’étais fais chier tout le temps que ça avait duré. Pitoyable. Et en plus, il parlait. Tout le temps ! J’avais beau lui répéter de la fermer, ça le faisait rire. Comme si c’était mon tripe les pipelettes ! Tout ce que je leur demandais moi c’était d’être « hot », d’être sexy… Enfin, si encore il avait été un peu intéressant. Mais même pas ! Sérieux, pourquoi j’étais repartie avec ce gland moi ?! J’devais vraiment être désespérée. Enfin bourrée serait plus proche de la réalité. J’dis ça parce que la dose d’alcool qu’on avait ingurgité lui et moi devait être assez impressionnante. Pour l’instant tous mes souvenirs nous affichaient avec un verre à la main. Oh une soirée arrosée c’est bien hein mais là… j’crois que ça avait un peu dépassée les bornes. J’avais merdé c’est vrai mais honnêtement, je m’en étais pas rendu compte sur le coup. C’est souvent comme ça malheureusement. Peut-être qu’en me bourrant il espérait que je remarquerais moins à quel point il était zéro. C’était loupé.

Avec un soupir las, je m’approchai de la fenêtre, sans me soucier le moins du monde de ma nudité. Je tirai ensuite sur le sombre rideau qui empêchait la lumière de s’infiltrer dans la pièce, clignant des yeux plusieurs fois, toute éblouie par la clarté extérieure. J’ouvris ensuite la fenêtre, avalant de grandes bouffées d’air frais. Comme ça faisait du bien ! Z’imaginez même pas ! D’ailleurs ma nausée se dissipa quelque peu sous l’effet de la fraîcheur et mon cerveau pu sortir définitivement de son état de veille. Quoi que j’avoue que la torpeur m’avait déjà pas mal quitté quand j’avais remarqué que ce connard s’était taillé sans rien dire. Mon orgueil en prenait sacré un coup, j’dois dire. Bref, ne nous attardons pas plus sur ce débile et revenons-en aux faits !

Le frisson qui me parcourut me fit bientôt rouvrir les paupières que j’avais fermé afin de savourer au mieux les bienfaits d’une atmosphère purifiée de toute volute d’alcool et de transpiration. Je pus alors distinguer sans mal le chantier tant maudit qui m’avait arraché à Morphée et les hommes qui s’y activaient. Bien reconnaissables grâce à leurs ridicules casques jaune, ils me faisaient penser à de misérables petites fourmis grouillantes s’activant autour de la fourmilière, ordonnées au possible. Pour le coup, je les aurais écrasés volontiers si ça avait pu faire taire les ronflements de leurs monstrueux appareils qui me martelaient douloureusement le crâne. A part ça, rien de très notable. Quelques caisses pas terribles qui ne méritaient pas le nom de « voitures » et dont la carrosserie était à moitié rouillée pour la plupart, des groupes de jeunes et… une vieille qui tirait un chariot de course. Plus banal, tu meurs ! Mouais, du haut du premier étage, c’était un spectacle bien terne qui s’offrait à moi. Ce qui ne devait pas être le cas de l’adolescent en contrebas qui leva les yeux et m’aperçu, me pointant aussitôt du doigt afin d’attirer l’attention de ses copains. Un sourire narquois étira mes lèvres tandis que je relâchai le tissu, les privant de leur petit « relucage ». Bah ouais, faire bander des gosses m’avait jamais excitée plus que ça, perso.

Enrageant toujours contre le fuyard et pestant contre la bêtise qui m’avait poussé dans ses bras, je contournai le lit, allant ramasser mes sous-vêtements. Je les enfilai sans préambule, surprise de les retrouver dans un état plus que correct… Vraiment pas terrible ce mec…
Bof, je ferais mieux la prochaine fois. Dur de faire pire, remarquez… M’enfin avec un physique comme le mien, c’était dommage d’en arriver là quand même. Tous les mecs un peu censés me courraient après et moi je repartais avec ce minable petit trophée. Qui me l’envierait celui-là ? Pas grand monde, je le craignais. Et c’était lui qui oser se barrer comme un voleur ?! C’était le monde à l’envers ! C’est moi qui aurait du prendre mes jambes à mon cou devant tant de nullité. Et je l’aurais sans doute fais si j’avais pas été aussi crevée. Rassurez-vous c’était pas lui qui m’avait fatiguée vu la mollesse de nos ébats.

Alors que je ressassais toujours à quel point il était scandaleux de se comporter ainsi avec une femme comme moi et que je me rassurais en me répétant que n’importe quel autres gars avec un tant soit peu de jugeote se serait rué sur mon corps de déesse, je poussais la porte de la chambre. Pas question que je passe une seconde de plus dans l’antre de ce pourri !
C’est là qu’une forte odeur de nourriture m’assailli, retournant littéralement mon estomac, ce dernier étant de toute évidence uniquement rempli du liquide liquoreux avalé plus tôt. Une odeur graisseuse et tout à fait répugnante dès le « matin ». Avec une grimace dégoûtée, je m’avançai donc courageusement en direction de ce qui servait de cuisine au propriétaire des lieux. A l’intérieur, deux choses. Un chien obèse qui vint réclamer une caresse et une petite table sur laquelle était posé un plateau plein de bouffe. Il me fallut quelques instants pour remarquer une petite note sur la table qui disait ça : « Emy, cette soirée a été magique. Je suis désolé d’être parti comme ça mais je devais aller bosser. Je t’ai préparé le petit déjeuner. J’espère que tu aimeras et surtout que tu seras encore là quand je rentrerais. Rioku. »

… … A mourir de rire ! Non mais quel débile ! Et dire qu’hier soir, il se faisait passer pour un « méchant » ! … Non mais j’vous jure ! Et cette nuit ? Magique ?! A vomir, plutôt ! Hum, il était aussi mou en vérité qu’il l’était au plumard apparemment… Désespérant. Alala, Rioku, Rioku ! Qu’est-ce qu’on allait bien pouvoir faire de lui ? Enfin, moi rien personnellement, hein ! J’allais décamper vite fait bien fait avant que cet abrutis ne rentre, voilà ce que j’allais faire !
Il était décevant à cent pour cent ce mec. Rien à garder chez lui. Et j’avais bien l’intention de tout jeter, personnellement. Sérieux, moi avec ce genre de lavette ?! Est-ce qu’il pouvait vraiment croire que j’allais l’attendre bien sagement ?! Hahaha ! Y avait erreur sur la personne ! C’était vraiment pas mon genre ! J’trouvais même un peu vexante l’idée qu’il pouvait y croire réellement lui. L’espoir fait vivre comme on dit. Et puis, Emy ? … J’aurais décidemment pu trouver mieux. Autant en matière de prénom que de mec, d’ailleurs.

A vrai dire j’étais… soulagée. Le type m’avait pas planté ! Au contraire ! Il avait été même un peu trop satisfait de cette nuit, si vous voulez mon avis. Y en a qui se contente de peu c’est vrai mais – dommage pour lui – c’était clairement pas mon cas. J’croyais m’être montrée suffisamment… explicite pourtant. A priori pas encore assez. En tout cas, j’avais été conne de croire qu’un mec comme ça aurait pu me faire ça à moi ! Non mais vous m’avez regardé ?! Il aurait fallut être fou ! Les mecs qui avaient la chance de passer une nuit avec moi, croyez-moi, en général ils voulaient pas l’écourter, loin de là !
Ils en devenaient même rapidement collants, dépendants de mon savoir faire, mais j’pouvais pas vraiment les en blâmer. Quand on goûte à la perfection, difficile après de s’en passer. Sauf que je leur laissais jamais vraiment le choix.

Ah… quoi qu’il en soit, j’me sentais revivre là ! Bon j’abuse un peu, c’est vrai mais… disons que les choses rentraient dans l’ordre. La situation reprenait une tournure plus normale et plus plaisante. Il ne m’avait pas abandonné – même si c’est un bien grand mot –, il m’avait simplement quitté à contre cœur avec l’espoir débile de mieux me retrouver ensuite. Je préférais ça et de loin. Pis je le comprenais, tout le monde ne pouvait pas se permettre de faire comme moi et de travailler seulement quand ils en avaient envie. On pouvait pas tous avoir le talent nécessaire à ce mode de vie, je suis la première à le reconnaître.

Le cœur plus léger, je me penchai sur l’assiette amoureusement préparée, la reniflant avec dédain. Non, décidemment, ça me plaisait pas trop. Pis en plus, ça faisait trop petit « couple » ça. Et ce serait quoi après ?! La bague de fiançailles ?! Sérieusement, préparer le repas de l’autre et tout… c’était soit le rôle du copain, soit de la boniche. Et vu qu’il n’était ni l’un ni l’autre, j’avais aucune intention de toucher à ça. Surtout que j’avais aucune idée de ce qu’il avait pu mettre dedans. J’avalais pas n’importe quoi ! … Heu, on fait l’impasse sur cette dernière phrase, okay ? Disons que je mangeais pas n’importe quoi ? Ouais, c’est mieux comme ça. Bien sûre, ingurgiter quelque chose aurait sans doute été apprécié par mon organisme et aurait aidé à faire passer mes écarts de boissons de la veille mais… ça attendrait. Tant pis pour mon estomac qui protestait.
Forte de cette décision, je pris l’assiette et la déposai sur le sol. Evidemment, le clébard se fit un plaisir de venir y plonger la tête. Ça en plus ou un moins, il était déjà énorme ce truc façon !

Avec nonchalance, je m’éloignai en direction de la salle de bain. Il avait profité de mon corps, alors j’avais bien droit de lui prendre un peu d’eau, pas vrai ? Bah oui, les taxes sont chères de nos jours, hein. Qui a dis que j’étais radine ?! Pas du tout… mais si je pouvais le faire payer à ma place, j’allais pas m’en priver. Qu’il trime pour remplir son frigo tous les mois, c’était pas mes affaires. Chacun sa merde comme on dit. Non mais franchement, j’pouvais pas sortir sale, même dans un quartier de nazes comme ça. Ma réputation en aurait pris un coup ! Evidemment, je me redoucherais chez moi puisque que moi… j’avais largement les moyens de prendre dix douches d’affilé si je le souhaitais… mais bon. Question de principe. Je mettais pas le nez dehors si j’étais pas lavée, point final. De toute manière, il allait pas pleurer pour si peu. D’autant que j’allais devoir faire vite si je voulais pas prendre le risque de recroiser sa tronche. Je sais bien que c’était la seule chose d’à peu près potable chez lui –sa tronche je veux dire – mais… non, je n’avais absolument aucune envie de revoir cette mauviette !

D’ailleurs quand je vis la gueule de la salle de bain, je décidai de faire encore plus vite que prévu. Se laver devant un mur de béton gris… est-ce que quelqu’un pouvait vraiment prendre son pied dans ses conditions ?! La vue sur le jardin exotique et intérieur de ma villa d’Okinawa me manquait soudain cruellement…
Sans plus réfléchir, je me glissai sous la douche, me nettoyant vigoureusement afin de me débarrasser de tout ce qui ne m’appartenait pas. Une douche glacée aurait sans doute permis d’évacuer les dernières traces d’alcool qui subsistaient et alourdissaient mon cerveau mais je ne pus pas m’y résigner.
J’en sortis moins de dix minutes plus tard, me plaignant à haute voix de l’absence de chauffage au sol tandis que mes orteils se crispaient sur le carrelage gelé. Après ça, je farfouillai rapidement dans les placards, jetant en vrac leur contenu sur le sol jusqu’à trouver ce que je cherchais. Une petite serviette éponge que j’enroulai autour de ma taille et une autre autour de mes cheveux.

Ainsi « habillée », je rejoignis la chambre, sans me préoccuper du bordel que je laissais derrière moi. J’étouffai un haut-le-cœur en sentant de nouveau ce mélange dégueulasse d’arômes et m’empressai donc de rassembler mes vêtements et de ressortir de là. De retour dans la salle de bain, j’enfilai prestement le tout avant de me planter devant le miroir et de donner quelques améliorations à tout ça. C’était plutôt satisfaisant si on prenait en compte l’absence de brushing et de maquillage. Mais ça, j’pouvais pas y faire grand-chose, malheureusement. Même s’il avait un côté pédale et mou du slip, je ne pensais pas que ce soit au point qu’il cache chez lui de quoi faire mon bonheur à ce niveau là. D’ailleurs, y avait rien dans cette baraque de merde capable de faire mon bonheur, je crois que là, c’était clair.

Par conséquent, la meilleure chose qu’il me restait à faire était de filer en vitesse. Néanmoins, il aurait été bien « impoli » de partir comme une voleuse, sans même lui laisser un petit mot vous ne trouvez pas ? Bah oui, je suis comme ça moi… Toujours à penser aux autres avant moi-même et tout et tout… Aaah… c’est con.
Bref, je me rendis rapidement dans la cuisine, reposai l’assiette toute collante sur la table et m’emparai du morceau de papier sur lequel ce baka m’avait fais sa « déclaration ». Je le retournai, sortis un stylo de mon sac à main que j’avais récupéré juste avant et griffonnai rapidement ceci : « Le chien s’est régalé. Plus que moi cette nuit, sans aucun doute. Adieux. »

Non, j’étais pas méchante ! Juste réaliste… Ouais, okay c’était clairement pas très sympa mais… il le méritait. Déjà parce que c’était un mytho, que sa langue était plus grande et plus active que sa queue et… parce que même s’il avait une bonne excuse, il s’était barré et que ça m’avait mis de mauvais poil dès le réveil. Il pouvait s’en prendre qu’à lui-même ! S’il avait été là, je me serais sans doute montrée moins dure ! … D’autant que ça aurait été bête de m’en priver vu que, bizarrement, je me sentais totalement satisfaite et pleine d’entrain maintenant que j’avais eu le dernier mot.
C’est donc dans une bonne humeur retrouvée que je claquais la porte de l’appartement, laissant définitivement derrière moi ma connerie de la veille et le boulet qui en avait bénéficié. J’empruntai la cage d’escaliers, mon regard s’attardant sur quelques-uns des graffitis qui ornaient les murs mais qui étaient de toute évidence issus de la main de novices. Pas terrible quoi…
Quoi qu’il en soit, c’est en chantonnant un morceau de ma composition sur lequel je travaillais actuellement que je sortis de ce lieu qui puait la pauvreté à des kilomètres à la ronde. Ouh ! Enfin, libre ! Je respirais mieux soudain.

Après ça, il ne me fallut pas marcher longtemps pour trouver ce que je cherchais. Dans ce coin de pouilleux, ce n’était pas les motos qui manquaient. Certes, elles étaient hideuses et n’avait rien sous le capots – à l’image des habitants d’ici si je m’en fiais à ma récente expérience – mais elles feraient l’affaire. Bien sûr, j’aurais eu aucun mal à me faire raccompagner par le premier imbécile passant en bagnole mais… je ne me sentais pas assez mise en valeur pour ça. Pas que je doute de moi mais… je n’aimais pas qu’on me voit si peu apprêtée.
Du coup, je me dégotais en un rien de temps une bécane qui me semblait un peu moins piteuses que les autres. En fait, en la retapant complètement on aurait certainement pu en tirer quelque chose. Ne m’attardant pas sur cette réflexion, je balançai du revers de la main le casque qui avait été laissé sur le siège, avant de monter sur l’engin. Je vérifiai vaguement que personne ne regardait avant de libérer les circuits et de créer habilement le contact permettant de faire démarrer la bête. Ni un ni deux, avec moi ça ne traînait pas et elle se mit à ronronner de plaisir. Bon y avait pas de quoi être fière pour un succès aussi risible – après tout y avait rien de très compliqué dans ce que je venais de faire – … mais bon, je dois reconnaître que j’étais fière quand même.

Un sourire orgueilleux aux lèvres, je démarrais en trombe, manquant de reverser une mémé et son caniche et m’amusant de ses cris indignés que la vitesse étouffait efficacement. Alala, ces vieux ! J’avais le contrôle, pas la peine de flipper comme ça !
Les cheveux flottant derrière moi et le visage fouetté par le vent, je me sentais bien. Bon j’avoue que j’étais totalement frigorifiée dans ma petite robe en latex mais… j’adorais cette sensation de liberté ! Malheureusement, il ne me fallut pas longtemps à ce rythme là pour engloutir les kilomètres qui me séparaient de ma résidence. J’abandonnai ensuite à regret ma « monture » dans une impasse très peu fréquentée – n’étant pas bien fixée encore sur ce que j’allais en faire par la suite – avant de rejoindre à pieds mon sublime loft. J’aurais pu sans mal m’offrir une villa mais… j’avais peur que ça se démarque trop du reste de la ville. Fallait que je passe inaperçue. Un minimum quoi. D’autant que cette ville et cette habitation me plaisait bien alors ça m’aurait fait chier que les flics mettent la main dessus.

A peine entrée, je fus accueillie par des aboiements et un large sourire se peignit sur mes traits tandis que mes deux chiens se jetaient sur moi pour me faire la fête.
Bah ouais, je vivais pas seule ici. J’avais Porori et Lum, mes deux Cavaliers King Charles qui ne me quittaient jamais. Après ça, j’avais recueillis ici trois chats que j’appelais tous Neko à défaut de me souvenir de leur nom et que je ne voyais presque jamais. Dans mes animaux favori j’avais aussi Hebiko, mon serpent que j’avais malheureusement du laisser à Tokyo. Mais mes deux coups de cœur restaient Poro’ et Lum. Ça peut paraître bizarre et « nian-nian » mais… j’aurais pas supporté de devoir m’en séparer.
En tout cas, ça faisait du bien de les retrouver et d’être chez soi, même si j’avais pas vraiment de chez moi attitré.

Après une brève séance de caresses, je calmais les chiens d’une voix autoritaire. Comme d’habitude, ils réagirent aussitôt. Bah je les adorais mais il fallait filer droit avec moi, ça ça ne changeait pas. Du coup, j’avais mis un point d’honneur à ce qu’ils soient bien dressés. Une parfaite réussite ! … Une de plus, sans vouloir me vanter.
Tout à cet éloge mental, je m’approchais du téléphone et commandai de quoi manger à un type dont la voix me fit marrer tant elle était fluette, soit dit en passant. J’allais enfin pouvoir manger un vrai repas qui n’aurait rien à voir avec le truc informe de Ri… C’était quoi déjà son prénom ? … Enfin bref, un truc meilleur quoi.

Puisque j’avais le temps avant que le livreur ne débarque ici, j’optais pour un bain relaxant. Tellement relaxant que j’y étais toujours un quart d’heure plus tard quand la sonnerie retentit… Oups ? J’en sortie, un peu contrariée d’être pressée ainsi, avant d’enrouler une serviette miniature autour de moi, laissant ma chevelure trempée déferler dans mon cou. Sans prêter attention à ce manque de tenu, j’ouvris largement la porte dévoilant un jeune garçon qui devait à peine avoir atteint la majorité. J’eu toute les peine du monde à étouffer un rire un voyant sa mâchoire se décrocher. C’est sûr qu’il ne devait pas avoir des clientes comme moi tous les jours. Ni aussi canon, ni aussi peu vêtue. Et à… il se mit à rougir. C’était mignon et un peu étrange ça par contre. Mon manque de pudeur le gênait ? L’impressionnait peut-être… ? Wah, ça faisait longtemps que les mecs que je fréquentais rougissaient plus !
A bien y regarder, il était pas mal en plus. Pas très grand, comme je les aimais… des traits un peu trop gentillets sans doute mais ce n’était qu’un détail, le visage je veux dire.

    « - V… Votre commande, madame… » Balbutia-t-il en s’inclinant respectueusement ce qui, je le soupçonnais, lui servait aussi à ne plus avoir mon corps dans son champ de vision.


Madame ? Je me prenais un sacré coup de vieux d’un coup. Depuis quand j’étais une madame ?! C’était bon pour les femmes au foyer ça pas pour les bombes anatomique comme moi, allons !

    « - Mademoiselle. Mais je t’en pris appelle-moi Kimi. » Soufflais-je avec un sourire enjôleur.


Pas la moindre hésitation. Un mensonge impeccable. Quant à lui, il ne savait de toute évidence plus où se mettre et je ne pus retenir un petit rire.

    « - Dis moi, tu as quel âge… Minoru ? » Le questionnais-je avec intérêt, ayant lu son prénom sur le badge qu’il arborait.
    « - Bientôt dix-neuf ans, pourquoi ? » Répondit-il avec une méfiance palpable.
    « - Ça te dirais d’entrer ? » Proposais-je à mi-voix sans préavis, le trouvant assez rafraîchissant, changeant de mes habitudes.
    « - Heu, c’est que je… Enfin, j’ai une copine, madame. »
    « - Kimi, et c’était pas la question », tranchais-je avec un geste agacé de la main avant de le fixer, plissant les yeux pour rendre mon regard plus perçant encore. « Mais… est-ce que tu y tiens vraiment à cette fille ? »
    « - Heu… oui, madame. » Acquiesça-t-il timidement, ne sachant plus où se mettre
    « - Suffisamment pour ne pas avoir envie de coucher avec moi ? » Le provoquais-je encore, les sourcils froncé en une moue inquisitrice, volontairement placée dans une position aguicheuse.
    «- … Je… C’est que... heu... », bégaya-t-il, visiblement affolé.


Grr ! Il hésitait ?! Depuis quand fallait hésiter ! Ce genre de proposition n’arrivait qu’une fois dans une vie, bordel !
Je… je ne savais pas bien pourquoi mais je me sentais dans une colère noire soudain et je lui agrippai violement le sachet des mains, le foudroyant du regard. Je le sentis déglutir mais ne m’en émouvais pas, bien trop furieuse pour ça.
A vrai dire, je tentais de mettre ça sur le compte de son jeune âge mais… ça ne me calmait pas des masses. Son pantalon parlait pour lui alors pourquoi est-ce qu’il hésitait ?! C’était à cause de cette fille ? Sa copine ?! N’importe quoi sérieux ! Depuis quand les jeunes étaient fidèle ? Depuis quand les hommes en général étaient fidèles ?! Il me désirait c’était clair alors… c’était quoi le problème ?!
Et pourquoi ça m’atteignait tant ?! C’était qu’un putain de livreur après tout ! Il était loin d’’incarner la perfection physique en plus ! Tss, à tous les coup il était encore puceau et avait peur de l’avouer et de passer pour un con. Un trouillard, voilà tout. Bah, j’avais pas besoin d’un novice de toute manière ! Journée de merde !

    « - Je sais pas, je… »
    « - C’est bon, dégage ! » Le coupais-je, tentant de conserver une voix calme.


Il resta statufié, visiblement incertain. De toute manière, ça m’avait coupé toute envie.

    « - Dégage, je te dis. Va retrouver la garce qui te sert de copine et t’avises pas de repasser ! »


Sans attendre, je lui claquais littéralement la porte au nez, m’adossant à celle-ci. Les paupières closes, la respiration irrégulière, il me fallut un certain temps pour me calmer et réaliser que… j’y avais été un peu fort encore une fois. C’est juste que… je détestais être rejetée. Bon techniquement, je l’avais pas été puisqu’il en été resté à peser le pour et le contre mais ça revenait au même pour moi. Ça avait le don de m’énerver ces espèces « saint-nitouche ». Je savais bien que c’était juste un genre qu’il se donnait. Si l’être humain avait été fais pour la monogamie, ça se saurait ! La pureté ? Mon cul, ouais…

Lorsque je fus remise de mes émotions, je m’installais à table, toujours enveloppée dans ma serviette et commençais à manger. En fait, vu qu’il était déjà deux heure de l’après-midi passé, mon estomac qui criait famine depuis mon réveil trouvait qu’il était plus que temps ! Hum… C’était pas trop mal. Au moins, je n’avais pas tout perdu. Plus assez chaud mais c’était pas très grave. Dommage que je galérai à chasser le livreur de mes pensées. Ça gâchais un peu la saveur du truc… Entre une couille vide et un couillon, j’étais pas gâtée aujourd’hui !
Lorsque je fus rassasiée, je retournai dans la salle de bain et commençai l’entretien journalier de mon corps. Après tout c’était mon outil de travail le plus efficace, je me devais donc de le bichonner ! Ça pouvait facilement me prendre deux bonnes heures quand j’y allai à fond. Les crèmes à mettre, les ongles à limer, les sourcils à épiler, les cheveux à faire…

Vu la chaleur qui régnait dans la maison, je préférai rester en sous-vêtements pour le reste de l’après-midi. Je commençai donc par m’étaler devant la télé… Sauf qu’assez rapidement, comme c’était souvent le cas, je n’y tins plus et il fallu que je me lève pour m’activer. Rester mollement étaler sur un fauteuil s’était bien mais à petite dose. Ça bougeait vraiment pas assez pour moi. La glandouille, tout ça… c’était bon pour les feignasse ! Du coup, je me décidai à faire un peu de rangement. Bon c’était déjà impeccable donc j’avais pas grand-chose à faire mais… mieux valait trop que pas assez. Pour dire vrai, j’estimais qu’un bon criminel se devait d’être un minimum maniaque et perfectionniste. Dans ce métier, on devait rien laisser traîner derrière nous si on voulait pas se faire choper. Du coup, je crois que j’avais pris l’habitude que tout soit parfaitement à sa place. Bon okay pour moi, c’était peut-être un peu trop puisque j’en étais à un point que je remarquai le moindre détail. Je pouvais vous dire sans problème si quelqu’un avait touché à mes affaires. En même temps, c’était plutôt un atout lors de mes « missions » alors je cherchais pas à remédier à ça. D’ailleurs, je cherchais jamais à remédier à quoi que ce soit quand ça concernait mon caractère. On me prenait avec ou on ne me prenait pas. Et en général, on ne me prenait pas… Je parle que de mon caractère, bien entendu. Parce que ça mon corps, on le prenait encore et encore vous faites pas de soucis pour ça !

Quoi qu’il en soit, c’est en rangeant que je trouvais un post-it que j’avais du oublier là quelques jours plus tôt. Et dessus… était inscrit une date et une heure de rendez-vous. Mais… c’était aujourd’hui ça, non ?! Oh c’est vrai, putain, ça me revenait ! Hideo Kojite m’avait promis une somme astronomique si j’acceptais de m’allier à de gens pour monter deux ou trois coup qu’ils estimaient pas très compliqué. En temps normal, j’aurais refusé et ce malgré l’argent mis en jeu mais… ce type était un vieil ami à mon père alors… j’avais dis que j’étudierai la question et avais finalement accepté le contrat Que voulez-vous, ma bonté me perdra… ou ce sera l’appât du gain… Dur à dire.
Par contre, ça risquait d’être compliqué tout ça. D’habitude, je travaillais jamais en équipe. J’avais bien essayé une ou deux fois mais ça s’était toujours mal finis. Cela dit, j’avais retenue une leçon essentielle que j’allais essayer d’appliquer cette fois : Ne jamais coucher ave un équipier et encore moins se foutre de sa gueule après. Ils étaient d’un susceptible les mecs en plus. M’enfin, y a que la vérité qui blesse comme on dit.

N’empêche, heureusement que j’avais retrouvé ce bout de papier par contre parce que ça m’étais carrément sortie de l’esprit ! Faudrait que je pense à m’acheter un agenda à l’occasion. Ça faisait un peu trop femme d’affaire mais ça aurait pu être bien utile… Bah oui parce que c’est vrai que j’avais aucune envie d’aller là-bas mais je m’étais engagée. Et, Ningyo ne faisait jamais demi-tour, c’était bien connu !
Du coup… je savais ce que je devais faire. Mon programme était tout trouvé maintenant que je me savais « conviée » à rencontrer ma super équipe ! Ironique ? ... Pas du tout… Je les connaissais même pas ! J’attendrais au moins ce soir pour me foutre de leur gueule, voyons ! Vous me prenez pour plus mauvaise que je ne le suis, vous voyez…

Bon… plus sérieusement… une question cruciale s’imposait maintenant… Comment j’allais m’habiller ?! Bah oui, la première impression est fondamentale dans ce milieu. Fallait savoir doser correctement. Bon déjà, je rayais l’idée d’une tenue classique parce que… franchement, j’étais loin d’être banale et ça ne m’aurait pas du tout ressemblé. Mais j’pouvais pas non plus y aller « trop » déguisée du coup je ferais l’impasse sur les tenues types jeunes lycéennes, secrétaires ou genre geisha. On croit pas comme ça mais c’est un tel casse-tête le choix des fringues !
Pour m’aider, j’allais me figer devant la gigantesque penderie mais… vu le choix immense, ça n’allait pas me faciliter la tâche, au contraire. Evidemment, peu importe ce que j’allais porter, je serais parfaite et ferais une excellente impression mais… je tenais à soigner ma présentation.

Quelques essayages suffirent à me décider pour une robe en dentelle noire, entièrement transparente – m’obligeant à porter des sous-vêtements noirs eux aussi – et coupée inégalement dans le bas. Un décolleté particulièrement plongeant et des manches joliment bouffantes se resserrant à hauteur des poignets… rien à redire. Je choisis également une ceinture centrant joliment ma taille afin de casser un peu l’unicité de la tenue.
Les chaussures maintenant… Un seul coup d’œil fut nécessaire pour moi trouver mon bonheur. Des haut talons attaché par de larges sangles jusqu’en haut de mon mollet. Entre l’escarpin et la botte donc.

Après ça, rester à s’occuper des cheveux, des faux ongles et du maquillage… Quel boulot !
La coiffure surtout me pris un temps fou ! Evidemment, j’aurais pu mettre une perruque et ça aurait réglé la question mais… j’avais opté pour quelque chose de plus naturel et je comptais bien m’y tenir. Enfin naturel, si on peut dire ça de l’énorme fleur et des plume qui se retrouvèrent bientôt piqué dans mes cheveux. La « simplicité » – en admettant qu’on puisse employer ce terme en parlant de moi – se retrouva également dans un maquillage plutôt discret en comparaison à ce que je pouvais faire d’habitude. Un rouge à lèvre très clair et quasiment pas de fard à joue. Pas la peine de rehausser l’éclat de mon teint, je le jugeais suffisamment lumineux comme ça. Pour les bijoux, j’optais pour un unique collier en argent, ni trop discret ni trop voyant. Idem pour les faux-ongles.
Je dois dire que… le résultat était génial !

Spoiler:

Plus que satisfaite, je retournais dans le salon, empêchant les chiens de m’approcher. Vous m’imaginez débarquer ainsi vêtue, avec cette classe inhérente à ma personne, mais couverte de poils ? Nan, c’était même pas négociable !
Quelle heure était-il avec tout ça ? Vingt et une heure ? Parfait. J’étais dans les temps. Bah oui, fallait que j’aille déposer un colis à la poste avant d’aller au rendez-vous. Un truc que j’avais trouvé pour ma sœur deux jours plus tôt.
Oh, rassurez-vous, j’oubliais pas qu’elle m’avait dis qu’elle voulait pas de mon « argent sale » et qu’elle avait pas l’intention de l’utiliser mais j’avais flashé sur cette robe… Et si elle la mettait pas, ce serait tant pis pour elle ! Surtout qu’elle serait bien bête de pas le faire vu comme ça déchirait ! … Non, j’en faisais pas qu’à ma tête ! … Bon peut-être un peu mais c’était mon fric et – contrairement à ce qu’elle avait l’air de croire – je l’avais gagné donc j’en faisais bien ce que j’en voulais. Même si elle voulait pas de mes cadeaux, ça m’empêchait pas de lui en faire. Et si elle était pas contente c’était pareil ! …

C’est sûr cette pensées que je sortais de chez moi, hésitant à prendre une de mes voitures avant de décider que non. Un de mes charmants équipiers allait bien se faire le plaisir de me raccompagner, non ? C’était un honneur qui n’était pas donné à tout le monde, attendez ! Surtout qu’en général, je les récompensais en les invitant chez moi… Ah non, merde ! Pas de sexe entre équipiers on avait dit… Bah tant pis, au pire, j’appellerai un taxi.
J’en hélai d’ailleurs un qui s’immobilisa en freinant brusquement. Bizarrement, j’avais jamais de soucis à les faire s’arrêter moi. … Ouais, c’est vrai, j’avoue qu’il n’y avait rien de bizarre à ça. Je joue la naïve, c’est tout. Je m’étais donc installée dans le véhicule. D’ailleurs, je du à moment lui dire de regarder la route au lieu de me reluquer dans ses rétroviseurs. Ah, j’vous jure… Y aurait plus manqué qu’on ait un accident. J’me voyais mal arriver tout amochée à mon rendez-vous, personnellement.
Bref, ce type me conduisit jusqu’à la poste et je descendis, sans lui laisser le moindre pourboire. Il avait été largement rétribué, ne serait-ce qu’en ayant la chance de me mater pendant tout le trajet ! Quoi vous êtes pas d’accord avec moi ?!

Hum… m’enfin, je déposais le colis dans la boîte prévu à cet effet, décidant de faire un peu de marche à pied pour rejoindre l’immeuble qui n’était qu’à une vingtaine de minutes de là. Il faisait assez chaud et la nuit était belle, alors autant en profiter. Bien sûr, une femme seule au beau milieu de la nuit et habillée de cette façon ça attirait pas mal l’attention. Du coup, plus d’un con m’accosta sur la route. A ce train là, j’allais être en retard ! Je veux dire vraiment en retard.
D’habitude, j’avais droit à un peu tout. Un beau panier de connards, quoi. Les insultants qui demandaient combien c’était de l’heure, ce à quoi je répondais que c’était bien trop cher pour des clochards comme eux. Les mecs collants qui jouaient plus en subtilité. Et le rang au dessus, les types qui voulaient m’attirer dans une ruelle et tentaient de m’impressionner. Ceux-là au moins, un coup de genoux dans les couilles et on en parlait plus. Les plus gênants restaient espèce de sangsues en manque là. La deuxième catégorie.
Par chance, j’eu que les porcs de la première catégorie ce soir là et je pu poursuivre relativement rapidement mon chemin.

J’atteignis rapidement ma destination. Pas très loin, près du stand de hot-dog, se trouvait un banc sur lequel je m’installais rapidement. La place était encore chaude dis-donc ! Evidemment, j’allais pas manger cette espèce de bouffe pour chien, hein ! Avant de partir, j’avais quand même préparé deux ou trois onigris. Prévoyante la fille, hein ? Bon, ça m’emballait pas trop mais ça devrait faire l’affaire puisque je comptais pas manger ce truc dégeu qu’il servait ici. Certes, j’aurais pu aller dans un des grands restos qui bordait l’angle de la 5ème mais… c’était drôle aussi de manger comme les « pauvres ». Les gens de classe moyennes quoi. Pis ma tenue ne se prêtait pas trop à de tels restaurants de toute manière. Okay, j’avoue que c’était surtout ça. Jouer la pauvresse m’avait jamais botté, j’avoue.

Toujours est-il que je pris tout mon temps pour avaler ce misérable « encas ». Bah j’avais déjeuné peu de temps avant alors ça ferait l’affaire jusqu’à ce que j’ai à nouveau accès à un frigo. Regardant ma montre, je notais qu’il était déjà vingt-deux heure trente. J’étais donc dans les temps. Même un peu en avance. Bah oui, vingt-deux heure trente c’était l’heure à laquelle les spectateurs arrivaient. Tout le monde sait que la star arrive plus tard que ça. Non, je plaisante – quoi que…– mais… arriver à l’heure, ça faisait un peu trop « j’ai besoin de ce contrat pour survivre et j’ai hâte de rencontrer mes équipiers ». C’était pas vraiment le cas en plus. J’appréhendais légèrement autre chose de me retrouver avec une bande de cons ou de connes incapables de faire quoi que ce soit mais à part ça j’étais remarquablement sereine.

En tout cas, dix minute de retard me semblait le timing parfait. Vous savez, faut savoir se faire désirer dans la vie ! A mes yeux, arriver ponctuellement, ça n’avait aucun intérêt. Personne ne vous remarque quand c’est ça ! Pis ça faisait un peu trop « sérieux », un peu trop « je suis un bon toutou qui obéit précisément aux règles », si vous voulez mon avis. Dans cet univers de criminel, fallait savoir être rebelle… même avec le boss. Moi, personne ne me dictait rien, que ce soit un horaire ou autre chose. C’était ça le message. Et généralement, il passait bien. J’annonçais la couleur d’entré de jeu, en quelque sorte. Si je venais c’était parce que j’en avais envie et pas parce qu’on m’avait fixé un rendez-vous. En l’occurrence, c’était faux puisque j’étais pas très motivée à l’idée d’être là et encore moins de bosser en équipe mais… fallait savoir donner le change de temps à autre.

Du coup, je cogitais, je cogitais et… merde ! Si je me grouillais pas, j’allais être plus en retard qu’en retard. Et ça, c’était inadmissible. Contrairement à ce qu’on pouvait croire j’étais très rigoureuse en ce qui concernait les règles… mais uniquement celle que j’instaurais, bien sûr.
C’est donc d’un pas vif que je me dirigeais vers l’un des immeuble les plus remarquables du coin en raison de l’immense cigles qui ornait sa façade. Une entreprise pharmaceutique… ? Une bonne arnaque vous voulez dire ! C’était plus une couverture qu’autre chose pour le patron.
Ayant mis les pieds ici plusieurs fois au cours de ces derniers mois, c’est sans hésitation que je passais la porte tournante. Je débarquai alors dans un hall luxueux que je ne pris pas le temps de détailler, avançant droit sur l’ascenseur sans que personne ne me demande rien.
Je n’eu pas à l’attendre longtemps et m’y engouffrai, pressant le chiffre quinze. Je profitais de l’ascension pour me reparfumer rapidement et jeter un dernier regard appréciateur au miroir. Il n’y avait vraiment rien à redire. J’étais sublime !

La porte s’ouvrit, me libérant enfin dans un couloir d’une blancheur éclatante… qui m’éclatait surtout les yeux. J’avais beau être déjà venu, je trouvais ça toujours aussi désagréable. Bien entendu, j’étais pas sans connaître les goûts de chiotte qu’avait Hideo – y avait qu’à voir ses costards pour s’en rendre compte – mais ça me dépassait toujours. Tant de mauvais goût, ça n’aurait pas du être permis… En tout cas, on s’habituait pas à tant de clarté, j’p’eux vous le dire. Le type qui avait peint ça avait sans doute été en arrêt maladie après ça pour cause de conjonctivite carabinée !
Pis, au centre de tout ça, joli « bonbon » chatoyant… la secrétaire. Non pas que son uniforme était rose ou orange vif non juste un bleu terne mais… ça contrastait fatalement avec la couleur des murs. Remarquez vu comme elle me semblait déjà insipide à cette distance mieux valait pour elle qu’elle ne soit pas habillé en beige au risque d’être prise pour un bout de tapisserie.

Ses lunettes surmontant un petit nez bien droit, elle me fixait avec sévérité. Quoi ?! … Jalouse ? … Evidemment. C’était pas une question à se poser. N’importe quelle fille comme elle aurait envié une fille comme moi. Logique. Mais même en sachant ça, j’appréciais que moyennement la façon dont elle me toisait. Désolée, chérie, je signe pas d’autographe ce soir.
Plus j’avançais et plus je la trouvais insignifiante. J’étais à peu près sûr, même sans le voir vraiment, que son cul était trop gros. Pis ses yeux retombaient un peu… Pis avec cette mine pincée, elle faisait dans les quarante piges au moins là ! Fronce pas les sourcils, ça donne des rides, on te l’a jamais dis ? Remarquez, il était clair qu’elle serait vieille avant l’âge celle-ci. Y avait qu’à voir son maintien…
Son visage semblait naturellement doux pourtant… Ça devait être l’effet Ningyo, ça lui donnait ce reflet flétri. Face à ma beauté, on ne pouvait que se faner, que voulez-vous…

Un peu contrariée par son regard insistant, je passais à côté d’elle sans la calculer, marchant imperturbablement vers le bureau de son patron… qui serait bientôt le mien. Ou qui l’était déjà, peut-être bien.
Et là, fallait que cette potiche fasse chier jusqu’au bout puisque j’entendis sa voix de crécelle m’interpeller. Nan mais comme si ! On voyait bien que c’était une nouvelle ici… Elle allait pas garder son post longtemps à ce rythme là, c’est moi qui vous le dis !

    « - Excusez-moi, vous êtes ? » M’interrogea cette chieuse, d’une voix un peu trop criarde à mon goût, sans doute afin d’aller m’annoncer à Hidéo.


Comme si on m’annonçait moi ! Tout ça parce que j’étais un peu en retard, elle estimait que je n’avais rien à faire là ! Tss !
Lui jetant un regard de braise par-dessus mon épaule, tout en m’immobilisant un tiers de secondes, je rétorquais avec une note d’agressivité et d’agacement dans la voix qui mettait un terme évident à la conversation :

    « - Invitée. »


Mon ton sans réplique eu par chance l’effet escompté de lui faire fermer son clapet. Ravie, je continuai jusqu’à la porte, ajustai ma tenue et… après une profonde inspiration, l’ouvris à la volée. Le bruit fut d’ailleurs même un peu plus fort que ce à quoi je m’attendais mais bon. C’était ce que j’appelais une entrée remarquée. Exactement comme je les aimais donc.

La porte après avoir claquée contre le mur revint lentement à moi, ma main agrippant aussitôt le battant tandis que je m’y appuyais légèrement, laissant aux protagonistes de la scène tous le loisir de m’observer. Le genou droit légèrement plié, les hanche inclinées sur la gauche et la main gauche posée sur celles-ci. Une posture que je leur offrais, tout en prenant bien le temps de les détailler à tour de rôles de mon regard brûlant, les lèvres volontairement entrouvertes.

Celui que je vis en premier fut bien sûr le boss. Rien à en dire. Il était identique à lui-même. La mine un peu ébahis qu’il avait lorsque je débarquais. Et comme à son habitude, il fit disparaître l’image de sa famille en renversant sur le bureau le cadre qui la contenait. Je me demandais toujours si c’était pour me dissimuler qu’il avait une famille ou pour autre chose de plus incompréhensible encore. Si c’était ça, c’était débile. Qu’un homme soit marié ou non ne m’avait jamais arrêté. C’était plutôt son âge qui me repoussait en l’occurrence.

Le second me plaisait d’ores et déjà et attira mon attention grâce au léger « Oh merde ! » qu’il avait laissé échappé en me voyant apparaître. Evite de baver sur le sol impecc’ du boss, la racaille. Pourquoi la racaille ? Bah, j’y pouvais rien. Il était là, casquette vissée au crâne et une espèce de survêt’ en guise de fringues. Ça faisait racaille, quoi qu’on en dise. Pour ce qui était de sa tête, elle me faisait d’ores et déjà marrer. Oh il était pas moche hein… mais pas particulièrement séduisant, non plus. Quelconque en fait… mais tirant sur le comique sans que je sache bien l’expliquer.

Le troisième était debout près de la fenêtre et me fixait avec une certaine contenance. Il me fallut à peine trois secondes pour savoir exactement à qui j’avais à faire. Un mec – sans aucun doute plutôt riche – totalement sûr et maître de lui. Un mec qui avait certainement reçu une bonne éducation et qui pensait tout savoir, en devenant facilement condescendant. Voilà ma première analyse du type qui était sapé le plus classe de la pièce. Je dois dire que ce petit côté hautain et solide qu’il semblait détenir ne me déplaisait pas totalement. Tant qu’il ne se confrontait pas à moi et à mon orgueil, on pourrait certainement s’entendre.

Et le dernier mais pas des moindre… lorsque mes prunelles se portèrent sur lui ce fut… le choc. Mais vraiment quoi ! Mon cœur connu alors ce qu’il n’avait pas connu depuis longtemps : un raté alors qu’il se contractait douloureusement. Et ce avant de se mettre à tambouriner dans ma poitrine. Quand à savoir ce que ça exprimait, ça pouvait vouloir dire un peu tout et n’importe quoi pour le coup. Colère, émotion, stupeur… Un peu tout à la fois, je suppose. Une chose était sûre c’est que ça ne m’était pas arrivé depuis très longtemps ! Je me sentis ensuite déglutir et… presque défaillir pour le coup. Ça aussi c’était rarissime ! L’espace d’une seconde, il n’y eu plus que moi et ce tableau sorti tout droit d’un cauchemar… du passé, je devrais dire…
J’ignore comment je fis à cette seconde pour rester neutre et impassible, pourtant, je pense que ce fut le cas. Même si l’insistance de mes iris sur lui était très certainement plus prononcée que sur les autres. Je tiquais… un petit froncement de sourcils, un imperceptible pincement de lèvres avant que celles-ci ne se rouvrent… puis ce tout. Physiquement du moins. Parce que dedans… c’était… vraiment loin d’être aussi calme et tempéré !

Oh merde… Ce visage… que je pensais ne jamais revoir… que j’espérais ne jamais revoir ! Que j’avais tant espéré revoir à une époque pourtant… Totalement identique à mes souvenirs. Comme si le temps n’avait aucune emprise sur lui. Comme s’il ne s’agissait que d’un souvenir matérialisé. Je crois que j’aurais préféré si ça avait été le cas. Parce que du coup, ça aurait été plus facile d’effacer cette vision d’horreur, cette détestable réminiscence…
Il n’avait pas changé d’un pouce. Impossible de se tromper. Ces mêmes traits d’une douceur trompeuse, ces mêmes lèvres suffisamment pleines pour donner envie d’y goûter à n’importe qui, ces mêmes yeux dans lequel je me perdais toujours autrefois… C’était lui. … C’était lui, putain ! Là, à quelques mètres de moi… Masaka ! Tout ! Tout sauf ça ! Tout le monde sauf lui ! Kamino…

Un prénom que j’avais mis beaucoup d’ardeur à oublier, à bannir totalement de mes pensées. Sans grand succès comme vous le voyez. J’aurais même pas été capable de prononcer ce prénom à haute voix tellement ça me brûlait la langue. Rien que de me le dire à moi-même, ça me retournait l’estomac !
Honnêtement, je… j’étais noyée dans la confusion là. C’était quoi cette blague de mauvais goût ?! … Sérieux, il pouvait pas avoir le culot de se pointer comme ça après tout ce qu’il avait fait ! Il pouvait pas être là, devant moi ! D’ailleurs, je lui souhaitais pas vu les envies meurtrières qu’il m’avait parfois inspiré !
Et pourtant si. C’était pas une connerie et cet enfoiré se trouvait bel et bien assis nonchalamment dans cette pièce. Comme si de rien n’était…

Cette dernière pensées me fit prendre conscience que c’était justement ce que je voulais faire moi aussi. Comme si de rien n’était.
Parce que, brusquement je me sentais honteuse et confuse… comme une gamine pris en faute. Misérable et… vraiment mal à l’aise. J’aurais bien pris mes jambes à mon coup si j’avais pas été aussi fière. A croire que les six dernière années ne comptaient plus. Mais je devais pas oublier tous mes efforts ni le temps écoulé ! J’étais plus la même et je comptais bien le prouver. J’étais plus la peureuse et pleurnicheuse qu’il avait connu ! J’avais pas à redouter quoi que ce soit, bordel ! … Avec un peu de chance, il m’aurait oublié… – parce que c’était c’que j’voulais qu’il m’ait oublié, pas vrai ? Y avait rien de vexant ou de blessant à ça, au contraire, pas vrai ? – et avec beaucoup de chance, il était pas vraiment un de mes futurs équipiers.

Donc oui, j’allais l’ignorer. Après tout, lui l’avait fait admirablement pendant toutes ces années ! Y avait pas de raison pour que je ne sache pas me rendre indifférente à ce connard. Suffisait juste de ne pas penser à… de ne pas penser tout court. Ouais okay, ça s’annonçait pas facile mais… pas question de céder à ses sentiments débiles !
Forte de cette résolution, je lâchais la porte, portant ma main à ma nuque me la massant brièvement – tête inclinée vers l’arrière – dans un geste emprunt de sensualité. Je la laissais ensuite glisser sur mes courbes afin qu’elle retourne à sa place et me décider enfin à m’avancer dans la pièce, d’une démarche féline et provocante, toute calculée.
Ne pas pensez à lui ! Ne pas penser à lui ! Ne même pas le regarder !

    « - Tu es en retard. » Grommela finalement le boss, visiblement remué par le spectacle que j’offrais.


Je m’immobilisais face à lui, le dévisageant tout en portant un doigt à mes lèvres avant de me décider à répondre d’une voix aussi aguicheuse que le reste :

    « - Ah ? … J’avais pas remarqué. » Mentis-je, ouvertement et de façon absolument pas discrète, aussi provocante qu’à l’accoutumée.


Un petit sourire en coin un peu railleur me permit de lui signifier que la séquence reproche se terminait maintenant. Avant même de vraiment commencer, de préférence. Qu’il était bon de dominer, surtout quand c’était du patron dont il était question !
Sans m’attarder sur la quadragénaire, je m’approchais du large bureau d’acajou, avant de m’asseoir sur celui-ci, repoussant au préalable de la main les documents qui l’encombraient et qui tombèrent sur le sol. J’y pris donc place, non sans une petite idée derrière la tête. Bah oui, je me trouvais terriblement bien placée désormais… En position de force dirons-nous… Plongeant brièvement – peu désireuse de me troubler toute seule – mon regard dans celui de celui qui avait un jour été mon petit ami, je vins positionner mon talons juste entre ses jambes, non sans un claquement un tantinet menaçant. Nouveau sourire, plus discret celui-ci.
Ce que ça voulait dire ? Tiens ta langue si tu tiens à ton service trois pièces… et je savais pertinemment qu’il y tenait.


    « - Alors, qu’est-ce que j’ai manqué ? » Commençais-je en me réintéressant aux autres sans me départir de mon regard étincelant.
    « - Nos présentations. » Répondit aussitôt le gars hautain, peut-être vexé par le peu d’intérêt que je portais à sa personne.
    « - Rien d’important donc. » Le remballais-je sans me départir de mon sourire tandis qu’une délectable expression interloquée traversait son visage tranquille et qu’un sourire étirait celui de la racaille.


A peine avais-je dis ça que je sentis un contact sur mon épaule. Encore ce vieux pervers…

    «- Du calme, du calme, les enfants ! » Tempéra-t-il tandis que je songeais que j’avais effectivement l’âge d’être sa fille et donc qu’il aurait pu garder pour lui ses mains baladeuses. « - Bon, vous l’avez sans doute compris, Mika est le dernier membre de l’équipe mais vous la connaissez peut-être sous le nom de Ningyo. » Me présenta-t-il, me faisant décrocher un sourire légèrement prétentieux.


Evidemment qu’ils me connaissaient ! On entendait parler de moi presque en permanence ces derniers temps ! Par contre… eux me disaient rien du tout. De tête tout du moins. Des petits joueurs sans doute. Et ça me faisait me poser une question, qu’est-ce qu’un voyou notoire comme Kamino foutait là ? Etait-il possible qu’il ai fait du chemin lui aussi ? … Bizarrement, j’étais assez curieuse de le savoir. Curieuse et… je crois que je flippais pas mal aussi.
Rah, J’avais beau essayer de faire abstraction de sa présence… ça s’avérait pas simple du tout. Putain, c’était même carrément difficile !


Dernière édition par Shiranahii Mika le Mer 12 Mai - 20:58, édité 2 fois
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Just a bit different || Mika Vide
MessageSujet: Re: Just a bit different || Mika   Just a bit different || Mika Icon_minitimeMer 12 Mai - 14:06

Drôle de soirée…
Ouais, il faut reconnaître que c’était space quoi… D’abord, faire équipe avec une bande de cinglés était clairement pas dans mes habitudes mais… passer la soirée à attendre le dernier membre me faisait clairement chier…
J’avais jamais été un mec super patient même si je faisais de gros efforts là-dessus… mais c’était le fait que cette dernière merde soit si peu ponctuelle qui me gonflait d’ores et déjà…
Franchement, c’était si compliqué d’arriver à l’heure ?! Y’en fallait toujours pour faire chier… putains de voyous de merde…

Enfin, c’est ce que je me disais au moment là… mais vous alliez voir que c’était le genre de membre auquel on pardonne vraiment très facilement les écarts de conduite…
Justement, son entrée en scène fut aussi soignée que le boss l’avait prédit… bah oui, je m’étais attendu à un truc qui pète la classe mais je commençais pas à m’imaginer le voir débarquer en hélicoptère ou passer par la fenêtre en la détruisant en chevauchant une moto… fallait rester cohérent quand même… mais le dernier membre fit bien plus fort que ça, en débarquant… dans un corps de femme… un corps plutôt sympa d’ailleurs.

La porte claqua dans un immense fracas, et nous força donc tous à tourner la tête en direction du bruit, et là… waaaaaaash ! Canon de chez canon…
Appuyée légèrement contre la porte, genou plié, la main posées sur des hanches inclinées de l’autre côté… elle laissait tout le loisir de la détailler… ce que je ne me privais pas de faire… Honnêtement, j’avais rarement été aussi excité à froid, mais son entrée à scène avait eu un sacré effet sur moi… et sa tenue, merveilleusement courte, diablement transparente, et tellement sexy que le terme « sexy » semblait justement un euphémisme pour la qualifier… Au-delà de ça… mon dieu ce qu’elle pouvait se le permettre avec un corps canon comme ça… ça sentait le 10 à plein nez ça, même si j’avais pas encore pris le temps de détailler son joli minois, bien trop occupé pour l’instant par le « reluquage » du reste pour m’y intéresser. Ouais parce que quoiqu’il en soit, c’était le genre de fille qu’on baisait sans la moindre hésitation, peu importe la tête qu’elle pouvait se coltiner…

Les autres avaient tous des réactions un peu similaires aux miennes en tous les cas… j’avais remarqué que le boss rabattait le cadre de sa famille sur le bureau… ce à quoi je trouvais deux hypothèses… la une, il voulait pas que Miss Bonnasse ici présente sache qu’il avait une famille, ou il trouvait Miss Bonnasse un peu trop chaude et peu vertueuse pour offrir une telle vue à sa gentille famille…
Brave homme… enfin, un brave homme qui avait du se branler un paquet de fois en songeant à sa dernière recrue à mon avis, vu sa réaction… mais ça restait un avis perso hein… en tout cas, je devenais fidèle quand vous vouliez pour un corps comme celui de la demoiselle…
Notre super docteur gardait une certaine prestance face à elle… enfin, si tant est qu’il en ait eu avant, mais au moins il ne se débinait pas… à la différence de Brainman, qui s’était littéralement écroulé dans son siège à l’arrivée de notre gentille équipière en lâchant une expression que j’avais même pas compris…

Mais je me décidais enfin à dévisager la belle au moment où elle en fit de même… ah, mais c’était Mika…

AH MAIS C’ETAIT MIKA ?!
Je rêvais là ?! Je tentais de rester aussi impassible que d’habitude mais… j’avais du mal à croire que je me retrouvais face à elle ! Mika, Ma Mika, qui… Je l’avais éloigné de moi avec la plus grande force possible bordel, ça pouvait pas être elle ! Elle avait rien compris ou quoi ?!
C’était… non mais… ça lui ressemblait tellement pas, ça pouvait pas être elle ça… Mika était une fille si douce et tranquille malgré son petit caractère… rien à voir avec l’espèce de salope qui venait de passer la porte… d’autant que… Mika, hors-la-loi ? Excusez-moi de ne pas y croire mais c’était un peu gros quoi…
Ça ne pouvait pas être…

Notre échange visuel dura sans doute un peu trop longtemps pour paraître normal, mais… il fut suffisant pour faire céder mes dernières barrières… c’était son regard… c’était bien elle qui revenait – me hanter – comme si tout ce que j’avais fait à l’époque n’avait pas suffi, au contraire…
Plus notre échange de regards durait et plus je m’en sentais dépendant… ce que j’aimais ces prunelles, et le nouvel éclat, la nouvelle lueur que j’y voyais me fascinait totalement…
Lorsque je me sentis défaillir, je lâchais brusquement ses deux billes du regard, remarquant qu’elle possédait un teint plus joli encore que par le passé, que sa coiffure était impeccable… et que sa bouche ne m’avait jamais paru si sensuelle… ainsi entrouverte, je préfère éviter de vous faire une quelconque remarque sur le fait que j’y aurais bien inséré quelque chose, ça serait de mauvais goût… quoique j’avais pas un si mauvais goût que ça mais… roh vous savez très bien ce que je veux dire !

C’était tout de même comique… je me retrouvais dans l’équipe de Mika… ? Dans l’équipe de la fille que j’avais sévèrement traitée comme une merde quelques années auparavant… ? Elle était une criminelle ? C’était du jamais vu ça… bah, elle avait sans doute monté quelques petits coups, et le patron avait du la choisir en espérant la secouer… il serait refroidi, Mika était pas un glaçon, mais pas loin de ce point de vue là, et les relations physiques n’étaient pas dans ses prérogatives… pauvre vieux, il verrait… moi bizarrement… ça me rassurait… bref.

Et là, mes jolies idées et mes souvenirs de la jolie et gentille Mika s’envolèrent en éclat, venant détruire tout espoir de la conserver loin des convoitises… elle lâcha la porte et se massa la nuque dans un geste empreint d’une sensualité folle auquel tout le monde restait suspendu, avant de laisser sa main glisser lentement le long de son corps, passant sur sa poitrine avec un brin de provocation… qui donnait curieusement envie de l’imiter et de tester un peu le potentiel de ce corps de rêve… Je faisais en tout cas tout pour empêcher la bave de se mettre à couler de mes lèvres, même si je devais reconnaître que la petite Mika semblait avoir fait du chemin…

La demoiselle s’avança alors dans la pièce et… ce fut fini. Je remettais subitement en cause le fait que le boss ne la sauterait jamais… Vous savez, j’avais toujours cette conne à l’esprit, même après tout ce temps… et dans mon souvenir, c’était la fille gentille, la fille qui me préparait à manger, qui était douce et tendre et… du genre couverte, à pas apprécier le regard des autres sur elle… et j’aimais vrai… et j’appréciais la fille là. Je voulais pas qu’elle change moi !
Mais c’était une Mika version 2.0 là… ultra canon, démarche abusive, on était loin de la gosse d’autrefois… Bon, moi j’avais plus de mal à enregistrer le truc mais… pour les autres, le seul mot qu’ils devaient avoir en tête, ce devait être « salope », et je les comprenais hein… même une pute agissait avec plus de prudence… là elle se serait promenée avec un panneau écrit « je suis bonne et vous rêvez de me sauter » que ça aurait pas été plus clair…
Et… je détestais ça… et entre la confusion, l’excitation mêlée au désir et l’incompréhension, je ressentais aussi… une pointe de… jalousie… ? Franchement oui… j’aurais pas su dire si c’était parce que Mika avait eu une place spéciale par le passé, ou… seulement parce que soudain j’avais terriblement envie de la réinviter dans un pieu mais… leurs regards audacieux sur Mika… je trouvais ça frustrant… et énervant…

    « - Tu es en retard. » Ronchonna le boss, qui paraissait… perturbé. Tu m’étonnes…


La demoiselle s’arrêta non loin de lui, me permettant déjà de détester le chef d’empêcher ainsi Mika de poursuivre sa démarche extrêmement délectable, même si, d’un autre côté, je l’en remerciais, les regards des deux autres ne me plaisant pas trop depuis le début…
Mais elle ne comptait pas s’arrêter là, puisqu’elle porta langoureusement un doigt à ses lèvres, dans une expression… c’était moi ou toutes ses expressions étaient abusives… ? Quoiqu’il en soit, soit elle avait absolument pas conscience de son pouvoir de séduction évident… soit Mika avait bien changé effectivement, et « aguicheuse » était devenu un de ses nombreux nouveaux traits de caractère…

    « - Ah ? … J’avais pas remarqué. » Osa-t-elle mentir avec un air d’allumeuse total.


Bon… d’une, je me disais que ma Mika avait bien disparue, c’était évident là… même si d’entrée, je me fermais mentalement à la possibilité d’avoir joué un rôle là-dedans… j’étais innocent, point. Comme si ça pouvait être de ma faute si elle était devenue une telle pute… non mais on aurait tout entendu !
De l’autre côté… je me souvenais de sa jolie voix mais… mon dieu ce qu’elle avait joliment évolué elle aussi ! Chaude, un peu grave, granuleuse… elle aurait pu dire « pâté pour chien » que ça aurait été bandant, j’vous promets… Peu de voix sur cette Terre étaient réellement excitantes… mais celle-là, c’était le genre à vous faire vous vider sans avoir besoin de contact physique… d’ailleurs, je me demandais si l’intello n’avait pas déjà explosé dans son pantalon tant il était nettement moins en contrôle que moi ou le doc’…
En tout cas, elle donnait envie… et l’idée d’entendre cette voix gémir et me susurrer au creux de l’oreille n’aidait pas à calmer mon désir – plus que naissant – pour elle.

Elle s’approcha finalement du bureau… même si je m’interdisais de la dévisager… bizarrement, je me sentais un chouilla… coupable d’un coup. Bon, j’en avais sans doute à me reprocher mais… bref, pas de remords, pas de regret… même si là, fallait reconnaître, j’avais été un con… en gardant Mika je me serais sans doute assurer une vie de bonheur au pieu quand on voit le résultat aujourd’hui… alors ce qui est clair, c’est que je m’en mordais les doigts là…
Notre « hôte » balança sans ménagement tous les dossiers du bureau, les laissant tomber par terre sans s’en soucier… non mais elle avait aucun respect cette fille ou qu…
Non je pus pas finir, puisqu’elle vint s’asseoir sur le bureau, juste devant moi, me scotchant littéralement, et empêchant du coup mon cerveau de fonctionner normalement…
Elle me surplombait et plongea un court instant le regard dans le mien, un regard de braise absolument splendide… même si j’avais du mal à l’interpréter… est-ce que c’était du genre « n’évoque pas notre passé ensemble sale merde » ou plutôt du genre « ça va être bon de rattraper le temps perdu sous la couette » ?
Dur à analyser mais… elle était en position de force là, en se positionnant au-dessus de moi… et pour moi qui aimais tellement dominer – notamment avec les femmes – c’était une première dans laquelle je n’étais pas forcément à l’aise là…

C’est alors que je revins durement à la réalité, sentant et entendant son talon claquer sèchement entre mes cuisses… Je baissais les yeux pour admirer la précision du coup, mais me demandais toujours la signification que je devais lui donner… même si ça commençait à sentir le « ta gueule ou la prochaine fois je raterai pas mon coup », faut avouer…
Je posais toutefois les yeux sur le spectacle, appréciant ces merveilles de chaussures qu’elle portait…
J’avais toujours été un fervent défenseur des chaussures, estimant que c’était sans doute l’accessoire le plus important et qu’elles pouvaient rendre à elles seules une tenue sexy… c’était subtil certes, mais quoiqu’il en soit, j’avais jamais résisté aux hauts talons les plus fins possibles et… la nouvelle Mika semblait experte dans le genre… ça me plaisait déjà… même si son mode « j’suis en colère et je réclame vengeance auprès de ta virilité » me faisait d’ores et déjà peur tout autant que ça m’énervait.

    « - Alors, qu’est-ce que j’ai manqué ? » Finit-elle par demander en redonnant de l’intérêt aux autres minables, me faisant enrager.
    « - Nos présentations. » Répondit Cure, qui semblait un peu dégoûté qu’elle ne s’intéresse pas à lui… bien fait connard.
    « - Rien d’important donc. » Lui envoya-t-elle dans les dents avec répartie.


Enorme… juste énormissime…
Le doc’ eut une expression outrée… il ne s’attendait clairement pas à se faire envoyer bouler de la sorte… Brainman lâcha un petit sourire, que je partageais avec lui… début de complicité… ? Quoiqu’il en soit, voir l’autre abruti faire cette tronche était génial, il en prenait pour son grade Monsieur J’me-crois-meilleur-que-tout-le-monde, et c’était d’un comique… Cette Mika me plaisait bien dans son côté agressif, qui n’a pas froid aux yeux… même si… ça me semblait un peu irréel.

    «- Du calme, du calme, les enfants ! » Calma notre vénérable chef en posant la main sur l’épaule de Mika… ce qui me fit serrer les dents. « - Bon, vous l’avez sans doute compris, Mika est le dernier membre de l’équipe mais vous la connaissez peut-être sous le nom de Ningyo. » Finit-il par nous annoncer.


Première chose, j’aimais déjà pas qu’il la touche. Ça risquait de se confirmer avec tout le monde mais… j’avais comme le sentiment que Mika, c’était MA propriété privée quoi, je trouvais ça rageant qu’un con pose ses pattes dessus… par chance elle était assise et il lui touchait l’épaule, mais je restais persuadé qu’une fois qu’elle se relèverait, il finirait par lui coller une main au cul…
Ce mec était chiant avec son côté tactile à mort, et il n’avait pas l’air d’avoir que de bonnes intentions pures et innocentes vis-à-vis de Mika, le cadre de sa famille en était la preuve… et la simple idée qu’il puisse poser la main sur un endroit un peu plus… sensible que l’épaule, ça me mettait déjà hors de moi… fallait que je me calme là !

Deuxième chose, l’annoncer la rendait fière visiblement, vu le sourire hautain qu’elle affichait… Pourtant elle n’était que Nin… Ningyo ?! Il avait dit Ningyo ?! Genre l’espèce de connasse qui baisait la gueule aux mecs les plus riches du Japon les une après les autres ? Cette Ningyo là ?! C’était ma Mika ça ?! Et oui, plus de doute possible maintenant, il l’avait présentée en tant que Mika donc c’était bien elle.
Ouais en fait… je comprenais qu’elle soit fière de son pseudo… elle avait de quoi se la péter… si on avait tous nos petites réputations, on se connaissait pas vraiment mais… on devait s’accorder sur le fait que l’on connaissait tous cette salope de Ningyo…

    « - Vous aurez tous plus d’infos les uns sur les autres dans… ces dossiers… » Renchérit le gros en se penchant pour ramasser les dossiers jetés plus tôt par Mika.


Ah non…
Et moi qui espérais depuis le début qu’elle allait elle-même se pencher et tendre ce joli cul vers moi… ouais parce que jusqu’à présent, elle m’avait encore bien privé de la vue de celui-ci, même si sa démarche et la beauté de ses hanches ne pouvaient que résulter d’un cul parfait… mais bref… quel connard ce vieux, il gâchait tout… mais marquait un point. Alors j’allais en apprendre plus sur Mika avec ces dossiers ?! J’avais hâte de voir ça… enfin j’crois… j’étais pas totalement sûr en fait… on verrait bien hein…
Le vieux se releva finalement, essoufflé, et reposa les dossiers sur le bureau… c’était lui qui faisait le ménage maintenant… même si j’aurais plutôt vu Mika en soubrette perso, mais ça engageait que moi…

    « - Bon, ils ne sont pas tous là, mais je peux te présenter quelques-uns de tes coéquipiers… » Lança le boss, en venant se positionner à côté d’elle, enroulant son bras autour de Mika, posant sa main au niveau de ses côtes… une main que je surveillais d’ailleurs. « - Alors celui qui fait la tête dans le coin, c’est Séraphin. » Ajouta-t-il en pointant le doc’ de sa main libre.
    « … » Se contenta de laisser planer Cure, sans doute encore vexé de sa remarque de tout à l’heure… ce qui me fit sourire.
    « - Lui, c’est Sachiro. » Poursuivit-il en désignant Brainman même si… j’avais l’étrange impression que Mika était un peu plus serrée contre lui, et sa main à lui semblait… plus clairement sur l’un des seins de la belle… ce qui me fit serrer fermement l’accoudoir de mon fauteuil de rage et de jalousie.
    « - Ultra ravi Ningyo, je suis un immense fan ! je suis même webmaster d’un site sur vous ! » S’égosilla la racaille en se levant brusquement de son siège et… faisant preuve d’un peu trop de respect à mon goût, même si c’était amusant… et je ferais peut-être un tour sur son site tiens… même si tout ça me semblait surréaliste.


Celui qui faisait preuve d’un peu moins de respect, c’était ce boss par contre… je me plaignais de son côté tactile, mais s’il pouvait revenir m’ébouriffer les cheveux et arrêter de ploter Mika devant moi, j’étais pour, à 100%... parce que j’enrageais… et que j’aurais pas du parce que je m’en foutais de cette fille normalement mais… je voulais pas qu’on la touche, j’vous emmerde avec vos analyses psychologiques et tout !

    « - Et ça c’est Kamino… » Conclut-il par moi en me glissant un clin d’œil… vraiment louche ce mec là…


Bon…
Mon entrée en jeu se jouait maintenant… Cette fois, c’était à mon tour de jouer, et je n’allais pas faire mon super respectueux à la Brainman, ni mon vexé à la Cure… non, je comptais bien frapper un grand coup et… faire d’une pierre deux coups là…
Objectif numéro un… faire en sorte que le gros la lâche parce que ça faisait accélérer mon cœur et je supportais pas ça… ça m'énervait et n'avait pas trop de sens mais, c'est ce que je ressentais… deuxièmement, lui faire comprendre à elle que même si elle pensait dominer, il allait falloir être un peu plus persuasive pour me matter… c’était important…

Je laissais donc mon regard glisser sur elle, appréciant sa jambe si proche de moi, et la jolie vue qu’elle m’offrait ainsi, avec cette tenue si délicieusement courte, en plus d’être transparente… Mon regard glissa donc longuement sur elle sans beaucoup de pudeur, avant que je ne plante mon regard droit dans le sien. Un regard que j’aurais voulu de braise moi aussi, mais que j’avais peur de montrer un peu trop animé et confus… je faisais de mon mieux hein…
Je plaçais lentement ma main derrière sa cheville, frissonnant au contact de sa peau douce et tendre… ça rappelait certains souvenirs hein… j’eux comme un flash de souvenirs d’un coup, mais je le balayais autant que possible pour me focaliser sur le présent… ne pas se laisser distraire !
Je tirais alors assez sèchement sur son pied, l’amenant plus distinctement entre mes jambes, ce qui eut – par chance – le don de faire sursauter Hideo Kojite, qui s’éloigna donc un peu, relâchant les jolies courbes de la belle… dieu merci.
Je fixais toujours intensément la demoiselle en maintenant sa jambe, et je me relevais de mon siège, frottant langoureusement mon entrejambe contre sa jambe tout en ouvrant la bouche dents serrées, en fronçant légèrement les sourcils… comment ça je jouais avec elle ? Ouais bah elle l’avait cherché aussi…
Je m’appuyais alors très légèrement contre elle, mon visage extrêmement proche du sien, tant et si bien que mon souffle provocateur vint mourir sur ses lèvres… l’espace d’un instant, je fus tellement perdu que j’eus l’envie de l’embrasser… et de la prendre sur le bureau, mais c’est une autre histoire. D’ailleurs, mon entrejambe n’aimait pas vraiment que son ascension soit terminée, la jambe de la demoiselle ayant été particulièrement agréable…

    « - Enchanté… » Soufflais-je en la fixant toujours, même si, c’était surtout ma queue qui semblait enchantée de faire connaissance avec sa cuisse là… puis je… l’enjambais pour me poser contre le bureau à côté d’elle… ouais, je craignais un coup de genou bien placé… « - Donc voilà les dossiers sur nous hein… » Changeais-je brusquement de sujet en attrapant un des dossiers du bureau.


Je ne m’y intéressais toutefois pas vraiment, préférant m’intéresser d’un regard en coin au canon absolu situé à côté de moi… cette Mika était un 10 total… même un putain de 10 si vous vouliez mon avis… Mais… je crois que j’aurais voulu ne plus la revoir… qu’elle reste simplement une fille hors classement vachement gentille et même pas notable…
En réalité, je savais toujours pas quoi en penser… et ça m’énervait en fait… ce que je savais, c’est que je lui laisserais pas obtenir le pouvoir si facilement… et j’avais adoré me confronter à elle de la sorte…
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Just a bit different || Mika Vide
MessageSujet: Re: Just a bit different || Mika   Just a bit different || Mika Icon_minitimeDim 27 Juin - 22:40

J'trouvais cette situation vraiment... vraiment space... Nan, c'est clairement pas le bon terme ! C'était bien au delà de ça ! C'était carrément irréel ! J'veux dire, revoir ce mec là... ça avait aucun sens pour moi. Il aurait pas du être là... Sérieux y avait rien à foutre dans ma vie, ce connard ! Disons plutôt qu'il n'avait plus rien à y foutre. D'autant que c'était lui qui avait voulu s'en barrer, lui qui avait plus voulu entendre parler de moi. Après s'être assuré de m'avoir totalement anéantie, bien sûr. Personnellement, j'trouvais qu'il en avait déjà bien assez fait. J'avais aucune envie de lui donner une seconde chance de tout gâcher et de réduire en cendre mon existence ! J'avais bien appris ma leçon, croyez-moi, aucun doute à avoir là-dessus.
Du coup, le voir ressurgir aussi brusquement – même si mon choc n'avait pas forcément tout à voir avec la brusquerie de cette apparition puisqu'il était quasi-certain que j'aurais été perturbée même si on m'avait annoncé la chose. – c'était... d'une c'était super inattendu et de deux c'était surtout méga déplaisant ! Qu'il reste au fin fond de ma mémoire et qu'on en parle plus, bordel ! En plus, il méritait vraiment pas que je me torture les méninges comme j'étais en train de le faire... Pure perte de temps que de songer à cet enfoiré... Il n'était rien du tout. Une merde parmi d'autre. Pire que les autres, dirais-je même. Et j'avais aucune envie de me salir en le côtoyant à nouveau ! Ouais, il faisait parti du passé, point barre. Un passé « mort et enterré » depuis longtemps en ce qui me concernait. On ferme les yeux, on oublis tout et on recommence. Rien à en dire.

Bien sûr, j'savais que ce gars était un salop de première et j'aurais certainement pas du être si surprise qu'il soit là, dans cette pièce. Au fond, il ne semblait pas si aberrant que ça qu'on soit amené à se croiser. Ben ouais, même si on jouait sans doute pas dans la même cours, on évoluait quand même dans le même monde lui et moi. Le même milieu – celui du crime – dirons-nous. On était tous les deux des pourritures, après tout. De sacrées putes hein ? ...
Ça me rappelait ce que m'avait sorti Ayame une fois, quand elle m'avait demandé pourquoi je faisais tout ça, si ça me plaisait de Lui ressembler, si c'était ça que je recherchais, si c'était pour me « rapprocher » de lui. J'l'avais mal pris parce que j'avais aucune envie d'être comparée à ce crétin ni même d'en entendre parler... pourtant, force était de reconnaître qu'on avait désormais le point commun d'être des hors-la-loi. Sa présence ici en attestait.
Oh, il aurait très bien pu se calmer et mener une vie rangée entre temps, hein. Cela dit, je n'avais jamais pu envisager sérieusement cette possibilité, du moins plus après notre rupture. Lui ? Devenir un mec respectable ? Ce petit con qui manipulait déjà les gens à dix-sept ans, se foutait totalement des sentiments d'autrui et de l'autorité tout en se pavanant auprès de son gang de glands ? Me faites pas rire, sérieux ! Vous savez ce qu'on dit, on change pas sa vraie nature. J'y croyais à ça et vu que j'étais persuadée que sa nature profonde à lui c'était d'être un enculé – au sens figuré du terme, bien entendu... du moins je l'espérais pour lui. – y avait peu de chance selon moi pour qu'il se soit transformé en un « honnête homme ». La preuve semblait d'ailleurs en être faite, tout tendant à dire que cet idiot – y avait qu'un idiot pour pouvoir passer à côté de la chance que je représentais comme il l'avait fait – était un de mes futurs équipiers. Un cafard ne devenait pas un papillon, à ce que je sache. C'était pas faute d'avoir essayé à l'époque... de faire de lui quelqu'un de bien, j'veux dire. J'étais décidemment bien naïve. Trop conne, en fait.

… Bref, toujours est-il que même s'il n'était pas complètement illogique de le trouver là... ça n'en était pas moins déstabilisant. J'avais horreur de ça et je peinais à l'admettre mais... sa présence me chamboulait plus que je ne l'aurais imaginé. Faut dire que j'avais jamais imaginé le revoir un jour... ou plus exactement je l'avais pas fais depuis un bon bout de temps. Et c'était pas plus mal comme ça.
Moi je... j'avais tourné la page depuis perpette et... merde, j'm'attendais pas du tout à être confrontée comme ça à mes souvenirs ! Pas de cette manière, pas maintenant ! En fait, j'croyais bêtement être à l'abri de ça désormais. J'me disais que c'était derrière moi. Loin derrière moi. Que ça avait plus d'importance et que, même si je serais de toute évidence jamais capable d'en plaisanter, ça n'avait plus d'impact sur moi. C'était plus censé pouvoir m'atteindre ! Il était plus censé pouvoir me faire du mal... Ça peut paraître bizarre ou quoi mais... j'en avais fais mon deuil moi ! De lui ou plutôt de celui pour qui il s'était fait passer afin d'arriver à ses fins, de notre aventure et de ce qui aurait pu en découler s'il n'avait pas été ce qu'il était. Autrement dit, une enflure totale. J'avais aucune envie de voir ressusciter tout ça ni la douleur qui avait accompagné cette désillusion

Tss ! Je détestais ça ! Et là, sous ce regard en tout point identique à celui que je lui connaissais six ans plus tôt, ça me faisait légèrement flipper. Pas que je sois une trouillarde mais... bah disons que j'me sentais profondément mal à l'aise. D'abord, j'avais honte. Un sentiment facile à reconnaître même si pour le coup je savais pas trop de quoi. De ce qu'il s'était passé entre nous, de l'humiliation qu'il m'avait fait subir, … Bref, globalement, de notre « histoire », ça c'est sûr mais y avait pas que ça. J'me sentais honteuse de pas être capable de simplement l'ignorer et de me laisser encore affecter – même de façon moindre et imperceptible – par cette petite ordure. Et puis, non je... j'avais absolument pas honte de ce que j'étais devenue ! Au contraire, j'aurais du être fière de moi, de m'en être sortie et d'être devenue l'une des filles les plus désirées et connues du Japon ! Et je l'étais en temps normal alors quoi ?! ...
Sinon, hormis la honte, y avait aussi tout un tas d'émotions débiles qui se bousculaient en moi. La stupéfaction, la confusion, la haine, l'agacement et la frustration de pas réussir à étouffer ça... Une inexplicable tristesse aussi. C'était comme si d'un coup, j'étais en train de perde le contrôle de mes sentiments. Ce que j'appréciais pas du tout. D'ordinaire, je gérais ça... Nan, en fait, je ressentais plus ce genre de trucs. A vrai dire, je ressentais plus grand chose. J'oscillais en général entre la lassitude et la colère mais... là, ce cœur idiot n'en faisait qu'à sa tête ! Et ça faisait pas vraiment du bien tout ça.

En tout cas, c'était un combat de tous les instants depuis que j'étais entrée dans ce putain de bureau. Fallait pas se laisser abattre, fallait repousser les souvenirs et pas se laisser complètement bouffer par la colère et la rancœur non plus. Bah oui, si je m'étais écoutée, je lui aurais sauté dessus illico. Pour lui arracher les yeux hein, pas à cause d'un désir quelconque ! J'dis pas, il était loin d'être moche ou quoi mais j'avais trop de truc à lui reprocher et j'étais trop troublée pour penser à ça. A cet instant précis du moins.
Tout ça pour dire que l'ignorer me semblait une « punition » plus adaptée que de le rouer de coups. Après tout, aucun type normalement constitué affectionnait mon indifférence. Ils se battaient tous pour attirer mon attention, pas vrai ? Pourquoi cet imbécile aurait fait exception ? C'était pas parce qu'il m'avait connu à mon époque pleurnicharde et soumise que la femme sublime et sulfureuse que j'étais devenue allait le laisser de marbre ! … Surtout qu'il était – d'après ce que j'en savais – particulièrement à l'écoute de sa queue. Et n'importe quelle queue aurait rêvée de bénéficier de mon attention. C'était inévitable !

Pfff... Si j'avais su que ce rendez-vous me confronterait à mon passé, à mes vieux démons, croyez bien que j'me serais abstenue d'y aller. Connard d'Hideo ! M'appâter comme ça avec son putain de fric... Nan mais j'vous jure ! Tout l'or du monde valait pas ça. J'aurais refusé net s'il m'avait parlé de l'espèce de racaille qu'il me forçait aujourd'hui à retrouver... Est-ce qu'il était au courant ? Est-ce que c'était un plan bancal destiné à me remettre sur la route du pire enfoiré que je connaissais ?! … S'il voulait s'assurer de sa mort, c'était judicieux ! … Est-ce qu'il était suffisamment malin pour préméditer ça et pour avoir découvert notre vieille relation ? J'en doutais. Il était ni suffisamment intelligent ni assez vicieux pour ça. Bon pis je doutais fortement que... Kamino – brrr, ça me donnait presque la nausée de penser à ce prénom – ait pu réclamer m'a présence, à moins d'être suicidaire...
Alors quoi, c'était juste du hasard ? J'en serais devenue limite parano, j'vous jure. Pas que j'croyais pas aux coïncidences mais celle là me semblait trop grosse... Sur tous les criminels du monde, fallait que je tombe sur celui là précisément ! Y avait de quoi se poser des questions. Et si c'était lié qu'à la fatalité, bah... je l'emmerdais bien moi cette fatalité ! Elle jouerait pas avec moi comme ça ! … Façon, j'y croyais pas moi, au destin. Ça suggérait trop d'impuissance à mon goût.

Tout ça pour dire que le patron aurait bien pu me proposer la totalité de son héritage – ce qui devait faire un beau petit pactole bien que je sois certainement plus riche que lui – que ça aurait rien changé. J'avais aucune envie de revoir et de parler à ce mec... alors encore moins de bosser avec ! Comment j'étais censé faire équipe avec un type que je rêvais d'étriper ?! Que je haïssais profondément ?! C'était juste impossible ! Je voulais plus rien avoir à faire avec ce connard, moi !
Merde, merde, merde ! J'étais piégée... Ningyo ne faisait jamais demi-tour. Sauf que là, j'aurais tout donné pour pouvoir le faire, pour n'avoir jamais pousser les portes de l'immeuble ni pris cet ascenseur à la con. Pour m'être jamais retrouvée devant ce visage familier que j'avais tant maudit. Mais j'pouvais plus vraiment me défiler sans passer pour une conne. Pis au fond, j'étais pas une de ces poules mouillées incapables de se confronter à ses sentiments. Je ne fuirais pas. Je m'étais promis de ne plus jamais le faire. Nan, je ne ferais pas preuve de faiblesse et je ne trouverais pas d'excuses bidons pour pouvoir renoncer. Je n'abandonnerais pas une chance de gagner mes si précieux billets verts à cause de lui. Il ne me prendrait plus rien ! Il ne ruinerait plus rien...

Bah ouais, je le laisserais pas faire, façon. Comme je me le répétais depuis mon entrée en scène ou presque... j'étais plus la même. J'avais plus rien à voir avec cette minable petite adolescente qui ne voyait que par lui. Aveugle et malléable. C'était plus moi et je ferais en sorte que ce soit clair pour lui. Cela dit, mon allure devait être déjà pas mal éloquente à ce niveau là. Rien à voir avec celle que j'avais autrefois, hein... Bof, je m'assumais, voilà tout.
M'enfin pour l'heure, rien ne me permettait d'affirmer qu'il m'avait reconnu. Bon, notre dernier échange visuel avait semblé quelque peu lourd de non-dits mais... il avait du en voir défiler des ados éperdument amoureuses alors peut-être serait-il incapable de me restituer. Certes, en un sens ça aurait été super méga vexant mais dans l'autre... ça m'aurait bien facilité la tâche. Ça m'aurait évité de me sentir si misérable sans doute.

N'empêche, je me demandais... Combien avait-il pu avoir de conquêtes après moi ? Beaucoup sans doute. Combien d'autres petites garces s'étaient laissées prendre par sa bouille d'ange, par ses yeux qui, je le savais, pouvaient se montrer envoûtants, par son sourire éclatant et par ses beaux discours de pauvre garçon malmené par les autres ? … Dire que je l'avais sincèrement plains à l'époque cet enfoiré ! … Mais stop ! Si je commençais comme ça, ça n'irait pas du tout. Se concentrer sur le présent. Faire comme s'il ne s'agissait que d'un étranger ! C'est ce que je voulais faire croire au fond... que nous ne nous connaissions pas, j'veux dire. Ce que j'avais tenté de lui faire comprendre en « l'impressionnant » légèrement. Oh c'était vraiment pas grand chose... juste un coup de talon savamment placé entre ses cuisses... Rien de bien méchant. C'était plus dissuasif qu'autre chose. Et aussi... j'étais supérieure à la merde qu'il était. Je tenais à ce qu'il le sache.
Bref, s'il se rappelait de moi et venait à croire que je l'avais zappé – et Dieu sait comme j'aurais aimé pouvoir le faire – en serait-il blessé ? … Nan mais son orgueil démesuré en prendrait certainement un coup s'il soupçonnait que je l'avais oublié. Bien fait.
Soit dit en passant, l'idée que j'avais finalement l'opportunité de prendre ma revanche – une véritable revanche, j'veux dire – , de me venger n'était pas encore apparue bien clairement dans mon esprit englué par ce trop plein de sensiblerie. Ce qui était plutôt étonnant venant de moi, je vous l'accorde. D'ordinaire et si je n'avais pas été sur le cul comme je l'étais, ça me serait venu immédiatement mais bon. Enfin rassurez-vous, j'étais pas malade... simplement lente à la détente pour le coup. Et l'idée viendrait bien assez tôt, vous en faites pas pour ça.

Bah voilà... quand j'vous disais que faire abstraction de sa présence était difficile. En fait, j'étais à côté de la plaque. C'était bien pire que ça. C'était juste pas possible. J'étais dans ce bureau depuis moins de dix minutes et j'en avais déjà passé la moitié à penser à ce salopard ! … J'étais pitoyable pour le coup. Après tout ce temps, ne même pas savoir rester mentalement neutre et indifférente... ne pas réussir à se barricader suffisamment pour ne pas ressentir cet inexplicable boule au ventre... c'était franchement nul. Ça me ressemblait pas de cogiter comme ça en plus. Bah ouais, j'étais clairement plus physique qu'intellectuelle moi. J'agissais plus que je ne réfléchissais en temps normal. A croire que ce con me faisait réviser mes beaux principes. Vous savez ceux selon lesquels j'étais pas censé me prendre la tête pour les autres. C'était loupé j'crois. Hum, peu de mecs pouvaient se vanter de savoir me faire ça et... je ne l'en détestais que plus.
Faut dire, j'avais du mal à raisonner sereinement avec ses yeux braqués sur moi. Bien sûr, il pouvait pas faire autrement et... j'avais pas vraiment envie qu'il le fasse d'ailleurs mais disons que ça aidait pas à le chasser de ma tête. A vrai dire, je supposais qu'il me faudrait un certain temps pour m'habituer à l'avoir dans les parages... Mais pour le moment, sa compagnie m'indisposait très nettement. J'aurais donné beaucoup pour pas avoir à la subir, pour me trouver ailleurs qu'ici, croyez-moi !

Quoi qu'il en soit, Hideo venait me me présenter officiellement à « l'équipe » et je me désintéressai brièvement de Mister Hautain sur qui s'était porté mon regard – plus comme une échappatoire qu'autre chose – pour observer furtivement la réaction de Kamino. J'voulais voir si ça lui parlait. Pas mon pseudonyme hein, mon prénom. Malheureusement, son expression ne me laissa rien deviner de très concluant. Soit ça ne le surprenait pas puisqu'il m'avait reconnu, soit il pensait n'avoir jamais entendu parler de moi. J'étais pas beaucoup plus avancée, quoi. En revanche, lorsque le « Ningyo » fut lancé, je crus apercevoir une lueur fugace d'étonnement. Mais ce fut bref. Du coup, j'étais même pas bien sûr de ce que j'avais vu. Ou cru voir.

C'est sûr que s'il m'avait reconnu – ce qui semblait quand même probable –, il devait pas s'attendre à ça. Il m'avait laissé totalement novice, même pas capable de piquer un porte-clé et là... ça avait plus rien à voir quoi. Rah, j'avais honte quand je repensais à mon inexpérience. Mais évitons les remémorations c'est pas forcément plaisant.
Toujours est-il que j'avais bien rattrapé son niveau... Je crois même pouvoir dire sans me vanter que je l'avais surpassé.
Au delà de ça, ma réputation me précédait. Il devait pas être sans ignorer quelques-uns de mes exploits... attribués jusqu'ici à cette mystérieuse Ningyo. Et ouais, c'est « que » moi. Surpris ? Évidemment. J'admets que j'avais vécu un changement radical après son départ et que s'il en possédait encore, je ne devais plus vraiment correspondre à ses souvenirs. Et c'était bien mieux ainsi ! J'étais fière de ce que j'avais accomplie, n'importe qui pouvait le comprendre. Sérieux, y avait de quoi après toutes mes victoires, vous trouvez pas vous ?!

J'en étais là dans ma réflexion, ne me départissant pas de mon petit sourire assuré, quand ce vieux pervers qui me servait de boss se décida à me lâcher. Pfiou, on se sentait mieux sans ses sales pattes ! Bon, du coup, je m'attardai pas sur le spectacle rageant qu'offrait ce salopard de Kamino, reposant les yeux sur notre patron. C'était nettement moins énervant, nettement moins troublant comme vision. Faut dire que vu la tête de ce dernier, y avait pas vraiment de quoi s'en émouvoir. … M'était avis que plus jeune, il devait vraiment se taper la tête du premier de la classe. Encore aujourd'hui, j'trouvais qu'il faisait bien trop sérieux, bien trop guindé dans ses costards hors de prix... Mouais, y avait rien à faire, il manquait cruellement de charme. Du coup, même s'il crevait de désir pour moi, j'pouvais pas me résigner à coucher avec. J'avais déjà allongé plus d'un type de son âge que la maturité embellissait mais lui... j'sais pas, il me paraissait terriblement quelconque. Il était plus la figure du vieux père de famille plein au as que de l'amant idéal selon moi. Même si j'avais déjà bien assez d'un paternel, surtout quand on voyait lequel je devais me coltiner.

Ah mais j'y pensais... tout le monde ou presque savait que Ningyo était la fille du tristement célèbre Yokuzu. Néanmoins, personne – à part les flics et quelques rares personnes – ne savaient que Mika Shiranahii était la progéniture de ce redoutable criminel. Pas même « lui »... je le lui avais caché à l'époque. Pas parce que j'avais pas confiance – même si j'aurais bien fait de me méfier un peu plus – mais parce que j'avais vraiment honte de mon géniteur.. Pis' je redoutais qu'il soit un peu effrayé et rebuté de sortir avec une fille de meurtrier. Si ça avait pu le tenir loin de moi, j'aurais mieux fais de parler, en fin de compte ! En tout cas, je savais tenir un secret et... j'étais pas aussi insouciante qu'il l'avait sans doute cru à l'époque. Tss... ce con pouvait s'estimer heureux d'être toujours en vie. Et il pouvait remercier Ayame alias « la voix de la raison de mon père et moi » pour ça.

Oh merde, c'est pas vrai ! Voilà que je recommençais à penser à ce connard ! Bordel, Mika, concentre-toi sur autre chose ! A croire que j'pouvais pas faire autrement que d'en revenir à sa petite... à sa misérable personne. Rrr, ça me saoulait putain !
Froissée de le voir s'immiscer dans ma tête avec autant d'efficacité qu'autrefois, je m'intéressai à l'homme d'affaire soudainement penché à mes pieds. Rien de très inhabituel en somme. C'était là où je les préférais moi, les mecs. A cette pensées, mon sourire supérieur quelque peu éteint sous l'effet de l'agacement réinvestit mes lèvres.
Bien sûr, le patron ne se prosternait pas devant moi, nan il se contentait juste de ramasser les dossiers que j'avais envoyé valser.

    « - Vous aurez tous plus d’infos les uns sur les autres dans… ces dossiers… » Précisa-t-il alors.


Je le fixais tranquillement, ne quittant pas mon expression sereine et condescendante tandis qu'il s'occupait du bordel que j'avais foutu dans ses dossiers soigneusement rangés avant que j'débarque. Oh, ça me paraissait normal à moi. Bien entendu, me connaissant, personne ne se serait risqué à me demander de m'en occuper moi-même. De toute manière, je l'aurais pas fais. Est-ce que j'avais une tête de boniche ? Bon j'dis pas que notre patron oui mais... j'suis sûre que Mademoiselle crécelle qui devait faire la potiche dans le couloir se serait fait un plaisir de venir nettoyer tout ça. Chacun son rôle hein... et le mien m'interdisait strictement d'obéir à des ordres quelconque. Quel dommage...
Évidemment, c'était moi la responsable de cette pagaille mais... j'y pouvais rien aussi si ça traînait à l'endroit précis où j'avais voulu me mettre ! Hideo pouvait s'en prendre qu'à lui même...
Mais n'empêche, tout en trouvant ça naturel, j'appréciais le fait que le boss se montre si docile et si peu contrariant. Ça semblait pas l'avoir offensé et ranger sagement derrière moi lui venait presque instinctivement. Brave homme. De toute évidence, il savait à qui il avait à faire et où était sa place. J'dois dire que j'adorais ça. J'me sentais puissante dans ces moments là. Il était peut-être mon « supérieur » mais je le menais par le bout de la queue. Il n'était pas bien difficile d'en faire ce que je voulais. Si prévisible que ça en était presque aussi ennuyeux que c'était flatteur. Presque. C'est sûr que j'aurais été outrée qu'il se risque à me faire une réflexion quelconque mais ça aurait mis un peu de piquant... Comment ça j'savais pas c'que j'voulais ? Bah ouais et alors ?!

Bon bref. Qu'est-ce qu'il avait bavé alors le vieux ? Ah ouais, ces feuilles contenaient des infos sur nous. Sur Kamino aussi donc. Et... sur moi ? L'idée me plaisait pas trop. J'veux dire, si quelqu'un voulait savoir quelque chose, qu'il le demande. J'étais pas du genre à taire mes nombreuses victoires hein... Y aurait fallut être con pour avoir honte de tout ce que j'avais fais ! M'enfin, j'devinais qu'il y avait rien de compromettant là-dedans. Et quand bien même, j'm'en tapais. J'avais rien à cacher... vis à vis de Ningyo. Vis à vis de Mika, c'était une autre chanson, j'vous l'accorde. Ce qui laissait dix huit années environ dont je pouvais avoir honte, Ningyo n'ayant fait son apparition qu'un peu plus d'un an et demi après « la » rupture. Néanmoins, ça m'aurait quand même étonné qu'il soit inscrit que j'avais eu une aventure avec ce pourris de Kamino, hein. Soyons logique ! Remarquez c'était peut-être le seul grand événement du CV de cet enfoiré. Le seul truc dont il pouvait se vanter. J'voyais djà son meilleur argument : « J'ai couché avec Ningyo ». Félicitation, garçon. T'as bien mérité une balle entre les deux yeux !
Ironie mise à part, j'étais quand même curieuse de savoir ce que pouvait contenir le dossier de ce crétin. Plus que celui des deux autres, désolée pour eux mais c'était fatal. Enfin, certes, j'avais un peu plus d'intérêt pour le type que je tenais à portée de talons que pour eux mais – qu'ils se consolent – mon intérêt, s'il n'était pas purement sexuel, était rarement une bonne chose pour ceux qui en bénéficiaient.

Au bout de longues secondes, le propriétaire de l'immeuble se redressa et posa les dossiers à côté de moi, à demi essoufflé. Bah dis donc, si juste se pencher l'épuisait, mieux valait pas l'imaginer dans un plumard ! Ouais, ça promettait, tiens... Raison de plus pour le laisser sur le carreau, il tiendrait jamais avec moi. Son cœur lâcherait avant... où il se viderait en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. En outre, j'avais déjà eu mon lot de nullards pour la semaine là ! ...
Je fus tiré de cette « rêverie », par la proximité du « semi-vieillard ». Trop proche à mon goût. Ce qui n'alla pas en s'améliorant puisqu'il ne tarda pas à enrouler son bras autour de ma taille. Mmmf... Vieux pervers, va... C'était dingue ça, il pouvait pas s'empêcher de me peloter ! C'était pas la première fois, hein. Il faisait toujours ça ! À croire qu'il perdait le contrôle de ses mains et de sa bite chaque fois qu'il me voyait. La bite, je pouvais l'accepter, c'était plutôt compréhensible. Les mains en revanche, je trouvais ça déjà plus répréhensible. Un geste purement amical et affectueux bien sûr... Personne n'en doutait ! Tss.
Hélas, j'avais cet effet sur lui et ça suscitait chez moi un certain agacement, je ne vous le cache pas. Au delà de ça, son contact me dégoûtait, comme c'était presque toujours le cas de ceux que je n'avais pas – consciemment ou non – souhaité. M'enfin, y avait pas mort d'homme non plus. C'était pas comme s'il m'avait foutue une main au cul ou quoi alors... je pouvais tolérer ça. Suffisait de faire abstraction de sa sale mains pleines de doigts.
Profite-en, boss, c'est pas tous les jours que t'as l'occaz de toucher à la perfection !

    « - Bon, ils ne sont pas tous là, mais je peux te présenter quelques-uns de tes coéquipiers… »Se proposa-t-il ensuite, sous mon regard imperturbable.


Je le gratifiai d'un petit sourire entendu, essayant de masquer ma frustration inhérente à cette nouvelle information. Mes équipiers n'étaient pas tous là ?! Et pourquoi ça au juste ?! J'hallucinai là quand même! Ils n'avaient pas juger bon de m'attendre ? Ou bien étaient-ils plus en retard encore ? Une option qui était tout bonnement inadmissible. Je devais toujours arriver la dernière et je veillais à ce que ce soit le cas ! Cela dit, l'idée qu'ils n'aient pas daigné m'attendre était foncièrement vexante. C'était de moi dont on parlait quand même... et pis, ça prouvait qu'ils étaient pas très consciencieux... Se tailler avant même de connaître toute l'équipe faisait désinvolte et clairement « je-m'en-foutiste ». ... Okay, je reconnais que j'aurais facilement pu le faire mais... moi c'était pas pareil. J'étais... j'étais moi, quoi. Ça avait rien d'aberrant si moi j'avais pas envie de connaître les cons qui me serviraient de coéquipiers ! Par contre pour eux... Pff, n'importe quoi. Ils savaient pas ce qu'ils rataient ces crétins ! … Et il me faudrait veiller à ce que ça ne se reproduise pas et qu'ils patientent bien sagement à l'avenir et en étant heureux de le faire, s'il-vous-plaît ! Non mais où est-ce qu'on allait sinon ?!

    « - Alors celui qui fait la tête dans le coin, c’est Séraphin. »M'informa-t-il en désignant Mister Hautain.


… Outch. Pauvre gars. Se taper un nom pareil c'était franchement pas cool ! Honnêtement même moi, qui suit pas du tout prompte à moquer – vous me connaissez – bah je ne pus pas m'empêcher d'afficher un sourire narquois. ... Bon okay, j'avoue que j'me foutais de sa gueule sans en éprouver la moindre gêne. Encore que j'étais plutôt sympa. J'aurais pu le faire plus ouvertement et éclater de rire. Je restais soft. J'devais pas me le mettre à dos tout de suite. D'autant qu'il était plutôt séduisant. Ah ouais merde, pas de sexe avec les équipiers. Bon tant pis... disons que je faisais ça pour la future « bonne entente » de l'équipe. … Même si ça risquait d'être légèrement compliqué, pour pas dire impossible. Sérieux, ça risquait d'être franchement dur de nous faire tous cohabiter. Un gars qui se la pétait visiblement et était pas habitué à se faire remettre à sa place, une racaille et la pire enflure que je connaissais... et puis... moi – ce qui n'était pas rien – ensembles ? Ouille. Ca risquait de faire des étincelles, moi j'vous le dis. Pas besoin d'être devin ou d'attendre les présentations pour le comprendre ! M'enfin, j'devais pas partir trop pessimiste. On verrait bien. Mouais, ça risquait d'être drôle tout ça.

Pour en revenir à... Séraphin – y avait pas à dire mais c'était mourir de rire ce prénom – je « compatissais ». Ouais, ouais, je sais c'que vous vous dîtes, que c'est pas mon genre et tout ça. Et vous avez parfaitement raison. C'était juste une façon de parler, en fait. C'que j'voulais dire c'est qu'il devait maudire ces parents, ce con là ! Enfin c'est ce que j'aurais fais moi, perso. D'ailleurs il en avait fallut moins que ça pour me faire mépriser les miens alors j'osais pas imaginer s'ils m'avaient refourgé un nom aussi pourris que le sien.
Et ouais, dans la vie on démarrait pas tous avec les mêmes chances et son prénom devait être un réel handicap dans sa vie sociale et professionnel. Heureusement que sa tronche rattrapait un peu le coup... Nan mais c'est vrai, hein, quel mec censé aurait envie d'embaucher un mec avec un prénom aussi angélique dans notre milieu ? Y avait vraiment qu'Hideo pour faire preuve d'une telle connerie. Oh, j'dis pas, j'avais aucune idée de ce que savait faire notre petit angelot, ici présent, mais je doutais que ça tienne la comparaison face à mes propres talents. Quoi, vous m'trouvez prétentieuse ? … J'aurais dis réaliste mais si vous y tenez, va pour le prétentieuse.

N'empêche, ça soulevait une question qui aurait pu être pertinente si je n'avais pas déjà eu ma petite idée : quel pouvait bien être sa spécialité à lui ? Sincèrement, j'le voyais bien informaticien ou médecin, un truc du genre. Il avait la tête de l'emploi néanmoins j'aurais aimé qu'il me surprenne à vrai dire. J'aimais les surprises. Même si, en réalité, j'avais peu d'espoir. À le voir comme ça, il paraissait certes séduisant mais relativement fade aussi. Je parle de son caractère, hein. Bah ouais, regardez-le là, à prendre la mouche pour si peu... Rien de très intéressant, donc. C'était bien trop facile de le vexer et de ce fait, il perdait déjà beaucoup d'intérêt à mes yeux. J'vous l'ai déjà dis, j'adorais les défis. Et, désolée mais il ne semblait pas être un challenge à ma mesure. Enfin, nous verrions bien.

Histoire de me conforter dans mon opinion, ce débile là resta drapé dans sa dignité offensée et ne daigna pas ouvrir le bouche. Ce qui était pas plus mal. J'aimais mieux les hommes qui savaient se passer de long discours. Quand on a rien d'intéressant à dire, autant se taire, n'est-ce pas ? Ce qui, entre nous, était souvent le cas de ces messieurs. De n'avoir rien d'intéressant à dire, j'veux dire. En tout cas, si c'était pour bougonner ou pour jouer l'enfant gâté froissé de ne plus accaparer toute l'attention, autant qu'il conserve son mutisme ça m'arrangeait. Fallait la gagner mon attention, chéri et faudrait bien t'y faire. Tes grands airs ne te serviront à rien du tout en ce qui me concerne. Dommage pour toi.
Vous l'aurez compris, je ne m'indignai pas de son silence prolongé, me contentant de river sur lui un regard impassible et dénué de toute curiosité. J'allais pas en plus lui faire ce plaisir, hein ! D'autant que comme je l'ai dis, il ne m'incitait pas plus que ça à vouloir en apprendre davantage sur lui. Les dossiers suffiraient certainement à répondre à mes rares interrogations. Jute un peu de patience...

Je fus tirée de cette rêverie en me sentant un peu plus attirée contre le boss, ce qui me fit imperceptiblement froncer les sourcils. Ainsi pressée contre lui, j'trouvais la position réellement inconfortable. En fait, j'avais bien du mal à pas le repousser avec véhémence là. Ce qui ne s'améliora pas en sentant ses doigts effleurer – très discrètement mais quand même – ma poitrine...
… Bah non mais te gêne pas, connard ! Grr... A qui pensait-il avoir à faire ?! On me pelotait pas sans me demander mon avis, moi ! Oh c'était pas tant le geste qui me gênait que ça façon de le faire. C'était pas la première fois qu'un mec me touchait mais... j'appréciais pas qu'on le fasse sans avoir la moindre considération pour ce dont moi j'avais envie... Bien sûr, moi j'demandais jamais la permission mais... c'était moi, quoi ! Okay, ça peut paraître un peu paradoxal parce que tout le monde ici doit commencer à comprendre que j'adore le contact physique mais... j'sais pas... c'était seulement quand j'avais décidé. Les autres avaient pas à prendre ce genre d'initiative. D'ailleurs, j'trouvais ça un peu humiliant lorsqu'ils faisaient. Ouais, c'était à moi et à moi seule de décider ou non d'être pelotée ! Ça restait mon corps après tout ! … J'étais peut-être une salope mais j'étais pas complètement pute non plus. C'était moi qui choisissais. Jamais l'inverse !

Pis venant de lui, c'était d'autant plus déplacé, franchement ! Pense plutôt à ta femme et à tes gosses, vieux vicelard ! En plus, au cas où t'aurais oublié, t'as l'âge d'être mon père... et t'es censé être un ami à lui ! ... « Tu m'en veux pas trop mais j'ai sauté ta fille. ». Sympa le pote, nan ? On rêvait tous d'en avoir des comme ça. …
Tss, il était franchement chiant avec ça. Y avait être tactile et être pervers, hein ! Lui, il était – selon moi – classé dans la deuxième catégorie.
Ah, j'vous jure, les hommes tous les mêmes ! Eux et la fidélité c'était une longue histoire qui finissait jamais très bien. La preuve, dix minutes dans la même pièce et Hideo pouvait pas résister à l'appel de mon corps. On me surnommait pas « sirène » pour rien hein... M'enfin, mes courbes étaient irrésistibles, il est vrai mais... un peu de retenue n'avait jamais tué personne, à ce que je sâche ! Quel irrespect.

« Vire tes doigts lubriques de mes seins, vieux porc. », voilà ce que je devais me retenir de lui cracher à la gueule. Et croyez-moi, c'était pas facile. Du coup, s'il avait pas été mon patron, je l'aurais remis à sa place vite fait bien fait. Sauf que là, j'devais me contenir un minimum, ce que j'étais pas forcément habituée à faire. Et on comprenais pourquoi ! C'était horrible franchement de devoir se retenir de l'envoyer bouler ! J'espérais bien jamais être habituée à ce genre de situation, croyez-moi !

    « - Lui, c’est Sachiro. » Reprit alors le patron, bien bavard pour le coup.


Pas besoin de voir son geste pour comprendre qu'il désignait la racaille. Bah ouais, j'connaissais bien le nom du dernier membre du trio de connard que formait pour l'instant mes futurs équipiers. Même si j'aurais nettement préféré que ce ne soit pas le cas. Toujours est-il que par déduction, il restait que le mec à casquette. D'ailleurs, il semblait pas en mener très large depuis mon entrée en scène. Le pauvre. C'était bien compréhensible. Je faisais souvent forte impression aux gens et de tout évidence il était du genre... impressionnable. Hum, je sentais à l'avance qu'il allait me plaire ce gosse.

Un sourire un peu étrange se forma sur mes lèvres tandis que j'observais le dénommé Sachiro. J'avais aucune idée de ce qu'il pouvait bien foutre là. En fait, il avait pas l'air très malin. Bon, pas débile non plus mais son genre de racaille le discréditait quelque peu, j'dois dire. En fait, il avait définitivement l'air d'un gosse. Selon moi, tout du moins. Enfin quand j'dis gosse, faut comprendre adolescent plutôt. Genre seize, dix-sept ans hein... j'lui en donnait pas douze non plus, hallucinez pas ! Mais, ouais, j'sais pas, j'trouvais qu'il faisait vachement jeune, vachement gamin physiquement. Au même titre que... Enfin, bref. Peu importait son allure après tout vu que j'étais pas là pour coucher avec eux. Pas de conquête dans l'équipe, la règle était claire donc on s'en foutait de savoir ce que j'pensais de sa gueule au fond, non ?

Cela dit, j'allais pas tarder à l'apprécie ce ptit jeune. Enfin, apprécier est un bien grand mot mais disons qu'il allait d'ores et déjà entrer dans mes bonnes grâces et ce à grands coup de flatteries. Ouais, mes « sentiments  positifs » se gagnaient... ou s'achetaient aussi parfois, je le reconnais. Quant à ceux qui prétendent que les compliments, les cadeaux et tout ça, ça les laissent indifférents, ben moi j'vous dis que c'est soit des cons soit des mytho.
Personnellement, j'prenais les compliments sans problème. J'allais certainement pas cracher dessus ou faire comme ces connes qui se demandaient pendant des heures si le mec pensait bien c'qu'il avait dit et si c'était pas juste pour les mettre dans leurs lits. Premièrement, y aurait fallut leur dire à celles-là, qu'un gars ça a toujours une arrière pensée et que les compliments avaient presque toujours pour but de les allonger. Et deuxièmement, puisque j'me fichais carrément de ce que les autres pensaient, que le mec pense ou non ce qu'il disait n'avait pas tellement d'importance à mes yeux.


Dernière édition par Shiranahii Mika le Dim 27 Juin - 23:41, édité 2 fois
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Just a bit different || Mika Vide
MessageSujet: Re: Just a bit different || Mika   Just a bit different || Mika Icon_minitimeDim 27 Juin - 22:41

Quoi qu'il en soit, mon égo aimait toujours a être flatté et je ne pu qu'être satisfaite de ce qui suivit. Voyez un peu par vous même :

    « - Ultra ravi Ningyo, je suis un immense fan ! » Beugla le type en question tout en se levant brusquement de son siège, me prenant un chouillat au dépourvu.


Wah... ça c'était de la réaction. Un accueil comme on les aimait. Enfin comme moi je les aimais ça c'est sûr. Un immense fan ? … J'en avais de... Non en fait, il en avait de la chance celui là. Rencontrer son « idole » en vrai c'était pas fréquent hein ! … Oh ça me surprenait pas, y avait des tas de jeunes qui bavouillaient sur mon image. Et qui se branlaient dessus surtout. Parce que soyons clairs, un fan de moi, c'était majoritairement synonyme de « putain, elle est trop bonne. J'veux la sauter aussi. ». Rien d'étonnant. J'étais jeune, belle, sexy... j'étais bourrée de talents et j'étais mystérieuse. Un cocktail détonnant pour les ados avec leur trop plein de phéromones, en gros. C'est vrai que j'étais admirée par pas mal de gens... ou détestée. Grâce au ciel, j'avais le mérite de jamais laisser personne indifférent. Pas comme... Nan, oubliez ça.

N'empêche que c'était assez gratifiant d'entendre ça. J'aurais pu lui dire que tout le plaisir était pour moi. Ouais j'aurais pu. Mais ça aurait pas été honnête. Disons que c'était bien beau tout ça mais savoir qu'il était fan de moi, c'était cool mais pas assez pour que je sois enchantée de le rencontrer. Fallait pas abuser non plus, hein. C'était pas le premier à me dire qu'il était « mon plus grand fan ». … Ah il avait pas dis ça ? Bah, c'était du pareil au même.
Façon, l'important c'est qu'il serait sans doute facile de se mettre ce gosse dans la poche. C'était toujours bon à savoir... Presque autant de se savoir désirée et aimée pour le coup.

    « Je suis même webmaster d’un site sur vous ! »


… Et ben. Il faisait pas les choses à moitié, ce con là. Ça me plaisait. J'irais pas jusqu'à dire qu'il me plaisait mais bon. Disons qu'il me semblait plus digne d'intérêt brusquement. Webmaster d'un site sur moi, hein ? Ça va vous paraître peut-être un peu étrange venant de moi, mais j'avais longtemps eu du mal à me faire à cette idée là. J'veux dire à l'idée que des sites complets m'étaient réservés, qu'on entendait parler de moi à la télé ou à la radio. La célébrité était bizarre... mais en fin de compte, on s'y habituait très vite. Presque trop. Aujourd'hui, ça me surprenait pas tant que ça. J'trouvais juste ça cool. Au mieux ça attisait ma curiosité.
Mmh, ouais, je trouvais ça plutôt chouette. Un de mes futurs équipiers étaient déjà « sous mon charme » avant même que j'ai à faire quoi que ce soit. Sympa nan ? Ça me simplifiait la tâche. Un de moins que je n'aurais pas à m'efforcer de séduire et « d'asservir », en somme. Mouais, ça l'aiderait peut-être à se faire bien voir et à ne pas s'attirer mon courroux comme c'était le cas du dernier de cet insolite trio.

En revanche, quelle politesse ! Pas de ce genre de formalité entre nous, équipier ! Non j'rigole mais je trouvais ça agréable. A vrai dire c'était rare que les gens me vouvoie ou quoi. Ils avaient jamais assez de respect pour ça. Les inconnus m'accostaient avec un tu aux lèvres et un total maque d'estime pour ma personne... mais pas pour mon corps évidemment. Ouais, en général, j'étais pas le genre de personne à qui on faisait la cours ou avec qui on se montrer poli et respectueux, soyons honnête. Oh, j'comprenais pourquoi, j'me faisais pas d'idées hein. Mais du coup, c'était assez étonnant. J'trouvais ça bien mais vraiment discordant. Trop gros, trop exagéré. J'sais pas, c'est difficile à expliquer. En fait, j'm'attardais pas trop là-dessus. J'aimais pas ce genre de pensées à la con. Ça servait à rien en plus.

Oh sinon, j'avais déjà surfé sur des forums me concernant et j'trouvais toujours ça d'un comique affolant. La majorité était à côté de la plaque et m'inventait une histoire tordue et parfois totalement tragique. Sans parler de leur pitoyables tentatives pour prédire mes futurs méfaits. Les rumeurs étaient souvent tirées par les cheveux, j'dois dire. Cela dit, ça ajoutait encore à mon mystère. Du coup, j'me gardais bien de me prononcer sur ce genre de trucs. Il pouvait bien penser ce qu'il voulait, tant que ça entretenait ma réputation, tout était pour le mieux. J'pouvais bien passer pour une ordure internationale, ça me dérangeait pas plus que ça. Je savais à quoi m'en tenir.
C'est ce crétin qui me servait d'ex qui devait être surpris de découvrir que la si misérable Mika s'était ainsi épanouie !

Toujours est-il que j'me sentais quand même plus à l'aise soudain. C'est louche, je sais. En fait, sentir l'admiration des autres me permettaient de me sentir plus assurée. J'avais l'impression de jouer sur mon territoire... une impression que j'avais perdu sous le regard de Kamino que je m'attelais si fort à éviter. Du coup, j'reprenais une meilleure contenance et plus d'assurance aussi. Fallait pas le décevoir ce ptit. J'avais une réputation à tenir et je me devais de jouer le jeu. D'être à cent pour cent le personnage dépeint lorsqu'on parlait de Ningyo. J'pouvais pas me ramollir comme j'étais en train de le faire depuis mon entrée dans cette putain de pièce, hein ! Bah ouais, j'm'en serais voulu de briser ses rêves et son fantasme à ce garçon !
Finalement faire équipe avec la racaille serait peut-être moins casse couille qu'il n'y paraissait... Au moins un sur les trois qui serait supportable... a priori.

Bref, ma légendaire politesse faisait que je m'apprêtais à répondre mais ce bon vieux Hideo me devança une fois encore. Putain il la bouclait jamais ou quoi ?! Surtout pour ce qu'il avait à dire, il aurait pu se taire. Ça avait aucun intérêt. Et pas uniquement parce qu'il faisait que me donner des infos que j'avais déjà.

    « - Et ça c’est Kamino… » Annonça-t-il, glissant un clin d'oeil à ce pourri.


Mouais, aucune surprise. J'veux dire, j'avais pas besoin de ça ! Cette ordure possédait exactement le même visage. Les mêmes traits d'une énervante douceur... d'une incorrigible et trompeuse perfection. Je me trompais pas. Je le savais. Il était exactement comme dans mes souvenirs et je répugnais à admettre la précision de ceux-ci mais... il ne m'avait jamais été difficile de le visualiser.
En tout cas, il ne faisait pas l'ombre d'un doute qu'il s'agissait de la même pourriture qui m'avait... Enfin bref, du même salopard quoi. C'était d'ailleurs à ce demander s'il avait seulement vieillis ou même... grandi. J'pouvais pas trop mesurer sa taille vu qu'il était assis mais il ne semblait pas beaucoup plus grand que la dernière fois où je l'avais vu. Soit six ans plus tôt... Pour ce qui est du mental, m'était avis qu'il avait pas du changer des masses. Il était là, non ? Ce qui prouvait qu'il devait toujours être la même racaille. Rien à regretter donc... Si ce n'est de lui avoir fait passer avant l'envie de me détailler comme il se mit à le faire. Esprit profane.

Quel manque de pudeur... Mmf... Pas que ça m'embarrassait ou ce genre de connerie. Nan, j'aimais qu'on m'admire, là n'est pas la question. Juste je supportais pas qu'il se permette de me reluquer comme ça après ce qu'il avait fait. Il aurait pas du pouvoir ne serait-ce qu'oser lever les yeux vers moi. Il aurait du garder la tête baissée et faire profil bas. Pas sûr que ça lui aurait permis d'éviter ni mon dédain ni ma haine mais disons que j'aurais eu moins de raisons de les lui faire savoir. C'était vraiment pas la peine de me donner un motif supplémentaire, baka ! S'il avait été un tant soit peu malin, il l'aurait déjà compris.
Ouais, ce regard de la part de n'importe qui m'aurait indifféré mais de sa part... ça m'énervait autant que ça me mettait mal à l'aise. Et ce « traitement particulier », ces sentiments qu'il m'inspirait m'irritaient au plus haut point. J'voulais tellement qu'il ne soit qu'un connard parmi d'autre, un amant parmi d'autre. Mais quoi que je dise ou pense, il était plus que ça. Il l'avait toujours été. Et... ça m'énervait, putain ! J'désirais lui servir le même plat d'indifférence et d'ironie qu'à tous ceux de son espèce mais j'arrivais pas. Tout autant que j'arrivais pas à ne pas frémir imperceptiblement sous son regard ardent.

En tout cas, j'étais curieuse de savoir ce qu'il pensait de ce qu'il voyait. Encore quelque chose que je ne faisais pas d'ordinaire avec les autres mecs. J'm'en tapais bien de ce qu'il pensait. D'ailleurs je savais exactement ce qu'ils avaient en tête. Quelque chose genre : « Oh merde ! Elle est trop bonne cette salope là ! Y a moyen que j'me la fasse ou... ? ». J'vous épargne le reste. Toujours est-il que j'aurais du ne pas ciller, ne pas me poser de question et admettre qu'il puisse penser exactement comme tous ces porcs. Pourtant, une partie de moi... espérait qu'il réfléchissait un peu plus que ces derniers. Qu'il fasse aller son cerveau et pas seulement sa queue.
Jaugeait-il à quel point j'avais changé ? Ou se foutait-il assez de notre passé commun pour ne pas s'en souvenir ou pour que ça ne lui inspire rien ? Non, j'en doutais. Après tout, comment vouliez-vous que je n'inspire rien à un hétéro ? … Comme il devait regretter lui! Et si ce n'était pas le cas, alors j'allais m'arranger pour que ça le devienne !
S'il continuait sur cette route, il n'allait pas tarder à découvrir que je pouvais être encore plus mesquine et salope que lui...

Bref. Ses prunelles continuèrent à retracer langoureusement les courbes que j'exhibais sans grande pudeur. Je restais totalement impassible en apparence, attendant qu'il en ai assez vu – quoi que, selon les mecs, on en voyait jamais quand il s'agissait de moi – et qu'il se soit suffisamment rincer l'œil. Je ne doutais pas de moi. Il appréciait ce qu'il voyait, ça faisait aucun doute. Il s'agissait peut-être de Kamino mais il ne fonctionnait pas différemment des autres et... j'avais confiance. J'imaginais même pas une seconde que le spectacle puisse lui déplaire. Ce qui m'aidait à conserver une mine de pleine suffisance tout le temps que dura cet examen visuel.
Par contre, ce fut un exercice bien plus complexe lorsque ces pupilles entrèrent en collision avec les miennes. Il avait planté ses yeux droit dans les miens sans l'ombre d'une hésitation, avec une espèce d'assurance que j'aurais adoré lui faire ravaler... que j'adorerais lui faire ravaler, plutôt.

Néanmoins, ce pensées revanchardes et vengeresses furent sensiblement atténuées par l'éclat de ses iris. Elle brûlait d'une lueur flamboyante qui ne me déplaisait pas et que je lui avais déjà vu autrefois à quelques reprises. Une flopée de souvenirs me heurta de plein fouet mais je la combattais férocement, repoussant les émotions bien reconnaissables qui m'envahissaient. J'allais pas me laissais affecter par cette merde, bordel !
Aussi loin que je m'en souvienne, cette espèce de rage qui couvait dans ses yeux avait... ben, elle avait toujours existé. Comme s'il était perpétuellement en colère, perpétuellement en conflit avec lui et le reste du monde. Autrefois, j'avais trouvé ça triste, j'avais voulu y remédier. A présent, je trouvais ça énervant et... attrayant. Ça donnait une lueur « passionnée » à son regard qui ne me donnait guère envie de le quitter. C'est pour ça – et par fierté aussi – que je le soutins, sans paraître affectée par ce que j'y décelais.
En revanche, ce qui me troubla bien plus que cette flamme dansant au fond de ses deux billes noires ce fut cette confusion qu'il me sembla entrevoir. J'étais pas sûre mais... ça y ressemblait. Malgré tout, sa maîtrise m'empêchait d'en être certaine.

Je ne remarquai pas vraiment son mouvement, bien trop obnubilée par notre échange. Une bataille de perdue. Pas moyen de garder pleinement le contrôle de ma tête. C'était qu'un regard merde ! J'étais pas, j'étais plus de ces filles nian-nian et fleurs bleu qui se laissent ébranler par un regard à la con... en général du moins. J'étais pas non plus de genre à me dire qu'un regard pouvait en dire long ou quoi que ce soit. Il était clair que j'étais pas experte pour déchiffrer ce genre de trucs. En fait, j'trouvais ça indigne d'intérêt. Même si pour le coup, il m'aurait été bien utile de comprendre ce que signifiait ce que je décelais au fond de ses prunelles.
Tout ça pour dire que c'était bon dans les romans à l'eau de rose les filles qui se perdent dans un simple regard. Parce qu'après tout, c'était jamais qu'un regard. Juste des yeux. Pas de quoi fouetter un chat... J'aurais aimé pouvoir me convaincre de ça aussi quand j'étais prisonnière de ces pupilles. Les yeux miroir de l'âme qu'ils disaient les autres, j'trouvais ça d'un ridicule ! Et pourtant...
Toujours est-il que je faisais pas attention et que la surprise que ma putain d'inattention généra était assez déplaisante.

En effet, je sentis brusquement – quoi que son geste était mesuré et lent – un contact sur mon mollet. Ses doigts s'y déposèrent tranquillement comme s'il s'agissait du mouvement le plus naturel du monde. Je réprimai un frisson mais pas un léger froncement de sourcils. Voilà qu'il se permettait de me toucher maintenant ! Vire tes sales pattes de moi, connard ! Une phrase qui valait pas seulement pour Hideo, ce coup-ci.
Une bouffée de colère très distincte m'envahit et je cherchai pas à l'étouffer, la laissant s'infiltrer dans chaque pore de ma peau. Rien de mieux que la rancœur pour se protéger, croyez-moi. Et... c'était triste à dire mais j'en avais besoin. Ça me dégoutait de l'admettre mais j'avais besoin de me protéger de cette enflure.
J'étais énervée. Il aurait du ramper devant moi ! A terre, là où était sa place ! Pas se permettre ce genre de geste ! Enfoiré... Et encore je n'avais rien vu...

Bah ouais, il était loin d'en avoir fini comme en attesta la scène qui suivit. Alors que je le foudroyais du regard, espérant le faire lâcher prise, je sentis ma jambe se faire sèchement attirer. La surprise autant que sa prise m'empêchèrent de résister, si bien que mon pieds se trouva presque collé à son entrejambe. Que... ? Je rêvais où c'était de la provocation ça ?! Vous savez genre : « Seulement ? Tu sais fais que ça, chérie ? Y aurait fallu le mettre bien plus prêt que ça pour m'impressionner, tu sais. Tiens, je te montre. Là par exemple... ». RRR ! Comme je rêvais de lui broyer ses parties d'un coup ! S'il me cherchait, il ne mettrait pas longtemps à me trouver, c'était clair ça.
Le seul point positif à sa putain d'audace ce fut qu'Hideo, plus perplexe que moi encore, s'éloigna. Une liberté dont j'aurais pu profiter si ma position n'avait pas été encore pire. Je préférais que ce vieux pervers me pelote plutôt que ce connard de première ait une emprise physique sur moi. Il me donnait envie de gerber... Bon okay, j'exagère mais il me donnait envie de lui arracher les yeux, ça c'est vrai.

J'en étais là dans ma réflexion et tandis que l'envie de lui dire qu'ils n'était qu'un sale fils de puteS arrogant se faisait de plus en plus sentir, les choses bougèrent à nouveau. Rien ne l'indiquait pourtant puisque son regard restait rivé au mien. Pour ma part, je lâchais pas. Hors de question. Il détournerait le regard en premier ! Ouais, j'prenais ça comme un défit et... s'il me défiait, très bien. Voyons voir s'il en était capable. J'avoue qu'il se défendait pas trop mal pour l'instant. Pourtant, Dieu sait qu'il aurait eu de quoi rougir de honte après ce qu'il avait fait. Mais même pas... Quelle belle pourriture ce mec quand même. Il battait des records ! …

Comme je le disais, son affront se poursuivit tandis que je sentis et le vis se relever avec une lenteur toute calculée. Ma jambe toujours prisonnière ne put donc pas venir lui envoyer le coup que je mourrais d'envie de lui envoyer. Incrédule par tant de « connardise », j'observais avec une rage contenue ses lèvres entrouvertes comme un invitation – même si je considérais plus ça comme une provocation –, et l'ensemble de ses traits séduisants mais horriblement mensongers, notant que ses sourcils s'étaient légèrement froncés comme s'il se concentrait sur je ne sais quoi.
Mmf. sans doute tentait-il de ne pas exploser dans son pantalon. Et je dis pas ça avec prétention ou quoi... juste... j'avais sentis son érection. Cela dit, ça ne m'émouvait pas plus que ça. Je les excitais, ils me désiraient. C'était comme ça que sa fonctionnait... ou que c'était censé fonctionner parce qu'ils étaient pas censé se faire plaisir comme ça et prendre ma jambe pour un poteau. Ouais, pour je ne sais quelle raison, ce geste me dégoûtait. Il était là à se frotter contre moi et... je le détestais si fort, vous savez ! Si fort que ça en faisait mal, que ça en était douloureux...
J'espère que ça t'a plu, salopard !

J'avais bien l'intention de le lui faire regretter croyez-moi ! On ne m'humiliait pas comme ça, moi ! … Bah ouais, j'trouvais ça humiliant, j'y peux rien. J'étais pas un objet sexuel, merde ! S'il voulait un sex-toy, il pouvait toujours se servir de la secrétaire pas loin. Vu comme elle semblait conne, ce rôle passif lui conviendrait à merveille. Pour ma part, j'étais bien trop active. C'était moi qui agissait, moi qui prenait les devants ! Mais là, il... il jouait avec moi, putain ! Comme s'il avait le droit, comme s'il pouvait se le permettre ! … Comme il l'avait déjà fait. Mais je n'étais plus cette gamine avec qui on jouait sans conséquences aujourd'hui et il s'en rendrait vite compte ! J'me laissais plus faire. S'il se croyait en droit de recommencer, il se trompait lourdement. J'étais plus une petite chose fragile... loin de là. Et aujourd'hui, c'était visiblement l'heure des comptes. Il en avait à me rendre, et je n'avais aucune intention de l'épargner. On verrait bien qui deux nous deux savaient le mieux jouer... qui de nous deux étaient le meilleur manipulateur !

L'espace d'une seconde, je fus horrifiée à l'idée que j'étais devenue tout ce que j'exécrais, que j'étais devenue comme lui et pire encore... Mais ce fut si bref que ça ne me laissa aucune marque. Il faut dire que j'étais bien trop en rogne et bien trop accaparé par le ridicule petit manège du garçon.
Une fois qu'il fut debout, il se colla légèrement à moi, me forçant à serrer les dents pour réprimer les mots incisifs qui me montait aux lèvres et pour m'empêcher de lui coller une gifle. Je ne voulais pas faire une scène. Je devais pas laisser croire aux autres que quelque chose puisse me lier à cet abruti ! Après tout son comportement le faisait passer pour un allumeur total et irrespectueux mais ça ne me dévoilait en rien « notre » passé. Rien que ce mot de liaison suffisait à m'hérisser les poils. Avoir un truc en commun avec cette pourriture me rendait malade !

Cependant, j'aime pas le reconnaître, mais sa proximité si elle me rendait furieuse et me gênait profondément... elle ne me laissait pourtant pas totalement de marbre. Je sentis la chaleur se répandre dans mon ventre mais je refusai d'y prêter attention, me focalisant sur mon dédain et ma rancœur. Ce qui n'était pas forcément évident puisque son visage ne se trouvait qu'à une poignée de centimètre du mien. Si bien que je sentais son souffle mourir sur mes lèvres. Il s'attardait sur un terrain que je ne connaissais que trop bien : celui de la provocation... Il croyait pouvoir me chauffer ? Après tout ce qu'il avait fait, il le croyait réellement ?!
Okay, je l'avoue... il aurait pas eu totalement tort de le croire. En fait, je le maudissais tellement à cet instant que tout s'embrouillait et mes émotions se mélangeaient pour n'en former qu'une seule que je ne su pas identifier. Cela dit, je ne peux pas l'expliquer clairement, mais ce sentiment me donna sauvagement envie de l'embrasser. De le mordre, de le frapper aussi... mais surtout de l'embrasser. Rah ! Comme je le haïssais !

    « - Enchanté… » Souffla-t-il lascivement entre mes lèvres m'arrachant un nouveau frémissement.


J'aurais voulu pouvoir en dire autant. Mais ça aurait été mentir et tout le monde sait comme je déteste ça... Non mais plus sérieusement, j'étais très très loin de l'être. Je bouillonnais de rage et aussi de cette autre chose contre laquelle je luttais mais ça...
Toujours est-il que je le maudissais et que j'avais plus envie de lui cracher à la gueule que de le saluer poliment.
En tout cas, à présent, j'pouvais plus trop douter qu'il m'ait reconnu hein...
Au fond, tout aurait été plus simple s'il s'agissait de notre première rencontre. Son audace m'aurait agacé mais pas totalement déplus, ça aurait certainement piqué ma curiosité. Mais, c'était pas le cas. En l'occurrence, tout ce que ça piquait c'était mon orgueil.

En outre, j'étais convaincue qu'il le pensait pas. Enfin pas dans l'absolue. Oh, j'doutais pas que sa queue et ses yeux soient ravis du plaisir que j'offrais. Mais mentalement c'était autre chose. Pouvait-il être heureux de se retrouver face à la fille dont il s'était joué plusieurs années avant et qui entre temps était devenu un canon absolu ? Permettez moi d'en douter... Se trouver face à ses propres erreurs n'avait jamais rien d'agréable et si jusqu'ici il n'avait pas considéré que notre histoire en était une, mon allure devait se charger d'y remédier. Et même s'il regrettait pas – encore –, il devait considérer que c'était derrière lui – et hélas je le rejoignais là dessus –, que ses « victimes » reviendraient pas le hanter ou tout du moins le faire chier quoi. Dommage pour lui, je comptais pas en rester là.

En réalité, j'avais pas vraiment imaginer le revoir un jour. Enfin si mais pas sérieusement, vous pigez ? … En six ans, j'avais abandonné l'idée, hein. En fait, à l'époque, j'avais désespérément voulu le retrouver et le faire changer d'avis mais... il semblait s'être volatilisé et j'avais très rapidement perdu espoir. J'me disais qu'il voulait tout simplement pas que j'le retouve et j'm'étais pas acharnée plus que ça. C'est clair que dans l'état où il m'avait laissé, la volonté faisait plus trop partie de mon vocabulaire...
Enfin, tout ça pour dire que du coup, j'avais pas réellement prévu de vengeance. Bien sûr, dans mes heures les plus sombres, j'avais monté tout un tas de plans diaboliques pour lui faire payer tout ça mais... ça restait de l'ordre du fantasme et j'en avais conscience. Du coup, j'avais jamais réfléchis à leur mise en application. Pis avec le temps, j'avais finis par décréter que c'était mieux ainsi et que, tous comptes fais bien réfléchis, j'avais plus aucune envie de le revoir même pour me venger. Le ciel m'avait pas – il devait m'avoir définitivement abandonné depuis ce jour – et j'allais donc devoir me pencher sur la question. Mise devant le fait accompli, il m'était inconcevable de ne pas le lui faire regretter. C'était de Ningyo dont on parlait... et une Ningyo bafouée, ça pouvait faire de sacrés dégâts, croyez-moi. Mon nouvel « équipier » s'en rendrait compte bien assez tôt.
Lui et moi faire équipe, quelle ironie... Si on me l'avait dit, j'y aurais clairement pas crus.

Par contre... mon frisson n'était pas uniquement lié à cette situation... c'était aussi... sa voix. Elle n'avait pas beaucoup changé. Toujours ce même timbre délicieux qui m'avait charmé presque autant que son physique angélique plusieurs années avant. Il fut un temps où j'aurais tout donné pour l'entendre de nouveau mais... plus maintenant. Je ne me souvenais que trop bien de cette tonalité... et des dernier mots que je lui avais entendu. Tout était si différent alors... Pas que j'sois nostalgique ou quoi que ce soit, attention ! J'avais dépassé tout ça depuis perpéte ! Nan mais... disons que cette voix, si j'l'avais pas vraiment oublié, elle s'était un peu effacée de ma mémoire. Forcément. Du coup, c'était troublant... Ouais, ça faisait « drôle » de l'entendre à nouveau. Pas sûr que ce soit plaisant.

Bref, ce crétin, après avoir fini son cirque, se dégagea alors assez vivement de ma jambe, devinant certainement qu'il était plus sûr pour son service trois pièces de s'éloigner. Pas si débile finalement. Impressionnant. C'est qu'il avait un peu de jugeote cet enfoiré. Tant mieux pour lui mais... ça suffirait pas à le protéger. S'il croyait s'en sortir comme ça, il rêvait.
Il m'enjamba donc avant de s'appuyer contre le bureau à côté de moi. Toujours trop proche à mon goût. Assez pour que son parfum continu à flotter autour de moi en tout cas. Connard, va.
Il n'empêche que les résidus de mon désir de l'embrasser – déjà atténué par le mot qu'il avait prononcé et les pensées qui s'en étaient suivies – se volatilisèrent aussitôt pour mon plus grand soulagement, me laissant enfin savourer ma haine en paix. Sa proximité était loin d'être bénéfique et je pris soin de le noter dans un petit coin de ma tête.

Quoi qu'il en soit j'avais gagné. Il avait tourné les yeux le premier. Évidemment. C'était une fatalité. Mais cette victoire, si elle ne suffisait pas à me calmer, n'en était pas moins satisfaisante. Même si, c'était aussi un peu frustrant... Bah c'était du au fait d'avoir remporter le « match » si rapidement, rien de plus, hein... Enfin, je crois.

    « - Donc voilà les dossiers sur nous hein… » Changea-t-il merdiquement de sujet en s'emparant d'un des documents.


Tain mais quel saloperie ce gars ! Genre il s'en foutait de tout ça... de moi ! Sérieusement ?! Nan mais n'importe quoi ! Il osait faire mine de rien après m'avoir provoqué de la sorte ?! Nan mais il hallucinait complet, là ! Détourner son attention de moi après ce qu'il avait fait et tout ça pour des conneries de dossiers ! Quel culot (et quel cul tout court mais nous n'en sommes pas encore là) ! Grr... Reste calme, Mika. Il en vaut pas la peine... Vraiment pas la peine !
Une chose était claires c'est que c'était pas à lui de décider si et quand il en avait fini avec moi. Ça fonctionne pas comme ça, mec ! Va valloir t'y faire ! C'était moi et moi seule qui décréter quand on en avait terminé. Et je comptais bien le lui faire comprendre. Enfin si on me laissait ouvrir la bouche...
C'est vrai putain, personne me laissait en placer une depuis tout à l'heure ! Ça m'énervait quoi ! Quel manque de respect ! Ils étaient tous là à parler pour rien dire et... merde personne m'écoutait quoi ! A croire qu'ils se foutaient de ce que j'avais à dire ou au moins à répondre. Et blabla et blala... Bordel mais vos gueules !

Et comme si ils avaient lu mes pensées, le silence retomba tout à coup, m'offrant une opportunité que je comptais pas laisser passer. Je me relevai donc du bureau avec une classe et une grâce bien calculée, sans lui jeter le moindre regard. Première partie : l'ignorer totalement. Il avait détourné son attention de moi, très bien. Pour ma part, je n'allais pas lui faire le plaisir de m'énerver pour sa provocation ou de lui offrir de l'intérêt. Comme je l'avais dis, ce type n'était rien. Et il était temps qu'il s'en rende compte et reste à sa place. J'allais d'ailleurs me faire un plaisir de l'y remettre avec tout le tact dont on me savait capable.

Je m'avançais alors droit vers Sachiro qui, toujours debout et raide comme un piquet, me fixait avec une espèce d'adoration et de stupéfaction hilarante. Il n'en croyait pas ses yeux. Impeccable. Au moins un qui avait une réaction à peu près normal. Bah ouais, parce qu'entre l'abrutis qui faisait son malin et l'autre con qui faisait la gueule, c'était pas trop ça. Comme si on faisait la gueule quand on avait la chance de m'avoir dans la même pièce ! Nan mais franchement...
Bref, je me dirigeais vers lui sans une once d'hésitation d'une démarche toujours aussi provocante avant de me planter à moins d'un mètre de lui. Je le fixais une seconde avant de le gratifier d'un sourire mutin.

    « - Tout le plaisir est pour moi, Sachiro... » Laissais-je en suspend – même si je ne le pensais pas vraiment – avant de me mordiller langoureusement la lèvre inférieure comme si j'étais en train de réfléchir à quelque chose.


Je tendis alors la main vers lui et lui ôtai rapidement sa stupide casquette que je laissais tomber sur le sol sans la moindre considération. Admirant un instant le résultat, je levai l'index en l'air, le pouce tendu pour former un angle droit avant de pointer l'ensemble vers lui, tout en lui offrant un clin d'œil volontairement exagéré, prenant évidemment soin de laisser les lèvres entrouvertes.
C'que ce petit geste signifiait ? Simplement que c'était vachement mieux comme ça.
Il me sembla déceler une gêne évidente dans ses traits, ainsi qu'une satisfaction bien naturelle mais je ne m'y attardai pas. Sa réaction m'intéressait peu. Tout ce qui comptait c'était la suite des événements. C'était mon tour d'action et j'devais faire vite si je voulais pas qu'un des autres crétins me le pique.

Je me détournai donc de lui tandis qu'il ramassait son horreur sans pour autant la remettre. Néanmoins, je n'en avais pas totalement finis avec lui puisque je lui jetai un dernier regard par dessus mon épaule, une mine plus indifférente flottant sur mon visage, preuve que j'étais déjà passée à autre chose.

    « - Oh et je t'autorise à me tutoyer, boy'. » Décrétais-je avec mon éternelle supériorité, mettant un accent bien particulier sur le dernier mot.


Admirez la classe quand même. J'étais grand seigneur, je l'autorisais à me tutoyer. Si c'était pas de la gentillesse, ça ? Okay, ironie mise à part... ça donnait le ton. C'était de Ningyo dont il était question alors pas question de se comporter comme avec les cruches qu'ils devaient être habitués à côtoyer. Ce ptit jeune ne faisait que faire montre du respect qu'il me devait et en récompense, je l'autoriser à se montrer moins formel. Belle récompense, n'est-ce pas ?
Nan, j'dis ça mais comme je le disais, j'avais pas pou habituer d'être vouvoyer. J'préferais qu'il évite, en vrai. C'est clair que j'étais quelqu'un mais... j'aurais pas mal pris qu'il me tutoie d'entrée, hein. D'ailleurs pour ma part, j'avais pas hésiter à le faire ni à employer son prénom sans y ajouter aucune particule de politesse.

Quoi qu'il en soit, je me détournai complètement poursuivant ma route en direction de Kamino. Je me permis au passage de détailler Mister Hautain qui m'observait d'un regard pénétrant qui ne me plu pas mais auquel je préférais ne pas prêter attention. On se dévisagea donc quelques secondes avant que je ne pince mes lèvres en une moue comique, feignant de lui envoyer un bisou. C'était narquois et moqueur, évidemment. Mais il le cherchait à faire sa vraie gueule là. Baka da naa...

Ne lui accordant pas plus d'intérêt, je reportais celui-ci sur... le connard de première que j'avais royalement ignoré. Malheureusement pour lui, il était temps pour cette ordure de recevoir en pleine gueule les conséquences de sa prétention et de son audace. Je me rapprochai donc de lui, portant des yeux empli de dédain sur ce visage familier que je lui aurait volontiers amoché d'un coup de poing bien placé. Mais j'allais être plus en finesse. Moins bourrine. On se connaissait pas vous vous souvenez ? Et je devais donc lui donner une leçon, à lui et aux deux autres si l'envie leur prenait de l'imiter, sans pour autant générer des soupçons. Si je lui pétais le nez direct, ça leur semblerait un peu trop extrême sans doute... Non pas que j'étais réputée pour faire dans la dentelle mais bon. J'devais me contenir. Pas le choix. Il avait d'la chance dans son malheur à venir ce salop. J'espère qu'il en aurait conscience...
Cela dit... je devais prouver – à lui et peut-être aussi à moi – que j'avais changé, qu'il pouvait plus m'atteindre... Il se gourait royalement s'il croyait pouvoir me mener à la baguette ou me troubler ! Même s'il semblait avoir pris du galon dans la connardise... je le surpassai très certainement là-dessus.

    « - Quant à toi... » Commençais-je avec un sourire dangereux.


Je me positionnai donc à quelques centimètre de lui, retrouvant notre proximité précédente à mon grand regret – il fallait ce qu'il fallait pour se venger hein... – posant mes mains sur son torse tout en le couvant d'un regard ardent. Lèvres entrouvertes évidemment. L'espace d'une micro-seconde, il me sembla me prendre à mon propre piège tandis que mon regard se plantait dans le sien. Nouveau frisson. Bordel, pourquoi est-ce que ça me faisait ça ?! Mais j'devais surtout pas perdre pieds ! Ce mec était une ordure ! Il représentait tout ce que je détestais ! Il était... Rah !

Remuant volontairement ma rancœur et mon dégoût, je fis lentement glisser ma main droite sur son ventre, descendant discrètement en direction de ses parties. Puis d'un geste vif, mon regard qui retenait le sien prisonnier ne laissant rien deviner, je plaquai mes doigts sur son sexe que j'enserrais légèrement au travers de son pantalon. C'était plus de la menace qu'autre chose à vrai dire. Je ne serrais pas assez pour lui faire vraiment mal. Juste assez pour qu'il puisse entrevoir les esquisses de la souffrance mais pas assez pour qu'il les ressente réellement. J'aurais aimé lui faire mal, vraiment mal... pourtant quelque chose à l'intérieur de ma tête m'en empêcha. Je me maudis pour ça.
Un sourire hypocrite et mauvais se peignit sur mes traits tandis que mes yeux se teintaient de ce même avertissement que lui offrait mes gestes.

Bizarrement, je me sentais... mal à l'aise. Pourtant, ce genre d'initiative me ressemblait totalement alors... pourquoi je me sentais un peu étrangère à moi-même soudainement ? ... M'enfin, j'le laissais rien remarquer hein ! Plutôt crever !
C'est donc dans cet état d'esprit revanchard, que je repris la parole, pesant soigneusement mon ton. J'avais envie de cracher les mots pourtant lorsque je parlai, ce fut d'une voix calme et tranquille, nullement affectée et... carrément doucereuse. Y aurait fallut être débile pour pas saisir c'que ça signifiait.

    « - Je doute pas qu'Elle soit enchantée mais... malheureusement pour toi, j'peux pas vraiment dire que ce soit mon cas. » Annonçais-je avec un haussement d'épaule, resserrant imperceptiblement ma prise.


Je perdis alors totalement mon sourire, plus sérieuse soudain. J'étais pas enchantée de le « rencontrer », de le revoir quoi. Voilà ce que ça sous-entendait entre autre.
Je notais aussi du coin de l'œil le petit sourire qu'affichait Mister Hautain et qui m'énerva malgré moi.

    « - Alors, si tu pouvais la tenir loin de moi à l'avenir ce serait... préférable. »


Pour lui. S'il tenait à sa queue, du moins. J'aurais aussi pu dire : « tiens toi loin de moi, connard. » mais c'était nettement moins joliment dit, nan ? Une chose était sûre, c'est qu'j'avais aucune envie de le voir évoluer dans mon sillage ! Ça me rendrait folle sérieux ! Détester quelqu'un à ce point... et devoir ronger son frein... c'était juste pas possible pour moi ! Déjà là, l'idée de devoir le supporter, même pour quelques heures lors des missions débiles que comptaient nous confier Hidéo, me semblait... franchement chiante.

Un sourire de nouveau hypocrite étira ma bouche tandis que je relâchais sa virilité avec une lenteur provocante.
Puis, sans attendre, je lui pris sèchement le dossier qu'il avait dans les mains. J'aurais tout aussi bien pu en prendre un autre sur le bureau mais... nan, c'était plus drôle de le lui piquer comme ça. Quoi, vous trouvez pas ?
Je m'appuyer à mon tour sur le bureau, nonchalamment mais toujours avec cette classe qui m'était inhérente. Je me mis à feuilleter le dossier sans vraiment le voir mais me désintéressant totalement de Kamino.
Dire que six ans plus tôt, je n'avais d'yeux que pour lui, passer tout mon temps à le regarder avec amour et admiration... Quel changement radical. C'était sa faute après tout...

    « - D'autres infos Hideo ou tu m'as dérangé pour rien ? » Lâchais-je sans relever les yeux des papiers, ne m'inquiétant pas de mon manque de courtoisie vis à vis du boss.


L'intéressé se racla légèrement la gorge, signe évident pour moi de mal à l'aise. Un signe qui me fit brièvement relever les yeux en me demandant si son embarras était lié à la scène qui venait de se jouer, à sa difficulté à nous faire cohabiter ou à celle pourtant basique de nous réunir.
Sans doute cet imbécile voulait attendre de nous avoir tous ensemble avant de nous parler exactement de la mission.
Je poussai un soupir agacé, ne prenant pas vraiment la peine de le dissimuler mais ne l'exagérant pas non plus comme je faillis le faire. Putain...
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Just a bit different || Mika Vide
MessageSujet: Re: Just a bit different || Mika   Just a bit different || Mika Icon_minitimeMar 29 Juin - 4:25

… Mika…
Mon dieu ce que j’avais envie de rire… de m’esclaffer, d’exploser littéralement et de me rouler par terre… enfin, intérieurement hein. Parce que dehors, je faisais moins le fier… y’avait même rien de drôle là-dedans pour être honnête, et retrouver cette fille n’avait rien d’amusant, surtout en sachant comme les choses s’étaient terminées entre nous il y a six ans… enfin, si je peux me permettre de dire « entre nous »… ça sonnait… toujours bizarrement, même après toutes ces années.
Mais techniquement, reconnaissez que ça avait quelque chose de comique… à défaut d’être poétique… Non mais j’ai vraiment besoin de vous reparler des circonstances de ma « fuite » il y a six ans ?!
J’avais pris peur… cette fille m’avait ouvert son cœur et… ça m’avait foutu la trouille, tous ces sentiments, les siens autant que les miens… alors je l’avais lâchement abandonnée après la plus belle nuit de ma vie, prétendant qu’elle n’avait aucune importance à mes yeux, que je ne m’intéressais qu’à son cul.
Ça me tuait de le reconnaître mais… rien que d’y songer, je me sentais pas bien, mal à l’aise, j’avais été une telle merde, et même si d’habitude je n’en prenais pas de cas, avec elle… les choses étaient différentes, ça m’avait atteint… et je gardais les traces de cette nuit, faille invisible au cœur de mon être, qui revenait régulièrement me hanter.
Enfin bref ! A l’époque là, elle était tellement… petite, innocente, douce… je m’étais dit qu’elle allait se trouver un gentil mec et faire sa vie de son côté en toute simplicité… mais la retrouver là… comme ça, si différente de celle de l’époque… ça ne collait pas… et son attitude me faisait me sentir un peu mal… autant qu’elle m’amusait…

J’veux dire, on se serait cru dans une émission de téléréalité là, un truc genre Perdus de Recherche ou… des merdes avec un nom à peu près similaire… Le genre de truc où les gens retrouvaient des personnes disparues de leur existence depuis belle lurette… je m’y voyais bien tiens…
« - Kamino, bienvenue dans Perdus de Recherche ! Vous souvenez-vous de Mika ? Parlez-nous un peu d’elle… »
« - Euh oui… je l’avais salement traité… les sentiments tout ça, vous voyez, et en fait je… »
« - J’ai dit ‘un peu’ Kamino ! Mais voyons un reportage sur Mika… »
Les lumières s’éteignent et on voit défiler des images de la jeune Mika, toute kawaii, avec une musique speed et mignonne, le public pousse un « oooooh », sous-entendant « qu’elle est mignonne »…
« - Et bien Kamino, nous l’avons retrouvée, elle est derrière ce rideau ! »
« - Hein ?! Non y’a pas moyen, je peux pas revoir cette fille ! »
Le rideau s’ouvre, une petite musique lascive se fait entendre, et on découvre Mika, très peu vêtue dansant contre un poteau, très aguicheuse… le public pousse des cris et des sifflements, sous-entendant « qu’elle est bonne », et au terme de sa chorégraphie langoureuse, elle sort un revolver de sa minuscule tenue et me met une balle dans la tête.

Comme je le disais… c’était… enfin, ça coïncidait pas. Elle était si différente de mes souvenirs… et j’aurais aimé que ça ne soit pas le cas. Même si je prétendais n’en avoir rien eu à faire d’elle, je ne me leurrais pas moi-même, je restais lucide vis-à-vis de ce qui s’était produit, et je savais que si j’avais fui, ce n’était pas parce que je n’en avais qu’après son cul, mais justement pour tout l’inverse. Elle était sensée mener une petite vie tranquille aujourd’hui elle, avec un mari, peut-être des gosses et tout… pas être devenue cette criminelle salope, au CV bien rempli, parce qu’on connaissait tous Ningyo, ne serait-ce que de nom…
Enfin, c’était… dommage quoi… ça ne changeait techniquement rien à ma vie mais… je trouvais déjà frustrant de voir Mika comme ça… son attitude était en train d’effriter peu à peu les souvenirs que j’avais de la tendre Mika ( tendre Milka xD ), et je lui en voulais déjà de détruire cette belle image.
J’avais toujours considéré ma « fuite » comme une victoire en quelque sorte, en songeant parfois à la vie que pouvait mener Miss Shiranahii grâce à mon acte, mais… ma victoire devenait un cuisant échec, et je tentais déjà de me raisonner et de me dire que si elle avait mal tourné, ça n’avait sans doute rien à voir avec moi… même si j’avais du mal à m’en convaincre…

Space… ce mot résumait en tout cas bien la soirée jusqu’ici… le vieux, l’équipe de bras cassés, Mika… ça semblait même un peu surréaliste, et j’avais l’impression que tous mes mondes, passés, présents ou futurs, venaient sèchement d’entrer en collision… et j’en gardais un goût amer dans la bouche, le contact étant un peu trop brutal à mon goût.
Sinon… bah j’avais rien à reprocher à Mika physiquement hein… avant c’était une jolie fille… mais pas particulièrement fantastique et… putain le canon que c’était devenu la fille ! Mon entrejambe appréciait, j’vous prie de me croire, et mes yeux faisaient le même constat, c’était délectable comme spectacle.
Par contre, elle m’avait fait marrer à se la jouer diva là… certes je l’avais bien aimé comme fille hein mais… elle se permettait de se montrer prétentieuse et de nous prendre de haut… et ce petit manège marchait peut-être très bien avec les autres, mais elle était faible, et j’avais toujours été dominant, en particulier dans notre relation, alors elle ne me marcherait pas dessus de la sorte… Mon frottage contre elle allait dans ce sens avant tout hein… C’était manière de dire « n’oublie pas où est ta place Mika, et elle n’est pas au-dessus de moi ». Bon, pour ça et aussi par défi, j’avoue. Mais elle appelait tellement la provocation… j’avais seulement voulu voir ce que mademoiselle pouvait supporter, et jouer avec elle, ancien jouet ayant subi un charmant lifting avec les années, était d’ores et déjà passionnant…

Mais je n’avais pas très envie de voir les autres poser leurs pattes sur MON jouet… que notre passé soit loin ou pas, elle restait à moi malgré tout, c’était un fait… à peine débarquée, j’avais du mal à ne pas la considérer illico comme ma propriété, et j’étais déjà pris d’une furieuse jalousie, grandement attisée par les regards des uns, les compliments des autres, et les mains baladeuses de ceux qui n’entraient dans aucune des catégories… Vous devez vous demander comme je peux me permettre de me plaindre après ce que je venais de faire, mais… j’vous emmerde, que ce soit clair. J’étais possessif, c’était pas nouveau, et Mika… cette nouvelle Mika, toutes voiles dehors, il aurait fallu être… vraiment très bizarre pour aimer la partager…
En tout cas, j’attendais avec une immense hâte de voir sa réaction… ouais, j’en trépignais même carrément d’impatience à l’intérieur, même si je le montrais pas vraiment, me contentant de regarder sans les voir les dossiers que j’avais dans la main, ne sachant même pas sur quelle page je me trouvais… tout ce qui m’intéressait, c’était le prochain geste de la belle, et mon esprit était entièrement tourné vers ça…
C’est paradoxal je sais, alors qu’elle me mettait dans le même temps mal à l’aise mais… je me sentais comme un chaton qu’on aurait séparé de son copain de jeu trop longtemps et qui le retrouvait et avait instinctivement l’envie de jouer qui lui revenait… ouais ouais, je suis étrange, je sais, mais j’ai jamais prétendu le contraire…

Et ce geste ne se fit pas attendre… à croire qu’elle n’attendait que le retour de ce silence pesant pour entrer en action… histoire de se faire un peu plus désirer… l’assurance qui transpirait d’elle contrastait étrangement avec la Mika d’autrefois… … mais je balayais cette pensée rapidement, et son mouvement m’aida à faire le vide dans ma tête.
Elle se détacha lentement du bureau à côté de moi, pour fondre directement sur Sachiro… une démarche féline, lascive, calculée, abusivement sensuelle – tant qu’on aurait presque pu la qualifier de « sexuelle » – et qui nous transporta d’univers, même si on restait à peu près dans le domaine féérique…
On venait – en quelques minutes – de passer d’Alice aux Pays des Merveilles à Blanche-Fesse et les Sept Mains… même si celui-là n’avait rien à voir avec Walt Disney, et dieu merci…

Quel changement en tout cas… mais n’évoquons plus ses différences avec la Mika du passé, je… préférais éviter. Et ce pour une raison qui ne regarde que moi, pas la peine de partir dans les délires sentimentaux, du genre que ça me blessait ou autres conneries dans le style… J’avais rarement de compassion envers les autres, j’allais pas commencer à faire dans la sensiblerie.
Elle préféra donc se désintéresser de moi… et… qu’est-ce que c’était rageant ! Elle m’ignorait purement et simplement, malgré ce que je venais de faire et passait à autre chose… comme si moi, ou mon geste, n’avaient pas eu la moindre importance, qu’elle s’en fichait totalement… et intérieurement, je fulminais là… elle n’avait aucune considération pour moi ?! Comment osait-elle passer à autre chose ?! Je n’étais pourtant pas très égocen… bon d’accord si, j’étais même carrément égocentrique, mais ça ne change rien aux faits ! Elle m’ignorait, me faisait bien comprendre que je ne valais même pas la peine qu’elle me réponde et… c’était atrocement frustrant, même si ce trait de caractère, cette espèce de fierté au-dessus de tout, me plaisait dans le fond, je ne le réaliserais que plus tard…

Enfin, laissons tomber.
Elle fila en direction du cerveau de la bande… enfin, celui qui était destiné à le devenir… elle se planta à moins d’un mètre de lui, dos à moi, me laissant comme seul plaisir de mater son cul… enfin, je dis ça comme si c’était totalement honteux et tout, mais c’était la première fois depuis son entrée dans la pièce que je l’appréciais sous cet angle et… je devais reconnaître que le fessier était aussi parfait que le reste, et la transparence de sa tenue était loin de me chiffonner pour le coup…
La Mika du passé était bonne à marier… celle du présent était visiblement plus bonne à sauter… les bienfaits de l’évolution, que voulez-vous…
Je laissais donc mes yeux rouler lentement sur sa silhouette avant de me réintéresser à Sachiro… et j’vous promets qu’il fallait du courage pour lâcher le cul de Mika au profit de sa tête de gland à lui… remarquez, au moins, on restait à peu près dans le même thème hein…

Il avait l’air méga impressionné, y’a pas à dire… d’ailleurs, il me paraissait être le seul à pas l’avoir vraiment matée depuis son entrée dans la pièce… Je dis pas qu’on était des porcs non plus, mais des hommes normaux – enfin moi du moins – et cette Mika était une véritable… je trouve pas le mot dans cette langue… un « eye-candy », une friandise pour les yeux si vous préférez, et fatalement, les yeux prenaient un malin plaisir à s’en régaler…
Mais ce brave Brainman, pas vraiment… quand il avait dit être un grand fan d’elle, j’avais failli m’étouffer de rire, genre c’était minable si c’était de la drague, mais son histoire de webmaster avait donné plus de crédit à ses dires…
Et effectivement, il semblait poser sur elle le regard d’un fan sur son idole… pas un coup d’œil hasardeux dans son décolleté, rien… il semblait vraiment content, limite fier de l’avoir devant lui… c’était étrange… d’une parce que – malgré tous les méfaits de Ningyo – j’avais du mal à croire qu’elle ait des fans, et de deux parce que… je n’avais jamais été vraiment fan de qui que ce soit, donc le concept m’échappait un peu… ça n’avait tellement pas de sens…
Puis à quoi pouvait bien servir d’adorer une personne… ? Je ne comprenais absolument pas tout ça et ça n’avait, à mes yeux, aucun sens.

    « - Tout le plaisir est pour moi, Sachiro... » Le charma-t-elle un peu plus encore…


Comme si il avait besoin de ça…
Le pauvre gosse était déjà entièrement sous son joug, et elle venait faire sa mielleuse là, comme si tout le plaisir était pour elle… Elle était dure à cerner… sincère, pas sincère ? Fausse, pas fausse ? Hautaine, pas hautaine ?
Elle m’avait paru bien orgueilleuse depuis qu’elle était apparue, mais paradoxalement, sa façon de s’adresser à Sachiro cassait un peu tout ce qu’elle avait pu montrer jusqu’ici.
Enfin, j’avais bien une théorie… C’était un de ses fans quoi… fatalement, vu comme il semblait l’aduler, elle faisait la gentille avec lui, histoire d’entretenir son fanatisme… Et les autres risquaient d’avoir mal, dans un genre « qui s’y frotte s’y pique », mais ce n’était qu’une supposition… Tout ce que je lui demandais moi, c’était que mon acte ait généré quelque chose chez elle, envie, passion, colère, fureur… peu m’importait, tout ce que je voulais, c’était ne pas la laisser de marbre… j’aurais été affreusement frustré qu’elle n’y réagisse pas du tout…

Mika tendit alors les bras pour… lui ôter sa casquette. Drôle d’initiative je dois dire… Mais j’étais assez curieux de voir ce qui se cachait là-dessous… jungle tropicale de cheveux ? Cerveau immense à nu… ? … ouais, les mythes sur les intellos ont la vie dure…
Et bien tout faux le coco… il n’avait pas le moindre cheveu. Mais Mika avait accompli une vraie bonne action pour l’humanité ! Je supportais pas les gens à casquette genre racailles, et… bah il avait plus de gueule sans son horrible truc sur la tête… enfin j’dis ça ! Calmos hein ! N’y voyez aucun jugement homosexuel hein ! Rien que penser à la possibilité de faire des… ah non stop, j’vais vraiment gerber là…
Bref, on se concentre, parce que justement, y’avait un truc important là ! Mika, Mika qui… qui laissait tomber sa casquette par terre, comme si c’était une vulgaire merde – ce qui était vrai –, mais donc pas très gentil…
D’ailleurs, elle avait un trip avec ça ? Pourquoi il fallait toujours qu’elle balance les trucs par terre sans considération ? Là c’était que la casquette d’un jeune, mais avant ça, j’ai cru que le vieux allait nous faire un infarctus en ramassant les dossiers… enfin, entre la crise cardiaque d’un vieux que je connaissais pas et l’effort de me lever pour l’aider, j’avais vite fait mon choix, désolé le vieux, mais je tenais à ma petite tranquillité moi…

La demoiselle faisait pendant ce temps un geste du genre exagéré à cette bonne vieille tête d’œuf de Brainman, et je levais légèrement les yeux au ciel en voyant ça… mais je notais du coin de l’œil que le docteur maboule là, malgré ses ronchonnements, gardait les yeux rivés sur elle… non mais on allait quand même pas lutter pour la fille… si ? Mais bande de cons…
Sachiro, le pauvre, semblait un peu mal à l’aise… il faut dire qu’il devait être intimidé, et le fait qu’en plus, la donzelle en question lui ôte sa casquette et lui fasse un signe genre « c’est bien mieux comme ça » ne devait pas l’aider à y voir clair… il avait l’air un peu perturbé, comme si tout allait trop vite pour lui et sa tête à 3 milliards, et… je comprenais mieux ça déjà.
Mika, elle, avait décidé de passer à autre chose et commença à revenir par ici, pendant que notre ami ramassait sa casquette… mais la gardait cette fois religieusement dans les mains, bien décidé semble-t-il, à suivre le conseil du jour made in Ningyo… Une sirène qui n’en avait pas fini avec lui, puisqu’elle jeta un œil en sa direction par-dessus mon épaule…

    « - Oh et je t'autorise à me tutoyer, boy'. » Lâcha-t-elle avec une aura bien différente de celle qui l’avait entouré lors de son échange avec lui quelques secondes avant.


Ça tendait à confirmer ma thèse… à savoir qu’elle se comportait gentiment avec lui parce qu’il était un fan et rien d’autre… mais que nous autres, allions clairement souffrir… et j’étais déjà tout prêt à recevoir ma punition… même si elle devait faire mal. Ouais, cherchez pas, c’est mon petit côté S&M qui ressort…
Mais je vais juste faire une petite parenthèse d’une minute pour dire que j’étais juste amoureux de l’intonation de son ‘boy’, qui m’avait paru extrêmement sensuel et qui résonnait encore dans ma tête…
En tout cas, elle définissait les rôles là, en retrouvant cette froideur, ce côté inaccessible, et en utilisant des mots pas méchants, mais clairement tranchants… Il était un gosse à ses yeux, un fan, et c’était là tout le crédit qu’il avait, l’adorer, l’aduler, la complimenter… on lui offrait l’honneur de la tutoyer, mais qu’il n’oublie pas où était sa place…
Je ne tardais toutefois pas à faire mine de me replonger dans les dossiers, peu désireux de montrer à cette snob que la seule chose à m’intéresser dans la pièce était sa petite personne… tellement que j’en oubliais presque notre « mission » d’ailleurs… désespérant…

Je la guettais du coin de l’œil, et remarquais son geste à l’attention du docteur… une bouche pincée pour lui envoyer un bisou, dans un mouvement typique de pétasse, qui la caractérisait bien… elle se savait irrésistible et… semblait vraiment se moquer de tout et de tout le monde… le regard de ce con ne lui plaisait pas, et bien elle ripostait avec un geste assez inattendu… elle était intriguante en tout cas, et tous les côtés très « salopes » qui avaient déjà l’air de ressortir de son caractère ne gâchaient rien, même si elle était très l… enfin… j’avais dit pas de comparaison.

Et enfin donc, le clou du spectacle… retour aux sources, retour vers moi, avec ses yeux braqués sur ma personne, assez envoûtants pour m’ôter définitivement de la tête l’idée de l’ignorer en faisant semblant de lire… mes iris s’accrochèrent à elle, guettant son arrivée avec intérêt, et le fait qu’elle me toise avec un tel dédain n’y était pas étranger… elle avait vraiment l’air de me haïr là… et aussi sexy que ça puisse paraître, je n’avais pas à en tirer grande fierté, au contraire…
Quoiqu’il en soit, je me vidais l’esprit à mesure que ses pas la rapprochaient de moi, l’écart se réduisant à chaque seconde…

    « - Quant à toi... » Commença-t-elle à mon attention.


Quant à moi, quant à moi ? Quant à moi quoi ?! Je n’attendais que ça… savoir ce qu’elle me réservait à moi, justement…
Elle se stoppa dans une proximité que je jugeais aussi affolante que lors de notre précédent échange quelques minutes plus tôt, et ses mains ne tardèrent pas à se poser sur mon ventre, me faisant immédiatement frémir… Couplez à ça son expression, son regard de braise et sa bouche entrouverte, et le septième ciel n’était plus très loin, je vous le dis…
Je me perdis d’ailleurs quelques instants sur sa bouche, entrouverte, qui semblait être une véritable invitation à de nombreuses folies… je restais donc suspendu à ses lèvres quelques instants, repoussant les questions qui me tournaient en tête et tentaient de gâcher mon plaisir, quant à savoir combien de mecs avaient du avoir droit à cette fille dans un l… bah j’suis con, y’avait moi déjà ! Enfin bon, vous voyez ce que je veux dire… Mais cette bouche, aussi sensuelle soit-elle ne pouvait aucunement rivaliser avec l’éclat ardent, le brasier qui brûlait dans les yeux de la belle… Un regard flamboyant, qui me captivait entièrement… Ma Mika n’avait jamais eu un éclat si brut, si sauvage dans le regard… et cette passion était littéralement dévorante…

Puis changement, revirement à 360 degrés…
Un sourire diaboliquement faux se peignit sur ses traits, mettant fin à la fascination qu’avaient jusque là exercé ses yeux sur mon mental, et je revenais – chamboulé – de cet échange visuel particulièrement déstabilisant. Dans le même temps, sa main descendait à la rencontre de ma virilité – oui, j’aime l’appeler comme ça – mais la façon dont elle l’enserra, avec beaucoup trop de force à mon goût, laissait supposer peu de choses amicales… dommage.

    « - Je doute pas qu'Elle soit enchantée mais... malheureusement pour toi, j'peux pas vraiment dire que ce soit mon cas. » Osa-t-elle me renvoyer dans la gueule avec cet air toujours aussi hautain.


Effectivement, elle était enchantée de la rencontrer, même si pour mon cas spirituel – et si tant est qu’il y ait un peu de spiritualité en moi – j’aurais tué pour qu’elle redevienne la Mika de notre passé « radieux », et pas cette espèce de salope qui me tripotait devant tout le monde en me menaçant et en prétendant ne pas être enchantée de me revoir…
Habilement joué en tout cas… je crois que nous étions toutefois d’accord sur une chose… ne pas étaler notre passé commun, et faire comme si nous étions de parfaits inconnus l’un pour l’autre… ça m’allait très bien et ça semblait même lui aller à merveille à elle…
En tout cas, on pouvait dire que je lui inspirais quelque chose ! Ça semblait être rage, dégoût et haine, mais ce n’était pas rien ! Et c’était des sentiments forts ça, les sentiments forts étaient toujours bons, même les négatifs…
Comment ça je me rattrapais aux branches ?! Vous connaissez rien à rien vous, c’est tout…
Et pendant ce temps, le Doc’ se marrait, appréciant visiblement que je me fasse maltraiter, tandis que… Brainman semblait presque admiratif… qu’elle m’ait touché la queue ou juste de cette espèce d’intimité créée en un temps record… ? Difficile à dire, mais il suivait avec attention…

    « - Alors, si tu pouvais la tenir loin de moi à l'avenir ce serait... préférable. » Conclut-elle ce face à face, m’irritant autant que me passionnant.


Bon, me passionnant, c’est vite dit… j’aimais pas les femmes qui prenaient autant le pouvoir… mais je sais pas… sur elle c’était différent, ça avait un petit cachet… y’avait quelque chose de brûlant, de passionné… et ce feu intérieur était plutôt intriguant… Par contre, pour ce qui était de la tenir loin d’elle, ça n’allait pas être simple, et si elle pouvait éviter d’ouvrir la bouche genre « oh mon dieu, ça fait trop longtemps que j’ai pas sucé un truc », ça m’aiderait…
Après un sourire, elle relâcha enfin ma malheureuse partie intime, avec une lenteur si abusive qu’elle me donna presque envie de repartir immédiatement à la charge, une pulsion contre laquelle je luttais férocement… bah ouais, vu l’avertissement, mieux valait éviter, même si son relâchement lent avait eu le don se me stimuler plus qu’autre chose…
Elle profita de mon absence pour me voler mon dossier et s’appuyer contre le bureau, juste à côté… elle le feuilleta en m’ignorant, tandis que je rongeais mon frein, retenant toute ma colère pour ne pas lui exploser au visage… d’ailleurs elle devait être habituée aux explosions aux visages… ouais je me retenais jusque là mais après un tel manque de respect, elle méritait bien ça, non… ?

    « - D'autres infos Hideo ou tu m'as dérangé pour rien ? » Se permit encore de se plaindre la connasse alors qu’elle était arrivée quinze ans après tout le monde…


Le vieux semblait mal à l’aise, et Mika soupirait…
Elle en imposait, c’était clair… pour une fille si peu robuste et dont les seules parties du corps qui impressionnaient étaient ses courbes féminines, c’était fou d’en imposer autant… ce qui était paradoxal connaissant l’ancienne Mika mais… celle-ci, quand elle se plaignait, on avait pas très envie d’aller dans le sens inverse… on osait même pas essayer… mais vous me connaissez, les défis et moi hein…
Rageur, je me tournais vers elle, me penchant légèrement vers l’avant pour que nos visages ne soient plus bien loin, un regard très noir et… agacé.

    « - La faute à qui… ? Si t’étais arrivée à temps, tout ça serait réglé depuis longtemps Mademoiselle la Diva… » Crachais-je à son attention, avant de me lever et de partir en marchant un peu plus loin dans la pièce.
    « - T’y vas fort Kami’, Ningyo est une femme super occupée ! Et les deux autres sont partis si vite qu’on a à peine fait connaissance de toute façon… enfin j’veux dire… cool quoi, y’a pas mort d’homme… » Rétorqua Brainman en gesticulant, s’étant un peu rapproché de Mika… un peu comme un protecteur se préparant à intervenir si on embêtait son poulain.


Il marquait un point…
Les autres étaient partis si vite que même moi, en arrivant à l’heure pile, j’avais failli les louper, donc je supposais aussi que notre ordre de mission ne tomberait que le lendemain… ou du moins plus tard quoi… mais alors dans ce cas, qu’est-ce qu’on foutait là ?! Se rencontrer ?! Ah bah merci, on s’en serait tous passé je crois…

    « - Donc… on aura les infos sur le boulot que demain ?! C’est une blague cette soirée ! » M’impatientais-je en fixant Hideo d’un regard noir, appréciant pour une fois que le Doc’ semble aussi agacé par la situation que moi.
    « - Désolé mais… je ne peux rien vous dire tant que vous n’êtes pas tous réunis, alors… vous… allez devoir attendre demain. » Réussit-il difficilement à articuler.
    « - Alors depuis que les autres sont partis, on attend pour rien quoi… » Mesura Séraphin, se la jouant tout en retenue…
    « - Hey si vous n’êtes pas satisfait, vous pouvez toujours quitter le boulot hein… Pour ceux qui veulent poursuivre, je vous retrouve demain, pour les rats qui quittent le navire, je vous souhaite bon vent. » Asséna sèchement le chef, passant de « sans ami implorant » à « chef dont on ne discute pas les décisions »…


Il nous laissait donc tout le loisir de quitter la pièce… qu’on revienne le lendemain ou pas d’ailleurs… les présentations étaient largement faites et… il nous mettait seulement devant le fait accompli… soit on acceptait un peu d’autorité et on ramassait le pactole, soit on acceptait pas, et on repartait la queue entre les jambes… remarque je voyais pas la mienne ailleurs mais… vous voyez ce que je veux dire…
Les secondes s’écoulèrent comme ça, dans un silence de cathédrale, personne n’osant le briser… On pouvait partir, c’est bon… mais bizarrement, je n’osais pas faire le premier mouvement… j’allais attendre de voir, et une fois que l’un sortirait, je l’imiterais… mais je sais pas, j’avais une mauvaise intuition quant à être le premier à partir au milieu de ce silence morbide… puis Mika était toujours là… et même ces conversations ne suffisaient pas à me la sortir de la tête…
La question était : « pouvez-vous le faire ? »
La mienne était : « pouvais-je le faire avec Mika dans l’équipe et… tout ce que notre collaboration impliquerait ? »
Et la question numéro deux restait sans réponse pour le moment…
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